La procession Guérini visite La Plaine
Mercredi 20/02/2008 | Posté par Xavier Thierry
Il est coutume de dire que "faire de la politique, c'est comme rentrer en religion". Analyse d'une viste de marché avec le candidat socialiste.
Samedi matin, le messie marseillais a traversé le marché de La Plaine. Il était là, Jean-Noël, guérisseur des pauvres, accompagné de ses disciples parmi lesquels Michel Vauzelle, président de la région, Samia Ghali, Miloud Boualem et autres. Pendant plus d’une heure, il a serré des pognes, et serré encore des pognes, en gueulant des « Ça va monsieuuuuuur ? Et vous Georgeeeette, ça vaaaaaaa ?? »
Bras croisés, marche lente, les amis de Guérini serrent la bible du candidat contre leur ventre et la distribuent gratuitement aux passants. Cette bible, c’est le livre écrit par Jean-Noël Guérini et Jean Viard, sociologue et soutien du candidat socialiste. Un bouquin en forme de programme politique, parce qu’écrire son programme dans un bouquin, en collaboration avec un sociologue, « c’est du sérieux » comme dirait vous voyez qui ! Mais les habituels tracts sont également de sortie bien sûr ! Ils passent entre toutes les mains, donnés avec le sourire et les commentaires prémâchés des soutiens du candidat.
Et puis, il y a le contact entre l’homme et le peuple. Quelque chose de sacré… Un homme tente de se faufiler dans la foule pour aller causer de son problème : « On habite à quatre dans un F2, je vais lui donner mon nom, il va faire quelque chose ». Un aveugle veut sensibiliser sur son cas, mais il s’adresse à Michel Vauzelle… Raté.
On l’interpelle sur le manque de crèches ? Il prophétise son programme avec conviction, « je construirai 3 000 places de crèches ! » Des plaintes sur une rue particulièrement sale ? Il a évidemment la réponse pour compatir : « je l’ai vue ce matin, c’est un scandale ! ».
Pour guérir et convaincre, lorsque la parole ne marche pas, le candidat touche. A bras le corps, il embrasse mémé, il prend dans ses bras des inconnus interloqués. Exagérément, à la Sarkozy d’une certaine manière. Cible des bisous du candidat : les enfants. C’est bon pour les photos. Même Michel Vauzelle, qui fait pourtant dans la sobriété, s’y met un instant à côté du candidat. Il emprunte un minot à sa gauche, et hop, « clic-clac Kodak ». Guérini se voûte pour embrasser un autre petit qui, une fois le candidat parti, demande à sa mère, « c’était Sarkozy ? » Et comme après chaque accolade, Guérini reprend son élan d’un énergique « Allez, on continue ! ».
Il laisse derrière lui la queue de la procession où se rangent les désabusés. « Eh Guérini ! Guérini ! On est venu faire le marché nous, et on voit rien, on perd notre temps, on fait pas la campagne nous ! » lance une femme. « La vie est belle pour eux… », se désole un autre. Ou un vieux monsieur, lorsqu’on lui tend un tract, qui marmonne : « Je peux plus les voir, je peux plus les voir… ». Et ce SDF, entre deux allées au milieu du marché, affalé sur un banc, bouteille à la main, qui gueule à qui veut l’entendre.
Rien de bien original, en somme. Les joies d’une campagne électorale bon enfant, à l’ancienne, où chaque main serrée est une potentielle voix dans les urnes. Chose au combien importante dans cette grande place du 5e arrondissement, où Guérini se présente. Mais en dézoomant au maximum, on se rend compte que la politique pendant une campagne électorale, c’est comme la religion.… On se confesse pour guérir nos problèmes, on propage la bonne parole. Et il y a ceux qui y croient, et ceux qui n’y croient pas.
Après le marché de la Plaine, le messie s’est dirigé vers le local des Marseille Trop puissant, les supporteurs de l’OM. Mais trop tard, là-bas, ils ont déjà une autre religion.
Xavier Thierry
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Xavier Thierry -
Pour guérir et convaincre, lorsque la parole ne marche pas, le candidat touche. A bras le corps, il embrasse mémé, il prend dans ses bras des inconnus interloqués. Exagérément, à la Sarkozy d’une certaine manière. Cible des bisous du candidat : les enfants. C’est bon pour les photos. Même Michel Vauzelle, qui fait pourtant dans la sobriété, s’y met un instant à côté du candidat. Il emprunte un minot à sa gauche, et hop, « clic-clac Kodak ». Guérini se voûte pour embrasser un autre petit qui, une fois le candidat parti, demande à sa mère, « c’était Sarkozy ? » Et comme après chaque accolade, Guérini reprend son élan d’un énergique « Allez, on continue ! ».
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Réactions des internautes
Mercredi 20 Février 2008, 15:22
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vraiment bon !
cela fait quelques jours que je parcoure votre blog.je vouslais vous dire que je suis vraiment surpris par la qualité des articles, la fraicheur des points de vues et leur diversité.
cela fait trop longtemps que marseille est absent de la blogosphère au delà des médias classiques et des blogs perso.
bravo encore !
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Jeudi 21 Février 2008, 18:37
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Re: vraiment pas indépendant !
La video est l'oeuvre de la mystérieuse bernadette13, elle rappelle que des liens existent entre le groupe Hersant et l'équipe Gaudin-Muselier. Cela a été repris par le canard enchainé et certains blogs locaux comme Marseille un autre regard. On comprend alors pourquoi la presse locale ne se pose pas de questions qui fâchent. Tout ce petit monde là se connaît, le banquier figure même en position éligible. C'est la version locale de la république bananière avec un clown comme Maire.
www.dailymotion.com/video/x4duxx_la-presse-marseillaise-dependante_politics
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