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Soupe, débat et cinéma

Jeudi 24/03/2011 | Posté par Charlotte Lazarewicz

REGARDER UN FILM ET EN PARLER AUTOUR D’UNE SOUPE, l’idée n’est pas commune. Charlotte a partagé un bol et assisté à la projection. Récit.

Depuis quatre mois maintenant, Constantin Kastoris se démène pour organiser une projection par mois au ciné-club participatif du Boulevard Dugommier (mairie du premier secteur). Samedi dernier, l’heure était au western avec la projection du film La prisonnière du désert (John Ford, 1956) suivie d’une « soupe de cow-boy » digne de ce nom. Au menu aussi, un débat sur les raisons de l’errance d’un homme, animé par le philosophe Marc Rosmini. De quoi cogiter tout le reste du week-end.

Le western à l’honneur
On ne présente plus John Ford, célèbre réalisateur de westerns, ni John Wayne, acteur récurrent de ce genre de films. En tout cas, pas à la quinzaine d’habitués présents à la projection-débat samedi dernier. Certains avaient même, pour l’occasion, ressorti leur vieux chapeau élimé de cow-boy. Une attitude qui s’inscrit tout à fait dans l’esprit de l’opération Ciné Soupe, qui, si l’on en croit Constantin, se veut « conviviale et détendue ». L’idée ? Partager ses impressions au-delà du film. « Tout le monde peut venir » précise le joyeux organisateur, « pas besoin d’habiter le quartier, le principal, c’est d’aimer le cinéma » ajoute-t-il en riant. Et d’aimer un tant soit peu réfléchir aussi. Marc Rosmini, philosophe et chroniqueur à ses heures sur Radio Grenouille (pour des émissions sur le thème du western) était présent ce jour-là, pour expliquer le film, mais aussi décrypter les personnages, les thèmes abordés, le contexte de l’époque et autres petits détails que son œil aiguisé avait remarqué et qui nous avait peut-être échappés. Les participants, liste de questions en main, ont la possibilité de donner leur avis ou d’écouter sagement assis au fond de la salle. On se pose des questions sur les personnages, sur ce qui les anime, les pousse à avancer. Il y en a qui sont d'accord, d’autres qui ont des théories diamétralement opposées, mais toujours l’ambiance reste bon enfant. Jeunes et moins jeunes, tout le monde a son mot à dire. Constantin constate le peu d’étudiants présents à cette projection, « peut-être est-ce dû au thème abordé », suggère-t-il, ou « au manque de communication autour de l’évènement ». Car il le reconnaît, il ne dispose pas de beaucoup de moyens et la publicité se fait principalement par le bouche-à-oreille. Le temps semble aussi lui manquer.

Cinéma pour tous
Cinéaste depuis de nombreuses années, il est en effet actuellement en pleine préparation d’un court-métrage intitulé Le Nuage, une histoire de fugitif, de policiers, mais aussi de nuage, pour lequel le réalisateur cherche d’ailleurs activement des figurants. En parallèle, Constantin Kastoris anime Ciné Soupe depuis pas moins de quatre mois. À chaque fois, c’est un thème précis qui est abordé et un intervenant différent qui fait le déplacement. « En février, nous avons projeté une œuvre de Jean Cocteau, et le mois prochain, ce sera Stella, un mélodrame hommage à Mélina Mercouri, une actrice, chanteuse et femme politique grecque », un projet qui tient particulièrement à cœur à Constantin, lui aussi d’origine grecque. Le bonus à Ciné Soupe, c’est que tout le monde peut proposer un film, sur le thème de son choix. Certains cinéphiles présents ce jour-là reconnaissent que « les films plus anciens semblent porter davantage les vraies valeurs que les films d’aujourd’hui et puis les images sont en quelque sorte plus pures». Référence certainement à la mode des effets spéciaux et aux innombrables films en 3D actuellement projetés en salles. Dans tout cela, notre cinéaste et cinéphile n’oublie pas de parler de la problématique du prix du cinéma aujourd'hui et reconnaît que « Ciné Soupe a pour ambition d’unir les gens qui aiment le cinéma, tout simplement, et c’est aussi un moyen pas cher de venir regarder un film ». L’adhésion à l’association coûte en effet la modique somme de 2€. On en viendrait presque à souhaiter que l’hiver perdure pour pouvoir continuer à se réchauffer autour d’un bol de soupe et d’un bon film.

Prochaine projection : le samedi 9 avril 2011, à 19h, 12 Boulevard Dugommier, 13001 Marseille

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Charlotte Lazarewicz -


Réactions des internautes

Romuald
Vendredi 25 Mars 2011, 22:02
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Je trouve cette démarche carrément géniale, car elle permet de rencontrer d'autres passionné(e)s, sur le thème de la convivialité (quoi de mieux qu'une succulente souplette ?), et de prolonger le plaisir.

Et puis cela permet de jeter un regard nouveau sur des films cultes.

Chapeau, les organisateurs !

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