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La ligne 26 ne se voit pas en busway

Mardi 03/03/2009 | Posté par Kathy Bourg (EJCM)

2011 sera l’année du busway. Deux lignes prévues : une vers le sud en direction de Luminy (actuel 21) et une au nord vers Vallon des Tuves (actuel 26). Mais que pensent les futurs usagers de ce busway qui roulera sur une voie protégée ? Dans le bus 26, ils répondent.

Ah le busway ! Un compromis entre le bus et le tramway, qui roule au gaz naturel, donc moins polluant, et qui circule dans des couloirs protégés, donc  plus rapide : un vrai miracle. Effectivement, sur la ligne 26 qui va du Vallon des Tuves à Bougainville, un peu de rapidité ne ferait pas de mal.

Nawel Bouabdallah, habite la rue de Lyon. Elle prend le 26 trois fois par semaine pour se rendre à son travail. «Attendre le bus ici est un vrai calvaire, je dois me lever à 6h30 du matin pour commencer à 9h30 au Pharo et encore, je suis toujours en retard. Le 26 tarde vraiment trop, surtout le matin». Nawel est loin d’être la seule à se plaindre de la lenteur de ce bus toujours coincé dans la circulation. Pour Thamoura Ali Mohamed, même refrain, «Moi j’habite à La Solidarité, je prends le 26 deux fois par semaine et j’attends beaucoup surtout pour aller à La Martine. Il est rarement à l’heure !», désespère t-elle. Et ce n’est pas le chauffeur, Moktar Siari, qui dira le contraire. «Ca fait 4 ans que je suis sur cette ligne et c’est l’une des plus compliquées. On est constamment en retard. Les gens roulent de façon anarchique ici, notamment au niveau de Saint-Antoine, Saint-Louis et de la rue de Lyon, où on doit carrément slalomer entre les voitures garées en double-file». Blasé, il ne voit pas en quoi le busway pourrait être une solution.

La fausse bonne idée
«A mon avis, avec le busway, ce sera encore pire», prévient Moktar, premier concerné par les difficultés à circuler sur cette ligne. Et les usagers ne sont pas dupes non plus. Youssef Mendali qui passe une heure aller-retour dans le bus, 3 à 4 fois par semaine, de Notre-Dame-Limite à Bougainville (28 arrêts) est un usager expert : «Le plus gros souci de cette ligne c’est la circulation et les gens qui se garent comme des sauvages. Ce n’est pas un busway qui pourra améliorer ça, au contraire, il sera encore plus difficile de manœuvrer».

Seul point positif retenu par les usagers : son côté écolo. « Le busway c’est très bien contre la pollution mais pas concernant la rapidité. C’est la folie du côté de La Viste, c’est toujours le bordel, il y a des triples files en warning en permanence», renchérit Patricia Cordaro, qui prend le 26 tous les jours pour aller travailler.


La solution ?
Ils sont plusieurs à la détenir. Pour Youssef, c’est clair, «Il faudrait augmenter la fréquence en ajoutant des bus et, surtout, travailler en amont avec la police pour la circulation». Moktar partage totalement cet avis, «La présence policière sur cette ligne est plus que nécessaire, notamment au niveau des magasins de Saint-Antoine. Pour les livraisons, il faudrait des emplacements réservés», propose t-il. Puis il conclut, «le busway peut être une solution mais avec, en parallèle, des mesures contre la circulation anarchique».

En attendant rien n’est encore joué. Les busways sont prévus pour la fin 2011, nous sommes en 2009 : les travaux n’ont pas commencés et les syndicats n’ont encore aucun éléments sur la question. Alain Réquéna, syndicaliste Force Ouvrière à la RTM, pense qu’il s’agit d’un projet parmi tant d’autres : « Nous n’avons pas encore débattu des busway, cela nous paraît tellement loin et tellement cher. Et puis, la RTM annonce tellement de choses qui ne se font pas, alors… », explique-t-il. Alors, les busways, affaire à suivre… ou à oublier ?

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Kathy Bourg (EJCM) -