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La roue tourne pour le Vélo

Mardi 08/02/2011 | Posté par Laura Raymond (EJCM)

ÇA FAIT 3 ANS QUE « LE VÉLO » a envahi nos rues. Manque de pistes cyclables, fermeture du service à minuit, pentes raides, « le vélo » a du mal à séduire. Alors qui sont les Marseillais qui utilisent « le vélo » ? Laura les a rencontrés devant la station de Castellane.

Le thermomètre frôle les 15 degrés en ce samedi ensoleillé. Ces premiers rayons annonceraient-ils la fin de l’hibernation? C’est probable, au vu du nombre de vélos bleus qui sillonnent les boulevards et avenues de la cité phocéenne. Alors que Marseille dispose de son système de vélos en libre service depuis plus de 3 ans, je m’interroge : Qui sont ces gens qui utilisent ces engins, et que pensent-ils de ce service ?

Pour comprendre, je me rends à Castellane, où la station est l’une des plus grandes, puisqu’elle peut contenir jusqu’à vingt vélos. A mon arrivée, Léa 30 ans, enfourche son deux-roues et sangle son cerf-volant au porte bagage. Elle utilise le vélo tous les jours pour aller travailler, ou par plaisir, comme aujourd’hui. « Le seul problème c’est que les stations en hauteur sont souvent vides, et celles du bas, ou en bord de mer, là où je vais aujourd’hui, très souvent pleines ». Elle s’éloigne en me saluant tandis que Guillaume 27 ans, élégamment taillé dans son costume col mao, vient déposer son vélo. Il utilise le deux-roues pour se rendre à ses rendez-vous professionnels, tout en gardant la forme. A peine le temps de boire un jus en terrasse, qu’Alexandre 19 ans, arrive à la station à grandes foulées. Le vélo c’est pour lui le moyen de se déplacer écolo, et de se rendre chez sa petite copine plus rapidement qu’en bus. Déjà très en retard, il enfonce ses écouteurs, et s’engouffre boulevard Prado.

Durant notre discussion, une camionnette s’est arrêtée à notre hauteur. Un homme de la maintenance, reconnaissable à son gilet jaune, trifouillent les bécanes. J’apprends à son contact que Marseille compte une quinzaine d’unités comme la sienne, tournant toute la journée, pour réparer les petits bobos : crevaisons, selles abimées, chaines cassées, rien ne lui échappe. Il m’apprend aussi l’existence de « régulateurs » chargés d’alimenter en vélos les stations vides, et de vider les pleines. Au vu des remarques entendues aujourd’hui, ce service semble manquer de bras. Marie m’explique même qu’elle a du pousser son vélo pendant deux heures, pour trouver une station vide et se délivrer de sa bicyclette devenue boulet d’un jour. Une anecdote qu’elle évoque avec sourire. Pour cette grand- mère qui rêve d’une ville sans voiture, rouler à Marseille n’est pas sans danger, et il faut souvent s’imposer et jouer de la sonnette pour se faire entendre. « A 61 ans, je suis le meilleur exemple qu’il n’y a pas d’âge pour faire du vélo » conclut-elle dans un éclat de rire. Un peu plus tard, j’intercepte Arthur, 24 ans, boucles blondes, foulard de soie. Pour cet étudiant au look bobo, utiliser le vélo c’est avant tout faire des économies puisque la première demi heure est gratuite. Ce qu’il préfère, c’est voir de chez lui les vélos disponibles à sa station, grâce au site internet.

Je découvre au gré de mes rencontres que faire du vélo, c’est appartenir à une communauté le temps d’une balade. On se salue, se sourit et s’entraide parfois. Politesse et courtoisie font du bien lorsque l’on connait les nuisances d’une vie urbaine. Malgré les critiques, le vélo aura permis aujourd’hui à Alexandre d’arriver à l’heure chez sa bien-aimée, à Guillaume de conclure une affaire professionnelle, et à Léa de passer sa journée dans les nuages. Qui aurait cru que le vélo pouvait faire autant dans la vie des gens ?


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Laura Raymond (EJCM) -