« Ici, les surfeurs sont cool »
Jeudi 17/02/2011 | Posté par Laura Raymond (EJCM)
SURFER À MARSEILLE C'EST POSSIBLE ! C'est en tout cas le choix qu'à fait Jalal El Hachimi il y a 5 ans. Laura a rencontré cet extra-terrestre de la vague, heureux d'avoir trouvé de « bons spots » près de la Cité phocéenne
Il ne marche pas nu pied, ne porte pas de dent de requin autour du cou, et n’a même pas de raie manta tatouée à l’encre Maori. Jalal El Hachimi, ancien champion de surf marocain est bien loin des clichés véhiculés par Point Break, et autre Brice de Nice. Parti de rien, il a surfé aux côtés des plus grands, et vit à Marseille depuis 5 ans.
Surnommé the ripper (l’éventreur), Jalal parle de surf la passion au ventre: « Il faut être agressif avec les vagues. Cette sensation de liberté, de glisse, et de contact pur avec la nature est unique. La vague t’appartient. Mais pour devenir son maître, il faut la défier.»
Cette histoire d’amour avec l’océan nait à Mohammedia, tout près de Casablanca. A 12 ans il monte sur sa première planche, et pratique ce sport entre amis, puisqu’à l’époque le Maroc n’a pas de fédération officielle. « En ce temps là, on rêvait de quelque chose de plus grand, c’est pour cela qu’on a commencé à organiser des petites compétitions au Maroc pour améliorer le niveau.»
Très rapidement, les choses s’enchainent. A 19 ans, il se qualifie pour les championnats du monde au Brésil. Une date historique pour cette communauté, car c’est la première fois que l’équipe nationale marocaine participe à un grand événement. Deux ans plus tard, qualifié pour les championnats du monde aux USA, il s’envole pour Los Angeles. Avec sourire, il se souvient « C’était un rêve pour moi, la veille je regardais des magazines, et le lendemain je côtoyais les plus grands ».
Arrivé pour les championnats du monde, il restera deux ans aux USA, et participera à plus de 10 compétitions professionnelles. Sponsorisé par de grandes marques, on lui fournit le matériel, mais il est obligé d’enchainer les petits boulots pour vivre. A 23 ans, après deux ans de surf et de galère financière, l’épuisement l’emporte. Il plaque tout et rentre au Maroc. Terriblement déçu, il mettra plus d’un an à faire le deuil de cet échec, et c’est le free surf (surfer pour le fun) qui le fera remonter sur une planche. Et c'est l’amour d’une femme qui le mènera à Marseille en 2004.
Alors qu’il rentre régulièrement à Casablanca pour surfer, il découvre que Marseille et ses environs possèdent de « bons spots ». On lui parle de la Côte bleue et de Sausset-les-pins. Surpris, il constate qu’une communauté de surfeurs existe aussi à Marseille. «Ici les surfeurs sont cool, il y a vraiment une bonne ambiance, il n’y a pas la pression des locaux. Mais on retrouve quand même le code d’honneur des surfeurs : ne pas couper la priorité des vagues, respecter ceux qui sont déjà dans l’eau. »
Employé par une enseigne de sport, il conseille aujourd’hui les amoureux de surf, bodyboard, et sport d’eau. Un bon compromis pour ce passionné, qui lui laisse le temps de tremper l’une de ses 9 planches, affectueusement surnommées « mes biches » en Méditerranée.
A la question, que souhaites-tu aujourd’hui ? Jalal répond avec la sagesse d’un homme qui a touché son rêve « Aujourd’hui, à 34 ans, je souhaite juste une vie simple, où mes futurs enfants surferont. Je veux leur donner la chance de faire ce que j’ai fait. Vivre au bord de l’eau est indispensable pour moi et à Marseille c’est possible »
Il est bon de constater que Marseille n’est pas que foot, pétanque et plongée. D’autres sports se développent, et n’attendent que de nouveaux talents… Si vous passez par Sausset-les-pins, ouvrez l’œil, vous le trouverez forcément sur sa planche, à dompter une nouvelle vague.
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