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Un marché paysan comme au bon vieux temps

Mercredi 13/06/2012 | Posté par Cécile de Ronde

Chaque mercredi, le marché du Cours Julien étale ses couleurs et ses saveurs. Cécile nous emmène y faire un tour.

Le mercredi matin, dès 6 heures 30, les maraîchers de la région déballent leur production sur le Cours Julien. La plus jolie place de Marseille offre alors profusion de fruits, légumes de saison, fromages de ferme, viandes et pains biologiques à portée de toutes les bourses. S’y mélange une faune bariolée pour qui acheter sain signifie saveurs retrouvées et protection de l’environnement.

Le matin attire les lève-tôt. Ceux qui n’aiment pas le monde, la foule, ou bien attendre. Ceux qui veulent vite rentrer chez eux, leur panier plein, car ils ont à faire.

A l’entrée, sous un soleil tout jeune, les capucines du fleuriste captent l’œil de leurs rouge et jaune vifs. Parsemées sur les salades, elles les relèvent d’un petit goût piquant de raifort. A droite s’installe un petit étalage de savoureux fromages de chèvres.

Suivent des plantes aromatiques à repiquer. Sous l’auvent blanc de son camion, le boucher barbichu emballe ses commandes de porc en discutant avec ses clients.

De l’autre côté de l’allée père, mère, filles empilent des légumes aux couleurs insolites dans les sacs tendus des clients. "Roquette et moutarde sauvage 1€ les 100 g", "3 salades 2€50", "crosnes, topinambours, panais", disent aussi les écriteaux piqués dans les cagettes.

La foule tranquille, amicale, se balade. On fait son choix dans des allées bordées de cageots, sur les étals aux toiles cirées provençales où traîne toujours un dessin d’olive ou d’épi.

Pas trace des femmes larges et fatiguées du marché des Capucins ni de vieilles dames aux jambes maigres remorquant leurs caddies écossais.

Ici se promène un mélange multicolore de jeunes, de gens âgés, de créatifs, de voyageurs mi-hippies mi-bobos. Les uns, les autres bavardent en queues tire-bouchonnantes pendant que les vendeurs rivalisent pour répondre à l’affluence croissante.

Au stand de pains rustiques, une file patiente s’étire le nez pointé vers les tartes aux fruits de saison. Au milieu de cette effervescence, un homme habillé en femme, s’accompagne vigoureusement à la guitare et rugit ses textes d’une voix mâle.

Plus loin, une femme défend une volaille "élevée au grain en plein air", les mains aux hanches sur son tablier fleuri. De beaux œufs s’étagent dans des corbeilles, dominant par leur taille la ponte miniature des poulettes.

Un marchand de pommes fouille son camion à la recherche de reinettes évadées des cageots qu’il veut vous faire goûter. "Je fais ça pour un ami", dit-il, tout en vous conseillant sur la meilleure manière de préparer une compote.

Ce tout petit marché s’achève par un stand de légumes-racines, de miel et de confitures de citres. La femme, secouant sa mince queue de cheval grise, vous salue d’un : "Et la dame, qu'est-ce qu'elle veut ?"

L’homme à ses côtés sourit et prête main forte pour les sacs de patates. "On n’a pas le label bio, ça coûte trop. Mais la terre, on la restaure, ça revient au même. Vous savez, la reconversion,...", lance-t-il, en vous regardant bien en face tout en lançant un signe amical au marchand d’amandes.

Vous ferez là provision de vivres et de convivialité, congèlerez vos soupes de saison et de gros pains goutus. Et, si la gourmandise l’emporte, dégustez cette manne généreuse avec vos amis. Par la même occasion, vous soutiendrez les efforts de gens qui travaillent dur sans se plaindre et dont la bonne humeur s’ajoute au plaisir des choses simples. 



Crédit photo : Jan Cyril Salemi 


 

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Cécile de Ronde -