Belge responsabilise les jeunes par le graff
Vendredi 11/05/2012 | Posté par Marie-Thérèse Landon
QUARTIERS DIVERS - Mi-avril, à la Belle-de-Mai, avait lieu la Fête des Solidarités Locales. Le MBB et nos partenaires de l’Atelier de Journalisme de Marseille étaient présents. Marie-Thèrèse, l’une des élèves de l’AJM, nous mène à la rencontre de Belge, artiste graffeur engagé dans une démarche citoyenne.
Belge, artiste graffeur de 25 ans, longiligne, lunettes et casquette, participe à la Fête des Solidarités Locales, ce 14 avril 2012 sur la place Bernard-Cadenat à la Belle-de-Mai. Surnommé Belge, car originaire de l'ancien Congo Belge (actuel Congo Brazzaville), M. Nzuiki-Kinkela de son vrai nom, aide les jeunes des quartiers populaires à se responsabiliser à travers le graffiti. A l'occasion de cette fête des associations, coincé entre deux jeunes, Belge nous reçoit sans façon dans son atelier et répond à nos questions.
Comment êtes-vous devenu un des bénévoles de l'AFEV (Association de la Fondation Etudiante pour la Ville, qui organise la Fête) ?
Originaire du Congo Brazzaville, je vis à Marseille depuis 15 ans avec mes parents. Je suis dessinateur de formation et animateur dans les centres aérés. C'est là-bas que certains services sociaux liés à l'AFEV m'ont contacté pour me demander de venir en aide bénévolement à certains jeunes des quartiers populaires en difficulté scolaire ou sociale. Je m'implique donc dans cet atelier depuis 4 mois.
Que faites-vous concrètement avec ces jeunes ?
Avec JR mon copain et bien d'autres, on les initie au graffiti et au dessin. Nous sommes en tout une dizaine de bénévoles, parfois 15. On leur apprend surtout le bon côté du graff et la beauté des dessins dans cet atelier. Car le graff est un art.
Où est-ce que vous œuvrez précisément à Marseille ?
Nous n'avons pas de lieu précis. Nous intervenons dans n'importe quel quartier de Marseille où on a besoin de nous, parfois au pied des immeubles, des cages d'escaliers.
Pour quel objectif ?
Le but de nos ateliers est surtout d'encourager, de canaliser et de valoriser ces jeunes des quartiers populaires souvent déscolarisés. C'est la meilleure manière de les détourner du chemin de la délinquance. L'objectif à long terme est de leur permettre de s'exprimer sur la citoyenneté et de réfléchir à leur place dans la société. Bref, on essaie de les responsabiliser.
Que représente pour vous aujourd'hui cette Fête de la Solidarité à Marseille ?
C'est d'abord une belle Fête des Solidarités Locales pour de nombreux jeunes des quartiers populaires de Marseille. Le choix de la Belle-de-Mai, quartier riche en tissu associatif, n'est pas un hasard pour la célébration de la solidarité et de l'engagement.
Quant à cette journée, elle est l'occasion de permettre aux jeunes de s'exprimer à travers des ateliers divers et variés. Quinze associations y sont présentes. Les jeunes peuvent s'exprimer selon leurs supports de prédilections. C'est donc une journée ludique et festive, une sorte de vitrine des solidarités locales une semaine avant le 1er tour de la présidentielle. Peut-être, un clin d’œil aux candidats.
Crédit photo : Marie-Thérèse Landon
Article écrit en partenariat avec l'Atelier de Journalisme de Marseille
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