Dans les yeux de Charly
Vendredi 24/09/2010 | Posté par Charly Carre
Enjouée et névrosée, Charly, la plus nordiste des Marseillaises, nous fait partager son humeur, entre coups de gueule, coups de cœur et coups de blues.
La semaine dernière j’ai flippé. Je suis restée seule au bureau, là où la porte est toujours ouverte et le passant toujours partant pour une petite visite des lieux ! 
Il me semble parfois que la rue est remplie de fadas ! Et  dans ce bazar ambiant,  je joue un rôle très important :  
Je suis dame pipi : « Bien sûr que vous pouvez emprunter les toilettes…Oui de rien…Pas de quoi… c’est gentil de me bénir »
Je suis surveillante de voiture mal garée : « Non monsieur, je ne garderai pas votre voiture pendant vos courses »
Je suis technicienne en parcmètre :  « Non je ne sais pas si il est en panne, Madame. »
Je suis attrapeuse de flics et « Euh,  le parc mètre ne marche pas  apparemment »
Je suis orienteuse de facteurs perdus : « C’est à côté ».
Parfois, il arrive que de drôles de personnages croisent le chemin de  mon bureau. Une dame est entrée l’autre jour, aucun bonjour, rien, elle a tourné dans la pièce, touché tous les meubles sans me dire un mot et sans même m’accorder un regard…Jusqu'à ce qu’elle dise : 
-Combien la table ? 
-(Moi, perplexe) Mais ce n’est pas un magasin ici, madame ! 
-Ben c’est quoi alors ?
Et elle est partie, furieuse.
Un jeune homme paniqué s’est également présenté pour utiliser éponge et évier afin de…Laver sa canette de soda ( !?!). Devant son air sérieux et ses explications bizarres, je n’ai pas osé rire ! 
Mais le jour où j’ai vraiment flippé, c’est celui où un homme est rentré avec un enfant dans les bras ! Rassurant à priori, me direz-vous ! Ca c’était avant qu’il ne nous enferme dans le local, tous les trois ! Arg ! Un violeur pervers ? Un fétichiste du bébé ? Non, c’était juste pour que son enfant ne sorte pas ! 
C’est là que j’ai eu honte ! Le monde va t’il si mal qu’on a peur de la moindre situation bizarre ou insolite ? Le vivre-ensemble est il si menaçant qu’on en arrive (si, si, qu’on me hue !) à aller fermer la porte parce que y’a-t-il moyen de bosser tranquille ou quoi ?
On dit de ce quartier qu’il est celui des bobos, des artistes, des fêtards et des babas cool. Et si finalement, il n’y avait là que des gens ordinaires, qu’on ne puisse ni étiqueter, ni labelliser ?
Il faut parfois se faire violence pour rester exposée au contact permanent avec l’Autre. Celui qui passe dans la rue, celui qui ne sait pas où il va, celui qui sait et qui a décidé que c’était vers toi. 
Photo : Jean-Paul Duarte
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