Coup de Mistral : Jusqu'où ira le boycott d'Israël ?
Lundi 20/09/2010 | Posté par Michael Couvret
L'ACTU MARSEILLAISE de la semaine passée a été marquée par l'action en justice contre Carmel-Agexco, exportateur de produits israéliens. Une action qui tombe au moment où les appels au boycott se multiplient.
Une plainte au civil contre Agrexco. La nouvelle est tombée en milieu de semaine dernière. Six association françaises (la Confédération paysanne, la Cimade, l'Union juive française pour la paix, International solidarity movement France, la Campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien et l'Association des universitaires pour le respect du droit international en Palestine) se sont regroupées au sein d'un collectif afin d'engager une procédure judiciaire contre la société israélienne Carmel-Agrexco, devant un tribunal marseillais.
À noter que ces associations font, par ailleurs, partie de la Coalition contre Agrexco, qui comporte également différents partis politiques de gauche. Cette action vise, selon les mots du collectif, à lutter "contre le crime de colonisation". Celui-ci demande à Agrexco d'être plus transparent sur les certificats de provenance des produits israéliens et rappelle qu'il est interdit, selon le droit européen, d'exporter des produits issus des colonies des Territoires palestiniens.
Ce manque de transparence avait déjà poussé de nombreuses associations à appeler au boycott des dattes israéliennes lors du Ramadan. On se souvient notamment des vidéos de Check the label (vérifie l'étiquette) à voir ici et là. Certaines enseignes françaises sont particulièrement critiquées pour leur étiquetage approximatif. C'est le cas, par exemple, de Carrefour, qui avait subi une opération boycott à Marseille en février dernier (photo). En avril, c'était au tour Sephora de s'attirer les foudres de militants à cause de la commercialisation de produits Ashava.
En 2009, une étude montrait que depuis 2005, les exportateurs israéliens ressentaient l'effet d'un boycott croissant. À Marseille, Simona Frankel, consule d'Israël, s'inquiète de la montée en puissance de ces actions contre les exportateurs israéliens. Pour elle, "Israël respecte ses engagements internationaux. L'idée de cette plainte, ou d'un boycott, quel qu'il soit, [m']est insupportable". L'impact du boycott et d'un tel procès peut-il être significatif au point d'inquiéter les autorités israéliennes ? Agrexco peut-elle en soufrir ? Et surtout, qu'en est-il de la position des petits agriculteurs des colonies qui sont, pour la majorité, palestiniens ?
crédit photo : Palestine-Marseille
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Réactions des internautes
Lundi 20 Septembre 2010, 09:42
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Dans le 2ème article est du reste soulevée la question de boycotter le Hamas, qui cherche de son côté à saboter les efforts de paix : c'est inscrit dans leur Charte, aucune négociation possible.
Pour leur malheur, les Palestiniens n'ont que le choix entre un parti islamiste favorable à la lutte armée, et un parti laïc « nationaliste » prêt à négocier, mais complètement corrompu... Les maghrébins et musulmans de France, ainsi que l'extrême-gauche voire la gauche ont eux choisi leur camp. Fort probablement parce que le conflit israélo-palestinien leur rappelle la guerre d'Algérie.
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Lundi 20 Septembre 2010, 09:52
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rassemblement
Il y a d'ailleurs un rassemblement prévu ce mercredi à 17h30 sur le vieux port. Il s'agit de défendre ceux qui ont été inculpés pour avoir appelé au boycott d'Israël.Répondre -
Lundi 20 Septembre 2010, 14:25
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Re: rassemblement
Je ne comprends pas bien.En France, un appel au boycott des produits israéliens serait légitime, mais un appel au boycott des Quick halal serait lui raciste. J'aimerais que l'on m'explique.
Par ailleurs, ce à quoi ne semblent pas songer les pro-Palestiniens/anti-Israéliens, c'est que les produits agricoles vendus en France ou ailleurs sont parfois ramassés par... des Palestiniens.
Il existe d'autre boycotts, encore plus débiles.
Par exemple, celui des sportifs israéliens, comme la tenniswoman Shahr Peer (pas sûr de l'ortho..) qui régulièrement se voit interdite de visa lorsqu'un tournoi est organisé dans un état du Golfe.
Mais non non, ce n'est évidemment pas de la discrimination voyons.
Idem pour les clubs de foot et de basket israéliens, contraints d'évoluer dans le championnat... européen.
A ce propos cela dit, la chaîne Al Jazeera qui détient tous les droits de retransmission des matches de foot européen au sein du monde arabe, boycottait jusqu'à l'an passé les diffusions de match dans lesquels une équipe israélienne jouait.
Mais, depuis l'an passé, la chaîne s'est mise à les diffuser.
Petite avancée...
Ailleurs, d'autres Etats pratiquent des boycotts sur la base de la nationalité.
Exemple, l'Algérie, qui boycotte l'Egypte.
- 800 agences de tourisme algériennes ont rayé l'Egypte de leur carte
- l'industrie pharmaceutique algérienne boycotte l'Egypte
- des artistes (cinéastes, chanteurs etc) mais aussi écrivains égyptiens sont boycottés
Mais là encore, non non, il ne s'agit pas de racisme. Et chut, n'en parlons pas, sur aucune version du Bondy Blog.
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Lundi 20 Septembre 2010, 23:07
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Re: rassemblement
Pour mieux comprendre, je crois qu'il ne faut pas tout mélanger. Il existe des appels au boycott de tous les produits israéliens et de ceux qui proviennent uniquement des colonies (interdits par l'UE, c'est précisé dans l'article). La coalition vise à interdire spécifiquement l'exportation de ces produits. Les dérives, c'est évident, sont inquiétantes, mais je ne pense pas qu'il soit fait mention dans l'article de légitimer une action globale à l'encontre de tous les produits, qu'ils soient culturels ou alimentaires.Le seul fait de dissimuler la provenance pour brouiller les pistes est détestable, mais ceci est vrai pour tous les produits, les consommateurs ont le droit de savoir et d'agir en toute connaissance de cause.
Où avez-vous vu sur le Marseille Bondy Blog que le boycott des Quicks halal était raciste?
Les produits des colonies israéliennes sont ramassés par des palestiniens... et ça justifie quoi ? Les chaussures Nike sont fabriquées par des enfants, faut-il continuer à fermer les yeux pour qu'ils puissent nourrir leur famille ? Les petits agriculteurs palestiniens n'ont aujourd'hui pas les structures nécessaires à l'exportation, c'est à ce niveau là qu'il faut agir, leur donner une chance. C'est une question d'équité.
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