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Django Unchained : du sang et des flammes

Vendredi 05/04/2013 | Posté par Elina Baseilhac

Une petite chronique ciné pour le week-end. Django Unchained est sorti il y a déjà quelques temps, mais on peut le trouver encore à l'affiche. Et il vaut le détour.

Django Unchained, le dernier Tarantino, s’inspire librement du western de Sergio Corbucci. Avec une différence de taille, Django (Jamie Foxx) est noir dans des Etats-Unis esclavagistes, au milieu du XIXe siècle. Délivré de ses chaînes par un chasseur de primes allemand, il gagne son affranchissement puis part à la recherche de sa femme, détenue par un négrier impitoyable. 

Django défait sa chemise et exhibe son dos large, musclé, lacéré de plaies sombres et boursouflées. Il enfourche un cheval et fonce dans la nuit vers son destin sanglant et surréaliste, celui d’un ancien esclave devenu chasseur de primes. « Tuer des Blancs et se faire payer pour ça, je vois rien à redire », déclare-t-il malicieusement au Docteur Schultz, qui s’institue son professeur et associé.

Difficile de s’en offusquer quand ces Blancs sont des cow-boys gras, sales et écervelés, des brutes toujours promptes à manier le fouet et lâcher les chiens. Tarantino jubile à les faire tomber sous des rafales de plomb, crachant leur sang sur les fleurs de coton immaculées.

Le rouge vif tranche sur fond blanc, et au-delà de la beauté du tableau, la couleur fait sens. C’est bien un costume bleu roi électrique que Django choisit comme premier vêtement d’homme libre.

Mais le jeune héros doit aussi faire face à une cruauté plus distinguée, incarnée par un Leonardo Di Caprio d’une perversité insoutenable. Passionné par la lutte mandingue, il se délecte des membres brisés lors de ces combats à mort et les ponctue avec délices d’un « finis-le », en jetant un marteau au gagnant.

Les raffinements de l’esclavage sont infinis, en témoigne encore le complice le plus fiable de « Monsieur Candie », son domestique noir dévoué et intraitable avec les « culs noirs » qui sont sous ses ordres. Jamie Foxx se voit même camper un négrier noir, qui toise froidement les plus malchanceux du haut de sa monture, sur fond de rap américain.

Le maître d’œuvre semble avoir à cœur de faire exploser les codes, et c’est revolver à la ceinture et cigarette à la bouche, que Django tournera le dos aux flammes dans une ballade des années 70.




Crédit photo : Affiche de Django Unchained




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Elina Baseilhac -