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Découverte des Baumettes, entre la prison et les calanques

Lundi 15/04/2013 | Posté par Liza Lenain (EJCM)

Les Baumettes, souvent à la « Une » des médias, est un quartier qui vit autour de la prison avec ses inconvénients mais aussi ses avantages.

Un règlement de compte à la sortie de la prison, un mort. Le quartier des Baumettes fait encore la « Une » des journaux. Après les révélations sur l’état d’insalubrité d’une aile de ce centre pénitencier construit en 1939 à l’extérieur de la ville, le quartier des Baumettes est encore au centre des attentions. Difficile de faire l’impasse sur la prison quand on visite le quartier.

Avant d’apercevoir les bâtiments massifs, on traverse le quartier de Beauvallon, construit dans les années 1960, bien plus tard que la prison. En avançant, on découvre la prison, longue, imposante avec son mur en pierre qui longe le chemin de Morgiou menant à la calanque du même nom.

En face au bord de la colline, se dressent des maisons individuelles et un immeuble. En continuant sur le chemin de Morgiou, il y a surtout des habitations, des petites maisons individuelles. « Il y a des logements de fonction, certains surveillants pénitenciers y habitent », m’explique-t-on sur place.

Des logements qui ont été construits bien après la prison, qui semble avoir façonné ce quartier. Une seule et longue route structure tout ce quartier, la prison d’un côté et les maisons de l’autre.

« On est pas mal dans l’ensemble, ça me plairait pas d’habiter en ville, j’aime bien m’y promener mais c’est tout », me confesse Vassalo, 75 ans, qui habite dans le quartier depuis de nombreuses années. Agnès, 55 ans, poursuit, « mais c’était mieux avant, les gens étaient plus dehors, ils jouaient aux boules, là il n’y a jamais personne ».

La discussion s’engage entre ces deux connaissances. « Le quartier a tellement changé, les gens sont différents », explique Vassalo. « Ce ne sont plus les mêmes qui habitent ici. Avant ici c’était la campagne, il y avait le château de Beauvallon », continue Agnès.

Avant, c’était quand les immeubles datant des années 1960 n’étaient pas encore construits. Depuis, quelques immeubles et quelques commerçants se sont installés près du centre pénitencier.

Ils sont peu nombreux, les commerçants installés dans ce quartier, il faut rester vers Beauvallon pour trouver une boucherie, une épicerie, un bureau de tabac, une presse, une pharmacie, un salon de coiffure et une boulangerie. « Tout le monde est en voiture, je ne rencontre personne, je ne connais pas mes voisins, c’est désolant » me confie Vassalo.

Les Baumettes sont-elles un simple quartier résidentiel dans lequel les habitants prennent leur voiture pour faire leurs courses ? Le boucher, installé vers Beauvallon depuis 2000, Georges confirme « on voit plus souvent les familles de prisonniers que les habitants du quartier ».

Des familles de détenus qui passent beaucoup de temps dans ce quartier et qui du coup passent du temps dans les commerces alentours. La prison prend beaucoup de place dans le quartier, elle le fait vivre mais elle peut déranger certains habitants.

« La prison, il y a toujours des gens que ça dérange mais elle est là depuis 1939 », m’explique Cascales, patron de la presse de Beauvallon. « Le matin c’est animé avec les familles qui vont au parloir, c’est 60% de notre clientèle », explique-t-il. « Il y a toujours les habitués qui viennent tous les jours et ceux qui passent de temps en temps, mais la plupart de nos clients sont des familles de détenus ».

Des familles de détenus qui peuplent majoritairement le quartier la journée et qui font vivre les petits commerçants, mais qui sont mal vus par certains habitants.

Beaucoup se plaignent des parloirs sauvages la nuit, entre les prisonniers et leurs « visiteurs », des familles qui « squattent » le quartier en attendant l’heure du parloir.

Mais bien souvent la prison était là bien avant eux.  






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Crédit photos : Liza Lenain



 

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