Les défenseurs de la diversité sont à cran !
Mercredi 20/02/2008 | Posté par Malika Redjem
Le comité national de la diversité dont Patrick Lozès, le président du CRAN, est un des animateurs fait monter la pression à la veille de la clôture des listes aux municipales.
Un communiqué de presse arrive à la rédaction du Marseille Bondy Blog : « Le Comité national de la diversité se rend à Marseille pour dénoncer le double langage du PS marseillais et la gestion inquiétante de la diversité par le PS au niveau national. »
Informée qu’une conférence de presse se tenait ce samedi au Café parisien, la question de la représentativité des minorités sur les listes municipales marseillaises et tout particulièrement celle des comoriens, devenaient un sujet de crispation dans les états-majors politiques.
Pour mieux en saisir les enjeux, il faut revenir au mois de novembre dernier. Lors d’un débat sur le thème de la diversité dans les partis politiques, Patrick Mennucci, un des dirigeants du PS avait promis à Nassurdine Hadairi, l’un des présidents du CRAN PACA de le mettre en position éligible sur sa liste pour les prochaines municipales et depuis, plus rien. (cf : article sur le Bondy Blog « Et les Comoriens à Marseille, ça compte pour du beurre ? )
Une promesse apparemment non tenue qui a poussé Patrick Lozès, président du CRAN (Conseil représentatif des associations noires) et Chafia Mentalecheta, tous deux animateurs du Comité national de la diversité, de venir à Marseille dénoncer ces pratiques. En présence de Nassurdine Hadairi ainsi que de candidats UMP comme Françoise Jupiter et Myriam Salah-Eddine, ils ont présenté le rôle de ce comité de vigilance : « Evaluer et montrer du doigt les pratiques des partis politiques en matière de diversité. »
Pour Patrick Lozès, c’est « un mouvement qui rassemblera au-delà des minorités, nous ne voulons plus de listes mono-couleur, ces miettes que nous sommes obligés de quémander, ces places à Marseille ne sont pas les leurs, ce sont les places de Marseillais et de Marseillaises !» Il ajoute : « Nous allons leur faire comprendre que nous ne tolèrerons plus de miettes ! » A ces mots, la petite trentaine de personnes présentes applaudissent à défaut d'une assistance nombreuse de journaliste. Puis il lance un appel « aux habitants pour boycotter les listes qui ne feront pas une place honnête à la diversité ! ».
Mais au-delà des mots, comment faire pour changer la donne ? Chafia Mentalecheta prend la parole : « Nous ne sommes pas des variables d’ajustement, vous n’êtes pas la diversité mais vous êtes la citoyenneté ! Nous avons devant nous des hommes politiques rôdés aux vices et à la malice ! » La salle semble approuver totalement, et une personne ose même en direction des candidats de la diversité présents : « Si vous ne tenez pas vos promesses devant votre communauté, on va vous tomber dessus ! »
C’est le tour de Myriam Salah Eddine, candidate UMP, de prendre la parole, un peu émue : « Sachez qu’être sur une liste est facile, mais mener une campagne sur son nom, c’est plus dur et je le dis, il faut être de partout dans toutes les strates, politique, économique. On est toujours renvoyé à chaque fois à notre communauté, désormais toute la diversité doit faire corps, c’est l’heure, après, cela sera trop tard ! » La convocation à cette réunion, dénonçant une des listes en compétition, a-t-elle provoqué ce manque de diversité…politique à la tribune ? Sans aucun doute.
Cette demi-heure de discours est très dynamique, j’ai l’impression qu’une révolution va avoir lieu pour faire la chasse aux discriminations. Patrick Lozès annonce que le comité va décerner un prix de la diversité républicaine aux listes municipales et cantonales : « Un prix orange pour les listes les plus diversifiées et un prix citron pour les listes monocolores. De plus, un observatoire sera mis en place pour étudier la place des individus dans les programmes, les responsabilités confiées aux personnes, on en a assez d’avoir toujours les mêmes délégations du sport et de la jeunesse, nous voulons des délégations nobles ! » La salle applaudit encore mais je ne suis toujours pas convaincu.
A la fin de la conférence de presse, j’essaye de m’approcher de Patrick Lozès, chose pas facile puisqu’il est très entouré et répond à une interview télévisée. Enfin, j'arrive à me faufiler jusqu'à lui et je lui demande ce qu’il compte faire s'il n'est pas écouté par les partis politiques. A-t-il des moyens de faire pression : « C’est une bonne question, et sachez que nous ferons un rapport qui sera remis aux leaders politiques, et que nous irons devant la justice si rien n’est fait. Mais avec l’ouverture que l’on a, c’est déjà pas mal, il faudra des années pour que la situation soit a peu près normale ! » Alors ça, je ne m’y attendais pas du tout, il faut se contenter de ce que l’on a et attendre que cela change grâce à un rapport !
Pourtant présent, mais n’étant pas intervenu, Nassurdine Hadairi me confirme que Patrick Mennucci l’avait bien placé sur sa liste mais en 19ème place, et avait donc tenu sa promesse, en prenant tout son temps.
Malika Redjem
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Réactions des internautes
Mercredi 20 Février 2008, 17:32
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le cran , combien de divisions ?
rappelons que le cran n'est représentatif de rien, en fait .(sauf à ce que l'on nous demontre que les adherents de ses associations réunies sont nombreux )
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