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L’humeur de Charlotte : Aux urnes citoyens ?

Jeudi 06/10/2011 | Posté par Charlotte Lazarewicz

Les jours prochains seront animés par la primaire citoyenne, le MBB aura l’occasion de vous en reparler. Charlotte en a fait le sujet de sa chronique. D’humeur critique.

Qu’on le veuille ou non, impossible de passer à côté des primaires socialistes qui se tiendront les 9 et 16 octobre prochains. On en entend parler depuis des mois et, pour être honnête, on avait déjà un peu deviné qui répondrait présent à l’appel et qui ne pourrait pas être de la partie.

On attend Ségolène Royal au tournant, est un minimum admiratif devant le relooking de François Hollande, perplexe devant le candidat sorti de nulle part, Jean-Michel Baylet, impatient de voir Martine Aubry sourire et enfin, curieux de savoir ce qui différencie réellement Arnaud Montebourg et Manuel Valls. Mais jamais dupe devant cette langue de bois qui ne semble pas prête de se délier et cette démagogie à faire pâlir Nicolas Sarkozy en personne. En piste pour le cirque politique !

Premières primaires ouvertes
Ceux qui voteront cette année pour la première fois ne s’en souviennent peut-être pas, mais les primaires socialistes ont déjà eu lieu. Une première fois en 1995 et une seconde en 2006, quelques mois avant les élections de 2007. Il y a cinq ans, Arlette Chabot n’était pas sur les plateaux télé pour poser les questions aux trois candidats en lice et DSK avait encore une existence politique en France.

Autant dire que depuis novembre 2006, de l’eau a coulé sous les ponts. Aujourd’hui, ce sont six candidats qui s’affrontent. Quatre hommes et deux femmes qui durant trois débats plus ou moins animés auront tenté de convaincre non seulement les militants PS mais aussi l’ensemble des citoyens français du bien-fondé de leur candidature. Car, pour la première fois, le PS s’inscrit dans un schéma de primaires ouvertes.

Euro symbolique & valeurs de gauche
Tous les Français en âge de voter pourront donc mettre un bulletin dans l’urne ce dimanche, et éventuellement le prochain en cas de second tour. A deux seules conditions : le versement d’un euro symbolique (on est loin des 10 euros exigés par Europe Ecologie) et la signature d’un papier assurant que l’on adhère bien à des valeurs de gauche. Le pari est risqué. Qui pourra en effet garantir que des citoyens fermement anti-PS n’iront pas voter pour ce qu’ils considèrent comme étant le ou la plus mauvais(e) candidat(e) ?

Et finalement, n’est-ce pas dévaloriser les militants que d’autoriser tout le monde à voter ? Les candidats, trop concentrés sur l’image qu’ils renvoient, ne semblent pas se préoccuper outre-mesure de cette nouvelle dimension et continuent, indifférents, à se livrer une inlassable guerre des mots.

Du débat au combat
Même en tentant de s’intéresser de plus près au sujet, il est difficile de ne pas penser que ces primaires n’auront été qu’un triste combat d’ego. Mais le plus désarmant est certainement cette impression de déjà-vu. Aubry qui apostrophe Hollande, Royal qui fait des politesses à Montebourg. Le tout, sur fond de thématiques si vagues qu’elles ne peuvent être vraiment débattues en quelques heures et où, qui plus est, le téléspectateur semble plus retenir la couleur de la veste de Ségolène Royal que la discussion sur les salaires, la taxe écologique, l’éducation ou encore les retraites.

La faute à qui, me direz-vous, si ces primaires ne semblent pas provoquer l’engouement espéré (selon un sondage Ifop de septembre 2011, seuls 11% des Français affirment qu’ils iront voter aux primaires) ? On ne le sait pas vraiment, mais ces élections restent uniques en leur genre.

Mais, sincèrement, comment peut-on décemment accepter de payer un euro, aussi symbolique et dérisoire soit-il, pour entendre des "Je souhaite être la présidente des solutions justes et efficaces" ?
La couleur de prédilection des socialistes peut bien être le rose, il ne faudrait pas nous prendre pour des bleus.

crédit photos : Webstern Socialiste

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Charlotte Lazarewicz -

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