Je vous salis ma rue pleine de graffs
Vendredi 15/03/2013 | Posté par Marie Clarac
Ce soir, à l'atelier Justapoz, a lieu le vernissage d'une exposition de photos autour des graffitis et de l'art urbain.
La ville de Marseille est un lieu propice à toutes formes de manifestations artistiques. On peut notamment voir, à travers les rues, de plus en plus de fresques murales et d’expositions d’un nouveau mouvement appelé « art de rue », qui désormais se fait une place dans le monde contemporain.
Cette nouvelle tendance est à suivre de près ; en effet, elle s’impose de plus en plus comme une nouvelle vision, conciliant la calligraphie, le concept de l’art éphémère, ainsi que la question du support.
Ces trois caractéristiques sont liées à toutes formes de manifestations artistiques et nous montrent bien que le graffiti urbain permet à l’art de toucher un public plus large que celui qu’il concerne habituellement.
Le graffiti urbain s’est étendu dans toute l’Europe, et notamment sur la ville de Marseille. Beaucoup de murs de la ville sont concernés. Depuis une vingtaine d’années, le nombre de graffeurs se multiplie.
Musées urbains
Il existe différent lieux symboliques, comme le Cours Julien, Vaufrèges, Luminy ou encore Saint-Julien qui sont de véritables musées urbains.
Depuis quelques temps, la ville de Marseille a instauré une véritable « chasse aux sorcières » pour éradiquer le « problème graffiti ». On nettoie les murs au karcher ou à la peinture aérosol, et ceux qui se font arrêter se voient punis d'une lourde amende (dans les 3000 euros).
Reste à se demander ce que l’homme en société recherche : une ville aux murs austères, « propres », et ordonnée, ou au contraire, des façades recouvertes de couleurs et de tags, certes parfois brouillons et incohérents, mais qui font aussi vivre la ville, donnant un décor acidulé aux habitants, et permettant de se créer un véritable lieu identitaire, plus ancré dans la diversité que dans la conformité.
Certains sont toutefois enjoués par l’expression du graffiti, comme par exemple ce professeur aux arts appliqués qui a déploré la politique de la ville par le biais d’une interview au magazine FatCap :
« À l’approche de Marseille 2013, la volonté de la ville est d’effacer les traces du graffiti, que ce soit du vandale ou de la fresque, afin d’avoir une ville propre… C’est dommage car il y a des graffeurs talentueux ici qui pourraient faire des projets super s’ils avaient le soutien de la ville ».
Un échange avec la ville et ses habitants
La ville de Marseille compte pourtant beaucoup de graffeurs prometteurs, qui ne se reconnaissent pas comme des artistes, qui prennent juste plaisir à engager un échange avec la ville et ses habitants en faisant découvrir leur personnalité à travers l’expression de leurs tags.
C’est à travers un cheminement dans la ville sur les différents sites que l’on peut découvrir les lieux particulièrement concernés par ce phénomène.
Mais il faut aussi y faire attention, il arrive souvent que l’on passe à côté sans vraiment les voir. Ils sont désormais inscrits dans les traditions urbaines, et de ce fait, font partie du décor.
C’est dans l’optique de rassembler un grand nombre de photographies de différents graffeurs que j'en ai rencontrés certains et que je me suis rendue sur les lieux emblématiques de la ville de Marseille, connus pour être de véritables « terrains ».
Pour démontrer que la cité phocéenne comporte des lieux atypiques et porteurs dans ce milieu. Lors de l’exposition « Je vous salis ma rue pleine de graffs », ces photographies ont été rassemblées et agencées de façon à les mettre d’autant plus en valeur.
Vous pourrez découvrir l'ensemble de ces photos lors de l'exposition qui se tiendra à l'Atelier Juxtapoz, du 15 au 19 mars. Le vernissage aura lieu ce soir à partir de 18h avec une performance de body painting.
Atelier Juxtapoz
7, rue Sainte Marie
13005 Marseille
Crédit photos : Marie Clarac
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