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Baby dealer

Mercredi 29/06/2011 | Posté par Amina Lrhoula

Sur la place Puvis de Chavannes proche de la faculté de Méditerranée de Marseille de jeunes adolescents sont déjà lancés sur le marché du travail. Ils guettent la police ou vendent du shit à des personnes plus âgées.

«Hier j'ai lu un article sur le trafic de drogues à coté de la fac...belle publicité! » Ironise un professeur à la faculté de la méditerranée de Colbert. Deux mondes se côtoient dans cet espace. Les dealers, et les autres.
En bande, assis sur un capot de voiture, ils discutent ou jouent au foot sur une place où un petit panneau indique « chutes de pierre, ne pas entrer ».

La moyenne d'âge est de 14-15 ans. Le plus vieux en a 21. Survêtement pour tous. Casquette vissée sur cheveux défrisés pour la majorité. L'accessoire d'initié : la cigarette ou encore le joint porté dans une bouche aux lèvres violacées et aux dents noircies. Quand elles sont encore présentes.
La plupart habitent l'endroit où sont souvent présents des marchands ambulants de fruits et légumes. Parfois, de baskets Nike et Adidas. Les bâtiments affichent des murs gris sur lesquels des hommes se sont soulagés, preuves apportées par la forte odeur d'urine qui fait la spécificité du quartier.
En face du pôle emploi qui fait le coin et où une file de personnes de plus en plus grande patiente, de jeunes dealers attendent un client, ou guettent. Chacun son rôle. « Moi j'suis guetteur madame, quand y'a les hagars (ndlr : policiers) on crie akhaa akhaa. Et on court tous ». Pendant que certains surveillent donc la venue de la police, rarement dans le coin, les plus vieux effectuent la transaction. Ils bougent, vont d'un endroit à l'autre. Discutent avec un collègue, en jetant toutes les minutes un coup d’œil sur le lieu de rendez-vous avec le client, beaucoup plus âgé. Quand il arrive, c'est discrètement et derrière un gros poteau blanc. Posé sur un sol maculé par des traces d'urines, le client attend son fournisseur qui le rejoint en courant. Le jeune garçon le salue rapidement, s'arrange sur la quantité de shit et s'en va chercher la marchandise. Devant les passants, il la pioche sous une plaque d’égout ou dans un trou présent sur le mur du Pôle Emploi. Devant la longue file qui s'agrandit toujours. Pas pour le moins choqué. Habituée.

La transaction réglée est vivement comptée et mise dans la poche. Ou dans une cachette, toujours sans se soucier de qui regarde...Les guetteurs doivent sûrement faire du bon travail.

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Amina Lrhoula -