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Pour Farida, la crise se vit au quotidien

Lundi 30/03/2009 | Posté par Mohamed Zemirli

Perdre son emploi, son logement et plonger dans la précarité, cela peut arriver à tout le monde. Nul n'est à l'abri. Farida, une mère de famille, arrivée récemment de Lyon en a fait les frais.

''À Lyon, où j'habitais avant de venir à Marseille, j'avais tout. Un emploi, un logement. J'y étais bien''. Puis Farida a choisi de se rapprocher de sa famille. Mère de trois enfants, elle a débarqué à Marseille il y a deux ans. Et là, malgré les assurances reçues d'une amie, elle s'est trouvée confrontée à une situation inconnue pour elle, la précarité.

''L'appartement, précise-t-elle encore, je ne l'ai pas eu. La mère d'un copain de mon fils nous a accueilli le temps que je trouve un logement. Pour le travail, je l'ai eu''. Mais ses recherches d'un toit l'ont conduites à arrêter. ''Pourtant, affirme encore cette ancienne auxiliaire de vie, j'ai dit aux responsables de l'association qui m'employait que je souhaitais revenir. Ils étaient d'accord.''

Malheureusement, les choses ne se dérouleront pas comme prévu et Farida n'a pas retrouvé son emploi. Commence alors le long parcours administratif et les visites aux assistantes sociales pour tenter de relancer les dossiers bloqués. ''On m'a donné des bons pour les colis alimentaires en me conseillant d'aller aux Restos du Coeur'', dit-elle d'un air désabusé.

Après plusieurs mois de recherches et d'importants frais d'agence qu'elle a dû réglés seule, Farida trouve enfin un appartement. ''Je ne vous cache pas que j'étais contente pour mes enfants", sourit-elle. Pourtant, elle n'est ni au bout de ses surprises, ni de ses difficultés. En janvier, sa propriétaire l'appelle pour lui préciser qu'il y a eu une erreur. ''Elle croyait que j'avais les APL, mais là encore, il y avait un blocage administratif et je ne les ai perçues que plus tard. Il m'a donc fallu régler le loyer d'octobre.''


La spirale des découverts
Ce qui met la mère de famille dans une situation délicate puisque elle se retrouve à découvert. Et, de découvert en découvert, elle reçoit un appel de son banquier. ''Il m'a dit que la situation ne pouvait pas durer et qu'il fallait que je règle ça immédiatement. En me précisant que désormais, j'étais interdite bancaire pour une période de cinq ans'', explique tristement Farida.
''J'essaie d'avancer et les gens que je rencontre à la CAF ou ailleurs me bloquent. J'en ai un peu marre. Mais bon, j'ai un rendez-vous à l'ANPE pour une formation. Le seul problème concerne mes enfants. Je sais pas si je vais pouvoir les mettre à l'étude. J'ai voulu en parler avec l'assistante sociale mais n'a pas voulu me recevoir'', soupire-t-elle.
Et puis, il y a les grandes vacances qui approchent à grand pas. Là encore Farida est inquiète. ''Je voudrais pouvoir envoyer mes enfants en colonie mais je n'en ai pas les moyens et l'on ne veut pas m'aider'', s'inquiète-t-elle à haute voix.

Farida commence bientôt une formation d'assistante hospitalière qui durera trois mois. ''Je ne serais pas rémunérée mais j'espère que tout se passera bien.'' Et même si elle n'obtient pas de diplôme, elle est assurée d'un emploi dans un hôpital ou une maison de retraite de Marseille. Un espoir au bout d'un long tunnel.

Photo : Jean-Paul Duarte

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Mohamed Zemirli -


Réactions des internautes

Romain Thierry
Lundi 30 Mars 2009, 12:28
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Nous ne sommes pas des numéros !
Tant que tu travailles que tu as un logement que tu payes des impôts, tu te sens appartenir à la grande famille française. Et puis un jour, tu perds ton emploi et là tu te rends compte qu'en fait tu n'es rien. Comme t'y crois encore tu vas à la Caf, à l'ANPE, chez l'assistante sociale... Et puis tu te rends compte que ta situation n'intéresse personne. L'Etat t'abandonne. Que tu te retrouves à la rue, personne n'en a que faire. Quelle triste société ?

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Romuald
Lundi 30 Mars 2009, 22:58
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Re: Nous ne sommes pas des numéros !
Tant que tu travailles que tu as un logement que tu payes des impôts, tu te sens appartenir à la grande famille française. Et puis un jour, tu perds ton emploi et là tu te rends compte qu'en fait tu n'es rien.
 
Oui, enfin dans l'article, Farida n'a pas perdu son emploi, son logement et son cadre de vie à cause de la crise ou d'un patron trop radin qui licencie pour faire des économies; elle a volontairement quitté ce confort pour se rapprocher de sa famille.....
C'est facile à écrire de ma part, mais était-ce vraiment le moment le plus opportun pour elle de changer carrément de vie en se fiant à une amie?...... :/

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