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Le peuple tunisien persiste et signe sa Révolution (1ère partie)

Mercredi 02/11/2011 | Posté par Taha Jemili

Les résultats des élections en Tunisie ont été proclamés officiellement il y a quelques jours. Taha nous en livre ici une analyse détaillée, que nous vous présentons en deux volets. 1ère partie.

Le 27 octobre 2011, depuis son siège central, au Palais des Congrès à Tunis, l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE), a révélé le résultat du scrutin désignant les membres de l’Assemblée Constituante. Ces résultats sont caractérisés par une série d’éléments particuliers : la montée attendue d’Ennahda (parti islamiste), le positionnement sur la scène politique d’ETTAKATOL (Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés), et du CPR (Congrès Pour la République), l’effondrement du PDP (Parti Démocrate Progressiste), la surprise d’Al Arridha (liste indépendante), l’égarement du POCT (Parti Ouvrier Communiste Tunisien), et l’effritement du PDM (Pôle Démocratique Moderniste (une alliance de quatre partis). 

Organisation sans faille
Dès le 14 janvier, le peuple tunisien était dans la rue pour réclamer les élections de l’Assemblée Constituante. Toutes les personnalités politiques, les intellectuels, les différentes composantes de la société civile ont travaillé pour ce rendez-vous. L’ISIE a été installée, la tâche et la responsabilité d’organiser ces élections lui ont été confiées.

Dans un premier temps, elles ont été fixées au 25 juillet. Mais pour des raisons techniques et logistiques, elles ont été reportées au 23 octobre. Pendant ces neuf mois, le paysage politique a vu la création d’une centaine de partis et la présence de plus de mille cinq cents listes électorales dont 40% d’indépendantes.

Tout le monde est satisfait, le peuple tunisien respire la démocratie. Le jour J est arrivé et le vote s’est bien passé. Les observateurs locaux et étrangers ont donné une excellente note et témoignent de la transparence de ces élections, malgré quelques bavures comme on en trouve lors de tout scrutin. Elles n’ont pas influé sur le résultat, et avec une participation de plus de 90%, le peuple tunisien s’est rendu massivement aux urnes.

Quatre jours après ce grand rendez-vous, l’ISIE a annoncé les résultats. Un retard dû au manque d’expérience de certains agents de bureau de vote, à la comptabilisation manuelle, et à l’oubli de quelques P.V enfermés dans les urnes.

Une diversité en trompe l’œil
Depuis l’indépendance de la Tunisie, jamais un tel nombre de partis politiques ou de listes électorales n’a été présent. Mais en fait, le nombre réel ne dépasse pas huit partis. Pour obtenir le plus possible de sièges sur les 217 que compte l’Assemblée, ces partis principaux ont crée leurs clones. De la même façon que les couleurs primaires produisent d’autres couleurs.

Ceci a engendré une sensation de flou pour les électeurs. Mais le peuple tunisien a choisi ce qu’il a voulu. Quand ils sont sortis le 14 janvier, tous les Tunisiens étaient d’accord sur la définition de leur Révolution : le changement radical du système politique.
L’ISIE a même imposé une clause aux candidats : l’interdiction de se présenter pour toute personnalité ayant travaillé en lien avec le RCD dissous (Rassemblement Constitutionnel Démocratique, l’ancien parti de Ben Ali), pendant ces dix dernières années.

L’enjeu est donc clair. Mais à quelques semaines du jour J, et pendant la campagne électorale, le bloc de ces partis s’est divisé.

(à suivre...)


Crédit photo : Amine Ghrabi

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