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La poussette marseillaise se rebelle

Mercredi 27/02/2008 | Posté par Xavier Thierry

Le 1er mars, Les Autres Mobilistes, un collectif de citoyens et d'associations appelle à manifester contre le Tout Voiture. Xavier est parti enquêter en poussette

En exagérant un poil, ou plutôt, un filet de bave, certains trottoirs marseillais sont si étroits que le cracheur doit s’appliquer pour atteindre le carré de bitume entre ses pieds ! Alors se balader en poussette avec son petit, vous imaginez…Illustration avec Carole Joseph, 34 ans, mère de deux enfants et experte de la poussette. Pour cette spécialiste, « conduire une poussette à Marseille demande une certaine dextérité. »

Au-delà des talents de pilote, il faut filouter, réfléchir pour ne pas tomber dans l’embuscade au coin de la rue : le trottoir barré par une voiture au stationnement improvisé, les ordures étalées en travers, les crottes de chien qui obligent à tester les suspensions de la poussette. «Il faut penser à la trajectoire, réfléchir avant de choisir une direction, car on ne peut pas passer par certains endroits, » précise-t-elle.

Toute une stratégie qui n’empêche pas certains imprévus obligeant maman à prendre parfois des risques : c'est-à-dire, descendre sur la chaussée, et tutoyer les carrosseries des autos. « Dans ces moments, j’ai envie de fracasser certaines voitures mal garées, s’exaspère cette maman pourtant très zen. Mais j’ai ma méthode, je me mets au milieu de la chaussée, et je m’impose. »

Pour éviter ce genre de malheureuses péripéties dans son trajet quotidien entre la crèche du Cours Julien et son domicile sur le cours Joseph Thierry, elle emprunte un parcours pensé à l’avance et sécurisé, où les voitures sont minoritaires. En passant par les ruelles derrière le cours Julien, puis par la Plaine, elle met cinq minutes de plus qu’un circuit sans poussette, mais elle évite au maximum les imprévus.

En dehors de son parcours crèche-domicile, les choses se compliquent lorsqu’elle veut se déplacer le week-end. « Il m’arrive souvent de renoncer à une sortie en centre-ville car je me dis que cela va être trop compliqué avec les enfants. »

D’autant que les transports en commun ne sont pas toujours conçus pour les poussettes, comme pour les personnes handicapées. « Si tu veux monter dans un bus, il faut compter sur la solidarité, mais parfois, personne n’est là pour t’aider. Le tramway est fait pour les poussettes, mais la ligne ne permet pas d’aller partout. »

Alors, pour protester contre ce qu’elle estime être la politique du tout-voiture à Marseille, Carole Joseph manifestera le samedi 1er mars. A l’appel du collectif les Autres mobilistes, une dizaine d’associations d’usagers du vélo, de la trottinette, des rollers, de la poussette et du fauteuil roulant et autres moyens de locomotion à roulettes vont défiler au son d’une fanfare et d’une batucada. En clôture de la marche, un vélo symbolique sera déposé devant la mairie, histoire de faire pression avant les municipales.

Carole Joseph est consciente qu’il est difficile de changer la physionomie d’une ville comme Marseille. La Canebière ne sera jamais plate… C’est vrai. Mais il reste quand même du boulot pour repenser certains espaces. Avant les municipales, c’est le moment d’en parler.

Xavier Thierry

Aller faire un tour de poussette sur leur site : http://lesautresmobilistes.free.fr

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Xavier Thierry -


Réactions des internautes

nicorousson
Mercredi 27 Février 2008, 15:37
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Occuper le terrain
Rien n'est effectivement mis en place à Marseille pour les "Autres Mobilistes" - clientélisme oblige ! Après avoir essayé pendant plus de dix ans de faire bouger les choses (concertation avec la Communauté Urbaine, manifestations innombrables, pression médiatique, ...) l'association marseillaise Vélos en Ville n'attend aujourd'hui plus les promesses des élus et tente de pousser les Marseillais à prendre leur bicyclette. Elle vient d'éditer Tranquille, le guide du vélo à Marseille, petit livre de sagesse pour inciter et conseiller à la pratique du vélo sur Mars... Utopique, sûrement, mais en se basant sur l'exemple des autres villes où les vélos appellent les vélos, espérons que des cyclistes en nombre feront  évoluer les mentalités politiques. En attendant... à samedi !

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