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Les Tunisiens ont voté en bleu

Jeudi 27/10/2011 | Posté par Taha Jemili

La première élection libre de Tunisie a livré son verdict. Taha nous raconte ici comment s'est déroulé le vote à Marseille.

Les 20, 21 et 22 octobre 2011, les Tunisiens résidents à Marseille ont voté dans les locaux du Consulat tunisien, au Boulevard d’Athènes dans le premier arrondissement. Avec une grande fierté et une liberté sans limite, ils ont pu choisir leurs représentants de l’Assemblée Constituante. 



Historique
Jeudi 20 octobre. La journée est historique pour les Tunisiens de Marseille. Il est 7h du matin, une file de plus de quarante personnes est déjà présente, et les bureaux de vote n’ont pas encore ouvert (ouverture prévue de 8h à 18h). "Je veux être parmi les premiers Tunisiens à honorer mon devoir de citoyen", déclare alors Hamadi, ouvrier dans la cité phocéenne.

La volonté de se présenter devant les urnes est très forte. Surtout cette fois-ci où, pour la première fois, des urnes transparentes, avec quatre fermetures, sont posées tout simplement sur des tables. "La procédure de vote est très facile : il suffit de mettre une croix dans la case correspondant au parti choisi. Il y a même un logo représentatif des différentes listes pour permettre à ceux qui ne savent pas lire de choisir. Ce vote est à la portée de tous", signale Mohamed Ali, un jeune étudiant à Marseille.

Des personnes âgées, de toute catégorie sociale, votent pour la première fois de leur vie, sans pression, sans influence. "Je suis très content, hamdoul’ellah (louange à Dieu). Le vœu le plus cher à mes yeux et que je n’avais pas encore accompli de toute ma longue vie, c’était de voter avec dignité et liberté", souligne Am Salah, un octogénaire, enfin heureux de son libre choix.

Du rouge au bleu
Plus de cinq mille personnes ont voté à Marseille pendant ces trois jours. Les Tunisiens sont présents. Les files de personnes sont assez importantes, avec un temps d’attente atteignant même une heure pour certains bureaux. "Je suis resté dans la file quarante minutes, je me suis parfois énervé, mais une fois que je suis rentré, j’ai trempé mon doigt dans l’encre bleue, et j'ai glissé mon bulletin dans l’urne. Ouf ! Quel soulagement !", explique Bachir, ouvrier à Marseille, qui évoque ici cette encre bleue foncée, marquant le bout de l'index, et indiquant que la personne a déjà voté.

Dans une grande satisfaction, sans peur, avec une dignité forte, le vote s’est déroulé sans incident. "J’ai voté, j’ai choisi mon parti, et je vais continuer le processus démocratique, pour que mon pays ne voie plus un autre Ben Ali", précise encore Ahmed, étudiant. 

A l’aube du dimanche 23 octobre, le résultat tombe dans les bureaux de Marseille. Du rouge de l’époque de Ben Ali, on est passé au bleu. Le bleu du pigeon, le logo symbolisant le parti Ennahda, qui, comme en Tunisie, arrive en tête des scrutins à Marseille, avec environ 30% des suffrages.


 crédit photo : Amine Ghrabi 

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Taha Jemili -