Marseille Bondy Blog Dakar Bondy Blog Neuilly Bondy Blog Lausanne Bondy Blog Business Bondy Blog Bondy Blog Lyon Bondy Blog Marseille Bondy Blog

Jeanne sans voix

Mercredi 30/11/2011 | Posté par Elina Baseilhac

Lundi soir, à Toulon, le cinéaste Philippe Ramos présentait au public son dernier film, "Jeanne Captive". Elina, la correspondante attitrée du MBB dans le Var, était sur place.

Sorti en salles le 16 novembre 2011, "Jeanne captive" est le troisième long-métrage du Français Philippe Ramos. A Toulon, le cinéma le Royal l’a projeté ce lundi devant une vingtaine de personnes, et en sa présence. Le scénariste, réalisateur et monteur du film se décrit comme le sculpteur d’une "église romane perdue dans la campagne".

Nue, silencieuse, fragile, c’est une autre Jeanne d’Arc qu'il nous dévoile dans le film de ses deux dernières années en captivité. Abandonnée par ses voix, l’icône historique redevient une jeune femme entre les murs de sa cellule chez un seigneur français, emmenée par les Anglais, puis marchant vers le bûcher.

C’est "une jeune femme fatiguée de la guerre" que le réalisateur observe au plus près, la caméra à l’épaule qu’il a portée "comme un croix", raconte-t-il malicieusement. Il s’attarde sur une tâche derrière l’oreille, une bouche immobile, un visage en larmes. "Sur nos corps, il y a nos histoires", affirme-t-il.

Parfois, des chœurs s’élèvent, des tambours retentissent. Mais le plus souvent, la place est laissée au bruit des chaînes de la captive et aux chuchotements. Une réalité brute et sans fioritures est exhibée, sans la volonté d’adopter un unique "ton historiqueCe sont des petits morceaux qui se touchent, qui s’assemblent", définit le metteur en scène.

Les acteurs à la carrière déjà fournie, Clémence Poésy, Thierry Frémont, Mathieu Amalric, évoluent comme bon leur semble dans le dépouillement d’un "décor minimaliste. J’ai fait tomber tout ce que j’ai pu", explique le cinéaste. Il reste le ciel, couvert de nuages, fermé, ne laissant filtrer que de rares lueurs, l’océan, où Jeanne retrouve de l’espoir, et la forêt. Philippe Ramos n’en demande pas plus : "l’essentiel, c’est que ça reste bien ancré dans la terre et que ça existe", conclut-il.


Crédit photo : Outlandos [ym]

Ceux qui ont lu cet article ont aussi aimé :

Elina Baseilhac -