L’Aïd avec les sœurs Bouazizi
Jeudi 03/11/2011 | Posté par Rafik Aiouaz
"L’Aïd dans la Cité" est dédié cette année à la mémoire de Mohamed Bouazizi, l’homme dont le sacrifice a déclenché la Révolution en Tunisie. Dimanche dernier, ses deux sœurs étaient à Marseille pour une rencontre. Rafik y assistait.
Organisée du 28 octobre au 3 novembre, la fête de l’Aïd dans la Cité s’affirme d’année en année comme un événement culturel incontournable pour la communauté musulmane de Marseille. Dimanche 30 octobre, les organisateurs (l’Union des Familles Musulmanes 13) proposaient une conférence/débat avec pour invitées deux sœurs de Mohamed Bouazizi, le jeune tunisien par qui la Révolution du Jasmin s’est mise en marche.
Placée sous le signe du printemps arabe, cette huitième édition, organisée en prélude de l’Aid El Kebir (dimanche 6 novembre), a connu une riche programmation. Riche, comme l’a été la teneur des événements en Tunisie, où une injustice commise sur un simple citoyen, vendeur de primeurs à la sauvette, a débouché sur l’embrasement de toute une région.
Leila et Samia Bouazizi, respectivement sœur et demi-sœur du défunt, sont venues à Marseille, en réponse à l’invitation de l’UFM 13, pour dire la façon avec laquelle elles avaient vécu les événements. "J’étais à Monastir où j’étudiais à l’époque", raconte Leila. "Ma cousine m’avait appelée le jour même pour me dire que mon frère s’était immolé par le feu. J’étais pétrifiée, je n’arrivais même pas à y croire", ajoute-t-elle, non sans une grosse émotion.
Un hôpital mal équipé, un jeune homme méprisé par les représentants de l’Etat jusqu’à son dernier soupir ont ponctué la suite tragique de l’histoire. La suite, mais pas la fin, car la fin sera celle du dictateur Ben Ali et de ses nervis préférant servir les intérêts d’un clan aux dépens de leur patrie. "Je suis fière du monde arabe qui vivait alors dans le même système. Aujourd’hui, le Tunisien en particulier, et l’Arabe en général, a son mot à dire. Il a retrouvé son honneur et sa dignité", affirme Samia. "Désormais, tout le monde est conscient de ses droits et de ses devoirs. J'espère que le prochain gouvernement prendra en compte les préoccupations du peuple", conclut-elle.
De chauds applaudissements et des messages de soutien de l’assistance aux deux téméraires filles ont clos la réunion. Encore une fois, les sœurs Bouazizi auront su surmonter leur douleur pour diffuser un message d’espoir auprès de la communauté musulmane de Marseille.
Crédit photo : Frame Maker
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Réactions des internautes
Jeudi 3 Novembre 2011, 14:58
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D'après l'article, la famille du Tunisien (Mohamed Bouazizi) n'a pas porté plainte contre la policière...
Que penser de l'initiative de Delanoë d'attribuer le nom de Mohamed Bouazizi à un square de Paris ?...
Ce qui est certain, c'est qu'il s'est immolé, acte horrible.
A l'inverse, j'ai lu dans la presse qu'une onzième personne, Tibétaine, s'est immolée en Chine; une religieuse bouddhiste cette fois.
M. Delanoë lui attribuera-t-il le nom d'une place parisienne ? j'en doute.
Il est de curieuses indignations sélectives, sachant que, durant la révolte des Tunisiens ayant conduit à la dépose de Ben Ali, le régime chinois censurait toutes les infos couvrant cette révolution.
Sinon, à propos de l'UFM13, cette assoc est, avec l'IMEN (Institut Méditerranéen d'Etudes Musulmanes), ciblée par une enquête suite à des subventions de plusieurs millions d'€ qui auraient été attribuées par le CG13, présidé par un certain... Jean-Noël Guérini (qui ne veut pas démissionner).
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