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Le cyclone affamé !

Vendredi 04/03/2011 | Posté par Taha Jemili

LE SOUFFLE RÉVOLUTIONNAIRE EST CONTAGIEUX. Après les Tunisiens, les Égyptiens ont réussi à renverser leur dirigeant. Taha nous parle des similitudes mais aussi des différences entre les deux cas.

« Le peuple veut faire tomber le régime » : un slogan qui devient principal pour tous les manifestants des pays arabes. Le 10 Janvier signe la naissance d’un cyclone affamé de liberté, de changement, de démocratie réelle surprenant les experts de tout bord. Cela commence en Tunisie, le peuple a réussi à faire chuter le régime de Ben Ali, qui a terrorisé son peuple et a vidé la scène politique de tout ce qui représente une vie démocratique réelle. Il a même violé l’intimité de son peuple. Contrairement à son collègue égyptien Moubarak, au pouvoir depuis plus de trente ans, qui régnait sur coussin d’air.

Profitant des années de guerre contre Israël et de la signature de l’accord de paix de son président de l’époque Anwar Assadat, Moubarak s’empare des rênes de son pays. Il était à ce moment là, Vice-Président. Sa politique générale était de protéger cet accord quelque en soit le prix. Pour cela, il procède à un nettoyage au sein de l’armée et des opposants politiques. Et cela, avec la bénédiction des gouvernements occidentaux.

Moubarak préside l'Égypte, le « hollywood » des pays arabes. Se servant de la cinématographie, il trompe son peuple et cache toutes les formes de terreur qu’il lui inflige en désignant les Frères Musulmans responsables de tous les maux de la nation. Un atout qui l’a aidé à passer toutes ses réformes sans aucun problème. Le peuple a connu des états d’instabilité permettant la naissance, il y a quelques années, du mouvement populaire « Kifaya » (« ça suffit »). Moubarak joue le jeu avec ce petit mouvement en créant une sorte de liberté d’expression « made in » Égypte au nom du nationalisme arabe et de la supériorité des Égyptiens. L’opposition est étouffée, les droits et libertés confisqués et l’état d’urgence continue depuis 1981. 


Avec une masse populaire de 80 millions d’habitants dont 11 millions de coptes (chrétiens orthodoxes), l'Égypte, leader de tous les résistants arabes pendant l’ère de la colonisation, est sortie pour revendiquer le changement et pour redistribuer la richesse nationale. Richesse que Moubarak a offerte à Israël (accord de vente de gaz à bas prix). Le peuple qui ne s’en sortait plus, s’est soulevé pour sa dignité, comme à Maiden Attahrir (place de la libération). Les Égyptiens l’ont fait.

Aujourd’hui l’œil du cyclone est ouvert. Après Ben Ali est Moubarak, le turbo est activé, le cyclone grandit, il rafle d’Est en Ouest, de l’Iran au Maroc en passant par le Yémen, la Syrie, le Lybie. Une réalité hier absente, aujourd’hui touchante.

Crédit photo : marcovdz


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Taha Jemili -