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Les cités ont du talent

Mercredi 20/04/2011 | Posté par Marina Ledoux

UN MOIS AVANT LA CLÔTURE DES INSCRIPTIONS, Marina a rencontré Michel Gomes, l'un des organisateurs du concours national Talents des Cités. Une initiative qui met en avant les richesses des territoires discriminés.

Après plusieurs années en tant qu'organisateur du concours au niveau local, quel regard portez-vous sur Talents des Cités ?
Talents des Cités est un concours tremplin pour les créateurs, il valorise le projet et l'entrepreneur qui le porte. Cette distinction apporte une crédibilité à l'entreprise nouvellement créée. Je dirais qu'il offre l'opportunité pour le créateur de développer son activité, dynamiser son quartier, mais bien au-delà, il permet de s'ouvrir sur le monde économique sans qu'aucune frontière ne limite l'ambition de l'entrepreneur.

Pouvez-vous nous en dire plus sur la particularité de ces jeunes entrepreneurs ? 
Les candidats au concours Talents des Cités sont issus de Zone Franche Urbaine (ZFU) et de Zone Urbaine Sensible (ZUS), de ce fait ils sont, bien souvent, moins ciblés par la communication sur la création, ce qui est regrettable. L'information vient très peu vers eux, c'est donc une démarche personnelle qui les conduit à s'informer sur l'entreprenariat. Dès le début du projet, on sent chez ces créateurs une motivation exceptionnelle, qui les encourage à redoubler d'effort pour mener à bien leur entreprise.
Généralement, les créateurs sont très reconnaissants de la distinction qu'ils obtiennent au concours, cela apporte du crédit à leur projet et récompense les efforts fournis.

Les cités sont très rarement associées à l'idée d'entreprenariat, les entreprises implantées dans les quartiers prioritaires de la ville ont-elles la même pérennité que les autres ?
La pérennité est la même. En effet, pour participer au concours l'une des conditions à remplir est d'être accompagné par un organisme d'aide à la création, une couveuse d'entreprise ou encore un service d'amorçage de projet. Ce soutien garantit une certaine pérennité des projets par rapport aux entrepreneurs qui n'auraient pas été accompagnés. C'est pourquoi les entreprises participant au concours Talents des Cités ont autant de chances de pouvoir développer leur activité que les autres.

Une branche d'activité est-elle privilégiée ?
À Marseille, on trouve beaucoup de projets dans la mode, avec des créations de ligne de vêtements, mais aussi de nombreuses entreprises de service à la personne, aide à la réinsertion. Au niveau national, on trouve également des projets sur l'innovation et le développement durable.

Pensez-vous que l'on met assez en avant ce genre d'initiative?
Lors du salon génération-entreprendre où nous étions présents pour promouvoir l'aide à la création, j'ai pu me rendre compte du manque de notoriété du concours. En effet, en parlant à des responsables en charge des ZFU pour une certaine collectivité, je me suis aperçu qu'ils ne connaissaient pas Talents de Cités. Je trouve cela dommage, car les dispositifs existent, de bonnes initiatives sont prises, mais malheureusement elles sont trop peu connues pour que les publics visés puissent en bénéficier.
Je pense donc que c'est à nous de multiplier les journées de sensibilisation, de communiquer autour de la création. Mieux connaitre cet environnement est le point de départ pour une démocratisation de l'entreprenariat. Notre but est de faire connaître les organismes et dispositifs d'aide, afin d'offrir à chacun les meilleures armes pour pouvoir développer son projet. À travers Talents des Cités, nous montrons que la création d'entreprise appartient à tous, nous récompensons des entrepreneurs comme les autres, il ne faut pas les stigmatiser. C'est, je le rappelle, un tremplin qui donne l'opportunité de s'ouvrir au monde économique et une récompense personnelle pour les créateurs.

Plus d'infos : www.talentsdescites.com (inscriptions au concours jusqu'au 31 mai 2011)

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Marina Ledoux -