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Pas de débat mais des cacahuètes

Mercredi 13/02/2008 | Posté par Hélène Decommer

L’école de journalisme et de communication de Marseille (EJCM) a reçu deux protagonistes de marque des élections municipales. Compte-rendu.

Jeudi dernier, c’était soirée VIP à l’EJCM. Jus d’orange et cacahuètes à l’entrée du grand amphi, on n’avait jamais vu ça. L’école de journalisme recevait en exclusivité Bruno Gilles, coordinateur de campagne UMP, numéro 3 sur la liste du 3e secteur, et Patrick Menucci, directeur de campagne PS, tête de liste du 1er secteur.

Campagne municipale oblige, ils tentent d’assurer leur promo sans faillir. Quitte à se retrouver face à une floppée de futurs journalistes et communicants qui les attendent au tournant. Bruno Gilles et Patrick Menucci se prêtent à une interview menée par la crème de la crème : les étudiants spécialisés « radio » de deuxième année. Point de débat mais deux interviews successives, d’environ une heure chacune. Pas de confrontation directe donc, le candidat PS aurait bien aimé mais son adversaire UMP l’a refusée. Agitation dans l’amphi, ça frétille sur les bancs. Philippe Bocarra, professeur de radio et coordinateur de la rencontre, vérifie les micros. Les intervieweurs n’en peuvent plus de relire leurs notes. L’angoisse se lit sur certains visages.

17h05, entrée en scène de Bruno Gilles. Sourire aux lèvres, il se prête au jeu avec, semble t-il, un certain plaisir. Une étudiante dresse son portrait, puis les questions s’enchaînent. L’arbitre Bocarra ne lâche pas son chronomètre, s’assurant que le temps de parole n’excèdera pas une heure. Gilles évite les piques et s’attache à exposer le programme de Gaudin. La communication, ça le connaît, il maîtrise l’exercice à merveille. Un aveu d’insuccès tout de même, sur la propreté de la ville. «  S’il n’y a qu’un seul échec c’est celui-là, je l’assume. » Fin du premier round, le coordinateur de campagne UMP n’a commis aucun dérapage. Il quitte l’amphi, talonné par son staff qui s’était planqué sur les derniers rangs de la salle.

Place à Patrick Menucci, autre style, autre ton. Les sourires sont moins nombreux, la voix plus tonitruante. La gauche a plus à gagner qu’à perdre et elle le sait. Il s’agit alors de se montrer convaincant. Et si possible de tacler l’adversaire. Le directeur de campagne du PS est plutôt bon dans cet exercice. A chaque question posée, il commence par répondre que la droite n’a pas assuré. Concernant le logement, il fustige « le clientélisme de Gaudin, qui préfère accorder des permis de construire à ses copains Bouygues et Kaufmann & Broad, au détriment du logement social ». 

Sur la façon de mener la campagne municipale, il doute de « l’existence d’une permanence de campagne de Jean-Claude Gaudin », candidat dans le 4e secteur. « J’ai peur qu’il ne fasse campagne à la mairie, ajoute-t-il. Cela ne me semble pas très légal. » Sur le thème des transports, Patrick Menucci redouble de vigueur. Avec de larges gestes et sa gouaille habituelle, il moque le tramway du boulevard Chave qui mesure « 20 centimètres de trop pour pouvoir passer le tunnel » situé en haut de l’artère. Un argument récurrent à gauche et contré quelques minutes auparavant par Bruno Gilles, qui avait dû avoir une prémonition. « Si les travaux prennent du retard c’est que les entreprises nous font chanter, avait-il expliqué. Elles bloquent l’avancée des travaux et augmentent leur prix. »

Que du croustillant, donc. Les étudiants ont eu de beaux morceaux à se mettre sous la dent, même si l’absence de débat les a un peu laissés sur leur faim. Alors pour le dessert, l’EJCM tente d’organiser une confrontation Gaudin-Guérini…

Hélène Decommer

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