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A Marseille, Sarkozy fait des vagues

Mardi 21/02/2012 | Posté par Nicolas Bourrel (EJCM)

Dimanche 19 février, les allées du parc Chanot étaient remplies de fidèles supporters du candidat de "La France forte". En cherchant bien, Nicolas a quand même réussi à trouver quelques récalcitrants.

Le parc Chanot qui accueillait ce vendredi le salon de l’érotisme a laissé place à un tue-l’amour pour le moins tonitruant. Loin du meeting à taille humaine de Philippe Poutou du mois dernier ou du passage houleux de Ségolène Royal de la semaine dernière, le lancement de la campagne de Nicolas Sarkozy à Marseille aura eu le mérite de lever les foules, convaincues ou indignées.

Un jingle punchy, des sympathisants propres sur eux, un Gaudin sur son 31, le millimétrage de l’évènement rendrait presque admiratif si la machine de guerre n’était pas aussi intimidante.

C’est donc sur un terrain propice, et face à un électorat local plutôt réceptif que le président-candidat a pu haranguer son camp, "prêt pour la confrontation démocratique", selon les propres mots de Jean-Claude Gaudin. Démocratique, on est en droit de se poser la question au regard de la façon dont l’espace de débat public est agencé dans la deuxième ville de France, et au vu des moyens mobilisés pour un tel démarrage, là où certains candidats se contentent volontiers des Docks voire du théâtre Mazenod.

                                              

"Marseille n’est pas à toi !"
Quelques voix dissonantes savent toutefois se faire entendre et se lever pour donner un peu de couleurs à ce tableau décidément trop baroque. La mobilisation est certes marginale, et loin de préoccuper le candidat, ni même les quelque 10 000 militants (7000 selon les gauchistes, 15 000 selon sieur Copé) chauffés dans la salle d’événement.

Mais le mouvement sait faire effet, en irritant les spectateurs extérieurs à coup de "Sarko, casse-toi, Marseille n’est pas à toi" et d’Internationale. Aussi peu inventives qu’elles sont passionnées, les insultes fusent, des deux côtés. Il ne faudra pas attendre cinq minutes avant que le cortège soit évacué, non sans quelques accrochages, faisant face à une bonne douzaine d’agents de sécurité impeccablement alignés aux portes du parc.
 


Si le groupe ne décolère pas, certains préfèrent ironiser sur la situation. "Va falloir appeler des potes, on est limite moins que les agents", s’amuse l’un d’eux avec un sourire désabusé. Et face aux lointaines mais retentissantes acclamations jubilées, d’autres rient jaune: "Il a fait une blague là, non ? Il est plein de blagues, après tout".

Jugée moins enthousiaste que lors du précédent meeting marseillais d’avril 2007, la ferveur des supporters fait pourtant encore pâlir, bien qu’il s’agisse d’un meeting partisan. "Ce qui m’a choquée moi, c’était surtout le gamin, 4-5 ans à tout casser qui s’égosillait", avoue une manifestante.

Fin du meeting. Le crépuscule s’abaisse sur la cité phocéenne et sur les témoins de cette pièce tragi-comique. Certains partent repus, contentés d’un référendum qui ne pose pas les bonnes questions, d’un scrutin législatif à la proportionnelle, d’une immigration choisie, ou d’un président persuadé de pouvoir encore se revendiquer de tous les Français ; d’autres avec l’espérance de ne plus jamais avoir à y assister.



Crédit photos : Nicolas Bourrel



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