« Une femme aux multiples casquettes »
Mardi 15/03/2011 | Posté par Marion Gylbert (EJCM)
Si elle se définit comme une « militante active de la cause féminine », Catherine est avant tout une femme d'action. Marion nous raconte cette femme, plutôt pour ce qu'elle est que pour ce qu'elle revendique.
Catherine n’a ni mari, ni enfant et a pourtant une vie bien remplie. A 50 ans, cette Marseillaise pure souche s’occupe de l’association Ph’art et Balises, petite association culturelle qui a pour vocation de proposer une offre artistique et culturelle aux jeunes des quartiers défavorisés de Marseille, dont elle est la créatrice. Mais elle fait également partie de l’association Latinissimo qui organise entre autres le festival la Fiesta des Suds, bien connu des Marseillais, qu’elle a contribué à créer avec un groupe d’amis.
Femme active aux multiples visages ou plutôt aux « multiples casquettes », comme elle le dit, elle fait partie dans les années 80, des personnes qui ont créé les premières radios libres. « C’est comme ça que j’ai mis le pied à l’étrier au niveau de l’événementiel culturel » raconte-t-elle. Éducatrice de jeunes enfants de formation, elle décroche ensuite un poste et exerce ce métier pendant 15 ans. Mais ce qu’elle aime avant tout c’est voyager et aller à la rencontre de la culture. Elle a ainsi passé un an au Brésil entre 1984 et 1985, et fait plusieurs voyages dans les Caraïbes et les Antilles à la découverte des carnavals. Ainsi, lorsqu’elle rencontre le créateur de la Féria des Musiques de Rue à Nîmes venu s’installer à Marseille,l’idée de lancer la Fiesta des Suds naît rapidement. « On n’a rien inventé, on est allé prendre le bon un peu partout dans le monde et on l’a ramené à Marseille », explique-t-elle. « C’est pour cela que ce festival a eu un tel engouement dès le début, car les gens ont pu découvrir les musiques du monde ». Christine se félicite : « ce festival a eu un succès populaire, car d’entrée de jeu toutes les couches de la société sont venues, cela a fait un vrai mélange et je crois que le succès de la Fiesta c’est ça ». Elle est également heureuse de raconter que « ce festival est une des rares manifestations de ce type à avoir plus de 50% de public féminin. C’est une grande réussite, nous en sommes très fières ».
La même année, en 1992, elle crée l’association Ph’art et Balises, qui à l’origine organisait des expositions. Elle laissera pendant quelque temps de côté cette activité pour s’occuper de la Fiesta des Suds. En 2007 elle décide de s’y consacrer de nouveau pleinement avec, selon elle, toujours le même objectif : « diffuser la culture auprès du plus grand nombre ».
Catherine est donc une véritable femme active, engagée et accomplie dont « le désir d’être un acteur culturel engagé politiquement, au sens noble du terme » a été forgé, selon elle, par cette année passée au Brésil et marquée par la découverte de nouvelles pratiques culturelles. À son retour est ainsi née l’envie de « faire bouger la ville de Marseille » qui, d’après elle, « était et demeure un desertland culturel ».
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