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Annonce d’éclaircie pour le Marché du soleil

Vendredi 19/06/2009 | Posté par Benoît Gilles

Un an après la destruction du Marché du soleil, les commerçants à la rue ont manifesté jusqu’à la Préfecture, mercredi. Reçus par un collaborateur du Préfet, ils en sont ressortis avec le sourire aux lèvres.

Le Marché du Soleil n’a pas retrouvé le zénith de son activité. Mais les sombres fumées de l’incendie qui avaient en partie ravagé ce célèbre marché de produits orientaux s’éloignent peu à peu. Assis sur des chaises en cerbères joviaux, trois commerçants du Marché gardent l’entrée du 67 rue du Bon Pasteur, la partie du marché préservé des flammes et que les commerçants avaient rouvert il y a quelques mois. «On a été reçu par le Préfet ce matin, après la manifestation, se réjouit Djamel. Il est d’accord pour qu’on réintègre le marché si l’on fait les travaux de sécurité. Enfin ! Cela fait un an que l’on attend ça. Un an qu’on souffre à essayer de vendre de nos produits dans la rue ! On va pouvoir se remettre au travail.»

A quelques mètres, à la terrasse d’un snack, Omar Djellil a également le sourire qui précède les victoires. Avec son association Présence Citoyenne, ce riverain du marché était à la tête de la fronde commerçante qui a tenu tête au propriétaire du marché ces derniers mois. Après l’incendie partiel du bâtiment, il y a un an, ce dernier, Georges Dahan, avait décidé de tout détruire pour rebâtir en grand : parking souterrain, trois étages de galeries. Un marché du soleil dernier cri ! De quoi réjouir tout le monde, y compris la Mairie qui avait alors soutenu son projet.

Mais les commerçants n’avaient pas tenu longtemps, ainsi bercés d’illusions. Ils ont donc entamé un long bras de fer avec le propriétaire en rouvrant le marché sans autorisation et en sécurisant la vaste partie encore intacte. Ce bras de fer avait pris la forme d’une manifestation, ce mercredi, qui a conduit les commerçants jusqu’aux portes de la Préfecture. En réalité, les chefs de file avaient préparé la rencontre. «Par l’intermédiaire d’un policier qui venait fréquemment aux nouvelles, on avait sollicité un entretien avec le Préfet, révèle Omar Djellil. Son Directeur de cabinet nous a reçus avec Abdelhac Abed, le président de l’union des commerçants, deux autres marchands, notre avocat et moi-même.»

En fait, depuis trois semaines, des tractations secrètes avaient lieu entre les deux camps à l’initiative du propriétaire récalcitrant. Le but était de tomber d’accord sur une sortie de crise. « J’ai élaboré un protocole d’accord sur le mode gagnant/gagnant, précise Omar Djellil. On était d’accord mais, en début de semaine, Georges Dahan n’est pas venu au rendez-vous fixé.»

Les commerçants étaient donc à la recherche d’un médiateur dans une crise qui avait déjà trop duré. En les recevant en préfecture, l’Etat entendait jouait ce rôle de facilitateur. «Le directeur de cabinet du Préfet nous a engagés à proposer à nouveau le protocole au propriétaire. Si nous réalisons les travaux de sécurisation, sortie de secours, sécurité incendie… Alors la commission de sécurité pourra donner un avis favorable que le maire suivra. Ils nous a aussi encouragé à poursuivre le propriétaire en justice si ce dernier se montrait récalcitrant.» Du côté de la Préfecture, on confirme que les services de l’Etat entendaient indiquer «la marche à suivre, la méthodologie et le calendrier pour une réouverture au moins partiel du marché.»

Il y a quelques semaines, les commerçants avaient mandaté le bureau Véritas pour qu’ils expertisent les bâtiments. «Leurs conclusions ont été très sévères pour le propriétaire, fustige Omar Djellil. Il y avait qu’un seul capteur de fumée. Les charpentes en bois n’en comportaient aucun. Au lieu de dalles en béton, les boutiques n’avaient que des grilles de chantier en guise de plafond. Tout ceci explique la vitesse à laquelle l’incendie a progressé voici un an.»

Outre les travaux, les commerçants entendent bien continuer leur combat devant les tribunaux pour que le propriétaire rembourse les nombreux frais pris en charge par les commerçants. Pour Omar Djellil, il s’agit bien d’une première victoire. «Beaucoup manifestaient pour la première fois de leur vie. Ils n’avaient jamais mené ce type de combat. Comme quoi, la mobilisation peut payer parfois !»

  Ci-dessus Omar Djellil, dans la partie rénovée du Marché (Photos: B.G.)

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Benoît Gilles -