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Le jeu de l'oie du Zarmatelier

Jeudi 26/01/2012 | Posté par Gaëlle Cloarec

Dès mardi prochain, la bibliothèque de l’Alacazar accueillera une exposition du Zarmatelier, un collectif marseillais d'auteurs de bandes dessinées. Gaëlle les a rencontrés et nous en dit un peu plus.

"ARG ! Tu viens de renverser ton huitième café sur les dix planches que tu viens de terminer. Retourne case 30." Qui es-tu ? Un charpentier caféïnomane ? Un véliplanchiste forcené ? Non, juste un visiteur de l'expo "AlcaZarmatelier", que l'on pourra voir du 31 janvier au 17 mars à la bibliothèque de l'Alcazar.

Le Zarmatelier, c'est un collectif marseillais d'auteurs de bandes-dessinées, nos voisins de l'autre côté de la Plaine. Ils sont neuf - huit hommes et une seule femme, aïe aïe aïe - à partager un espace de travail.

L'an dernier, ils ont fêté leurs dix ans au Festival BD d'Aix en Provence, cette fois c'est au tour de la BMVR de les accueillir pour une grande exposition. "Nous avons eu beaucoup de liberté, la bibliothèque a validé quasiment toutes nos propositions."

Au programme, des planches originales, des œuvres issues du fonds patrimonial de l'Alcazar, des installations ludiques, et notamment un croquignolet jeu de l'oie dévoilant le mystérieux quotidien des auteurs...

"Au Zarmatelier nous couvrons un peu tous les champs de la bande-dessinée, ça va de l'Héroïc Fantasy à l'espionnage, en passant par le roman graphique, le reportage, la science-fiction et l'histoire. Chacun travaille sur ses propres projets, mais il nous arrive très souvent de collaborer." Une approche collective du métier, qui n'est pas spécifique à Marseille puisque apparemment les ateliers de ce type se multiplient en France, et qu'un syndicat des auteurs est né en 2007.

Grande satisfaction, le dessin continue à faire rêver à l'heure où tout se numérise ! Outre les stagiaires réguliers et les participants à la "Zarmacadémie" - des cours de BD tous les quinze jours, mis en place par les membres du collectif - il arrive souvent qu'un amateur ou un artiste en voie de professionnalisation pousse la porte du Zarmatelier pour montrer ses œuvres et chercher conseil.

Sans parler d'embrasser la carrière, le destin romantique de la bande dessinée passionne les foules (il suffit pour s'en convaincre d'assister un jour aux séances surchauffées de dédicaces lors du Festival d'Angoulême, qui ouvre ses portes aujourd’hui même).

L'exposition à l'Alcazar viendra satisfaire cet élan du public, permettant non seulement de mettre en valeur le travail de nos auteurs locaux, mais aussi d'éclairer tout le processus de création d'une bande-dessinée, de la case de départ "Tu viens de t'acheter des nouveaux crayons et pinceaux, tu es tout content", jusqu'à la victoire finale "Ton album sort en librairie ! BRAVO !"

Quelques notions d’étymologie pour terminer : le nom du Zarmatelier dérive de l’expression arabe "zarma", signifiant soi-disant. D’où le Zarmatelier "soi-disant atelier", et la Zarmacadémie, "soi-disant académie"... De l'art de ne pas se prendre au sérieux !

Merci à Domas pour avoir répondu si volontiers à nos questions, et à Chris Alliel pour le dessin illustrant cet article.


 

Zarmatelier 


 
Illustrations : Chris Alliel



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Gaëlle Cloarec -