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Marseille a voté comme en France… avec Le Pen en plus

Mardi 09/06/2009 | Posté par Benoît Gilles

EUROPEENNES 2009. Petit jeu préféré des appareils politiques, une élection est aussi une photographie des opinions. L’occasion de voir les nouveaux clivages, les tendances, les sanctions… histoire de se projeter dans les élections suivantes.

A Marseille, le microclimat de la politique locale n’a eu que peu d’effet sur le scrutin. A peu de choses près, le trio de tête est identique à Marseille, dans les Bouches-du-Rhône et même dans la vaste région sud-est : Françoise Grossetête (UMP) arrive en tête, suivie de Michèle Rivasi pour Europe Ecologie avec Vincent Peillon (PS) qui lui souffle dans le dos.

La seule exception sudiste est la survie du FN dans la région et ce à tous les échelons : 8,5% dans le sud est, 10% dans le département, et 11% à Marseille. Il y a sans doute là un effet de la candidature du leader d’extrême droite, venu en personne défendre son pré carré. Et sans doute aussi, un ancrage ancien qui persiste, solide.

Et il fait ses meilleurs scores dans les quartiers populaires où les seuls électeurs à se mobiliser sont les siens. Ainsi, il est troisième avec 15% des voix dans le 3ème arrondissement où l’abstention monte à 70% et deuxième dans le 15ème arrondissement avec 17% des voix (pour 74% d’abstention). Là, il devance même l’UMP. Figure habituelle, dans les arrondissements des quartiers nord, le FN figure systématiquement dans le trio de tête.

En revanche, les grands équilibres droite/gauche sont respectés. Au nord, on a voté à gauche et plutôt socialiste. Les récents déboires de la députée Sylvie Andrieux, suspendue du Conseil Régionale, après la découverte d’un détournement massif des subventions de politique de la ville n’ont pas porté préjudice au parti socialiste qui est en tête dans le 16e, le 15e, le 14e, le 2e et le 3e. Autant d’arrondissements qui sont restés à gauche lors des dernières municipales. Seul le 13e fait exception avec Peillon derrière Grossetête et juste devant Le Pen. A l’inverse, le 16e arrondissement continue de conserver une fidélité au parti communiste qui, avec 16%, talonne Peillon, et devance de peu les Verts. Un trio de gauche en tête, il y a qu’à l’Estaque qu’on voit ça !

Au sud et à l’est, les résultats sont peu ou prou semblables aux résultats nationaux avec l’UMP en tête suivi du PS ou des Verts selon les arrondissements. L’arrondissement le plus UMP reste le 8ème arrondissement, celui des beaux quartiers où Jean-Claude Gaudin a son fief.

Ultime surprise, le 1er arrondissement que la gauche avait ravi à la droite aux municipales a voté massivement pour les Verts en portant Michèle Rivasi en tête avec 26% des voix, devant la droite et le PS. Un effet bobo ?
En tout cas, le maire de secteur, Patrick Mennucci était aussi le directeur de campagne de Vincent Peillon. A coup sûr, il mettra un peu de vert dans son rose, pour séduire ce nouvel électorat écolo en prévision des régionales de l’an prochain. Ou du rosé dans son verre, c’est selon…

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