My trip to London. #3
Vendredi 16/07/2010 | Posté par Samir Akacha
Samir a enfin décroché un job. Le flegme britannique, la tyrannie du manager, suivez les aventures de notre blogueur à Londres.
L'entretien se déroule dans le petit bureau du manager. Devant son écran, Michal sélectionne quelques documents et les imprime, dont mon contrat. Une fois lu et signé, il me donne rendez vous le lendemain, à 14h. Je m'endors l'esprit tranquille. Au réveil, je constate la réception d'un texto. C'était Michal : "Peux-tu venir à 11h ?" Il était 10h30.
Un bus, deux métros, encore un bus. Deux heures après la lecture du texto, j'arrive au Shopping Center. Je repère l'enseigne du magasin. L'accueil est bon. Michal me trouve un polo aux couleurs de la marque, et Dawn m'explique les rudiments de la caisse. Juste avant ça, j'ai droit à un petit cours sur ce que je ne peux pas vendre aux moins de 16, 18 et 21 ans: couteaux, ciseaux, briquets, déodorants (apparemment la jeunesse anglaise adore faire des bêtises). La forte amende et la peine de prison potentielle m'incitent à la prudence.
On me laisse seul devant la caisse. Les clients défilent, les automatismes s'installent. Scanner les produits, les mettre dans le sac, encaisser, souhaiter une bonne journée. Scanner les produits, ne pas les mettre dans le sac (la plupart des clients le refusent pour des raisons écologiques), prendre le billet de 50£, appuyer deux fois sur la sonnette pour que le manager vienne le vérifier, encaisser, s'excuser de l'attente, souhaiter une bonne journée. Scanner les produits, essuyer l'agacement du client parce que l'on ne l'a pas prévenu que la réduction sur les jus de cassis se fait à partir de 3 boites, et non 4 (la 4ème est alors payée plein pot). Appuyer deux fois sur la sonnette, demander au manager d'effacer la sélection et recommencer.
Une petite précision. L'ensemble des opérations s'effectue debout. Aucun caissier n'a droit à un siège. Au bout de 3 heures dans cette position, on commence à sautiller d'un pied sur l'autre. La veille, j'avais fait la connaissance du vigile, avec qui je me suis lié d'amitié. Il s'appelle Raymond, et poursuit des études en électronique, sa femme est hollandaise, et il est passionné de foot. Après m'avoir demandé ce qui était arrivé à l'équipe de France, il me donne quelques conseils pour survivre. Aller aux toilettes toutes les heures. C'est un besoin naturel, et on peut se reposer 5 minutes. Je préviens le manager et je m'y rends. Après juste une minute, j'entends un long bip. Un bip, c'est pour rameuter plus de caissiers. Deux bips pour appeler l'un des managers. Trois bips pour un problème de sécurité. Sans oublier le bouton orange, directement relié au poste de police. En l'espace de trois minutes, j'entends 3 longs bips. Prendre une pause clandestine toute les heures me semble désormais peu envisageable.
Mais dans ce genre de situations, il est vital de trouver des parades. Pendant les moments ou les clients se font rares, je m'occupe de ranger les paniers posés sur les caisses, me dégourdis les jambes en essayant de replacer les produits au bon endroit. Mais malgré tous mes stratagèmes, après quelques jours passés en magasin, mes pieds sont douloureux, et même l'eau froide n'arrive pas à soulager l'inconfort. Je comprends alors que je ne pourrais jamais remporter l'épreuve des poteaux à Koh Lanta.
Ceux qui ont lu cet article ont aussi aimé :
Samir Akacha -
S'inscrire pour commenter
Jan Cyril 
Michael 
Jean-Paul 
Samir
Cécile 
Charly
Sharif
Collectif
Charlotte
Julie
Maha
Nicolas
Nils 
Florian 
Sofiane 
Pierre-Alain 
Clara 
Mouss
Yamina 
Gaëlle 
Adeline 
Christine 
Pascaline
Alda
Elina 
Fred 
Marica
Patricia
Ugo
Léia
C. Tzëelia
Rafik
Mickael
Amina
Réactions des internautes
Samedi 17 Juillet 2010, 20:25
Signaler un abus
Enfin presque, il y a une heure de repos à midi, plus la possibilité de s'asseoir lorsqu'on rédige des PV.. :D
J'ai des collègues - y compris masculin ! - qui mettent carrément des bas de contention...
J'ignore si c'est efficace, je te laisse tester.. :D
En tout cas, aberrant que ne soient pas mis à la disposition des sièges pour les employés de caisse dans ce magasin.......
Allez, courage, dis-toi que tu ne feras pas toute sa vie ce job quand même peu gratifiant, même si tu peux faire des connaissances (charmantes clientes par ex).
Répondre -
Mercredi 1 Septembre 2010, 13:24
Signaler un abus
Re:
Lol, merci Romuald. Et désolé pour ma réponse tardive. Pour moi, cela relevait plus de la torture qu'autre chose. Surtout que ce n'était pas vraiment justifié. Dans ce magasin, ce sont les caissiers qui s'occupent de tout mettre dans les sacs. C'est vrai que c'est plus pratique d'être debout. Mais on peut scanner les produits en étant assis.Après, il y a la torture morale. Débarquant à peine, même avec un coup de pouce de Monsieur R, mes horaires n'étaient pas fixes. Ainsi, un jour, je me réjouissais de ne travailler que cinq heures, avant que l'un des managers ne me dise que finalement, ce sera huit heures. Une autre fois, l'un des managers me demande de réapprovisionner un rayon. Je m'exécute. Puis j'entends un bip, pour que les caissiers rejoignent leurs postes. Je m'y rends et fini mon service. M'apprêtant à partir, le manager en question me fait remarquer que je n'ai pas fini le réapprovisionnement... Un quart d'heure plus tard, je suis libre, mais la relation de confiance entre employé et manager est sérieusement entachée.
Voici un lien que j'ai trouvé sur le site du Centre Canadien d'Hygiène et de Sécurité au travail : http://www.cchst.ca/oshanswers/ergonomics/standing/standing_basic.html
Y sont expliqués les risques que comportent la position debout continue, ainsi que des conseils pour atténuer cette souffrance. J'espère que cela pourra être un tant soit peu utile à vos collègues et vous mêmes.
Répondre -