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Femmes et cantonales, la panne ?

Mardi 08/03/2011 | Posté par Marina Ledoux (EJCM)

À L'OCCASION DE LA JOURNÉE DE LA FEMME Marina s'interroge sur la place de la gente féminine dans les instances dirigeantes. Entre strapontins et quotas, l'exemple des cantonales est criant.

La politique est le terrain privilégié des hommes et malgré les quotas imposés par la loi, la parité peine à s'instaurer. Pire encore, ces lois tendent à s'interroger sur le rôle des femmes engagées lors des élections. La suspicion pèse toujours sur leur présence, sont-elles là pour répondre aux quotas ou est-ce leurs compétences qui les portent sur le devant de la scène politique? Prenons l'exemple des cantonales à Marseille pour tenter d'éclaircir ce point.

Une histoire de quotas
 L'évolution de la loi sur la parité de 2008 était censée "renforcer la parité au sein des conseils généraux", constitués à 87 % d'hommes. Elle impose aux candidats de déclarer un suppléant de sexe opposé. Un système qui ne fonctionne pas vraiment puisque la majorité des postes de suppléants reviennent aux femmes.
Après avoir scruté la liste des candidats marseillais aux élections cantonales de mars 2011, le constat est flagrant. Sur 87 candidats, 51 sont des hommes contre 36 femmes alors que pour les suppléants on retrouve exactement les chiffres inverses 36 hommes pour 51 femmes! "On fait semblant de jouer le jeu de la parité, mais on ne laisse monter les femmes que pour des fonctions de doublure", regrette une élue du conseil général.
Une analyse recoupée par les calculs de l'Observatoire de la Parité entre les Femme et les Hommes : "Le dispositif a visiblement conduit à reléguer les femmes aux fonctions de suppléantes".

« Remplir des cases » pour respecter la loi
Malgré une réglementation plus stricte, les contournements persistent. "Les conséquences de la loi sur la parité sont que les femmes sont choisies pour remplir les cases vides des cantons que l'ont croit perdus d'avance", témoigne l'élue. "L'objectif est de remplir les quotas, d'éviter au parti de payer des amendes, mais pas de favoriser la féminisation de l'exécutif politique." "Beaucoup d'entre nous ont pensé que le simple fait d'être une femme pouvait nous faire courir un risque dans le gain du mandat pour lequel nous postulions. Les hommes ne se posent jamais ce genre de questions", estime-t-elle.
Si la plupart des femmes politiques reconnaissent l'impact positif de la loi pour la parité en politique, un tel renforcement ne fait pas le consensus.

Questions de fond sur le bien fondé de ces mesures
En pariant sur la discrimination positive en faveur des femmes, le débat demeure et jette un doute que certaines femmes, elles-mêmes, regrettent. L’électeur choisit-il une femme pour ses qualités personnelles ou pour sa qualité de femme ? Figure-t-elle sur une liste de candidats en position éligible pour ses compétences ou parce que c’est obligatoire ?

La question de la parité renvoie donc à des choix de société, par-delà la représentation politique, dont le rôle moteur a justifié un traitement spécifique. Elle constitue un mouvement de fond favorable aux femmes en tant qu'individus, mais aussi une source profonde de modification de la place des femmes dans la société. Il paraît difficile d’aller plus loin sur un plan législatif, ce sont plutôt certains comportements ou visions de la société qu’il convient de faire évoluer. Les droits étant les mêmes, reste à les faire comprendre, accepter et appliquer.

A l'heure où on s'interroge sur la place de la femme dans nos sociétés, la priorité revient sans doute à leur donner plus de chance de participer à la vie politique, espace où elles pourront influer sur la prise de décision et donc sur la société. Sinon, la vie politique conduite par des hommes, continuera d'être pensé par et pour des hommes! Mais pour y remédier les quotas sont-ils la seule solution?

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Marina Ledoux (EJCM) -