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Les Indignés à Marseille : pourquoi n'iriez-vous pas les rencontrer ? - 1/2

Mercredi 25/01/2012 | Posté par Marie-Catherine Beretti (EJCM)

Comme chaque samedi, les Indignés de Marseille tenaient leurs Assemblées Populaires sur les places de la ville. Marie-Catherine est allée à leur rencontre au Cours Julien.

Samedi 21 janvier, 14h, Cours Julien. L'Assemblée Populaire commence dans une demi-heure et j'en profite pour tout savoir sur les fameux Indignés, section marseillaise, canal Cours Julien. Eh oui, parce que les Indignés de Marseille se retrouvent aussi à Noailles et à la Belle de Mai. Dans d'autres villes en France, aussi, et un peu partout depuis quelques mois dans plusieurs pays européens, aux Etats-Unis. Mais ça vous le savez déjà.

Vous vous posez peut-être la même question que moi : mais que veulent ces gens ?! A l'origine de la mobilisation à Marseille, des étudiants espagnols en Erasmus décident d'être solidaires avec le mouvement qui naît dans leur pays au mois de mai 2011. 

Chloé fait partie des tout premiers à les avoir suivis avec ses amis. Depuis, elle est dans le "noyau dur" de 20 à 30 personnes de la cité phocéenne. L’objectif des Indignés de Marseille? Se définir, s'organiser et agir pour proposer un autre système de gouvernance, une "démocratie réelle" par opposition à ce qu'un des participants appelle la "démocrasseuse".

D'autres se sont spontanément ralliés à leur cause, mus par une prise de conscience du décalage complet entre ce à quoi nous aspirons tous et la réalité que nous vivons actuellement. En fait, vous ne verrez pas de gens scandalisés ou grandiloquents dans ces assemblées. Fonctionnaires, profs, mais aussi chefs d'entreprise, informaticiens, artistes, chômeurs...Ils ont plutôt entre 30 et 60 ans.

Autant dire que les Indignés n'ont rien à voir avec un groupe d'ados rebelles, de "nolife" qui cherchent un sens existentiel à leur vie ou d'anarchistes, avec lesquels on les confond souvent. Ils ont une vie, un métier, une vie sociale mais se posent des questions sur notre système politique et économique.

Que font-ils au juste ? Ils se réunissent une fois par semaine en plus des grandes dates internationales pour tenir ce qu'ils appellent une Assemblée Populaire. Aujourd'hui le programme c'est : 1h de discussion libre, 1h pour valider des points discutés par une commission.

L'organisation est un peu hésitante, qui prend la parole ? Qui décide de qui prend la parole ? Ah mais j'avais levé la main avant... C'est justement parce que c'est spontané que c'est un peu désorganisé.

La preuve en est cet autre site qui se réclame des Indignés de Marseille mais qui est tenu par des personnes qui restent... derrière leur PC. Des "dissidents", en quelque sorte...

Pour l'instant, le mouvement se cherche. La teneur de leurs discussions ? L’organisation du mouvement, le débat philosophique, et le commentaire sur l’actualité. Certains évoquent le piège de la "masturbation intellectuelle", d'autres rappellent qu'il va falloir se décider parce que sinon "on sera pris pour des rigolos éternellement".

Aux problèmes de définition même des termes, s'ajoute celui des pouvoirs publics qui vient les "calmer" de temps en temps. En décembre, ces personnes sans histoire et plutôt intellos se sont fait gazer et taper dessus à coups de matraques, comme des casseurs. Huit d'entre eux ont même passé quatre heures au commissariat.

A Paris, certains ont même été mis en examen pour atteinte à la sûreté de l'état. Rien que ça. "Parfois, confie Chloé en pouffant, on se demande si on n'est pas des terroristes".

Personnellement, je trouve l'ambiance bon enfant. On rigole au récit d'Indignés parisiens partis à Rome quelques jours plus tôt et aux commentaires de la presse italienne ("ils sont sales!"). On fait passer des boîtes de biscuits.

On évoque les tentatives de récupération de la part de mouvements extrémistes ou anarchistes qui voient en eux un moyen de faire passer leur idéologie... Mais les Indignés ne sont pas naïfs. Ils redoutent de se faire confisquer leur mouvement. Ou pire qu'il disparaisse...

C'est vrai qu'il fait froid en ce moment, mais pourquoi n'iriez-vous pas les rencontrer ? 
Ils se réunissent tous les samedis vers 14h au Cours Julien ou place Bernard Cadenat, à la Belle-de-Mai. Vous pouvez consulter leur site ainsi que leur page Facebook pour en savoir plus.
Ce soir, ils seront présents à l’Equitable Café pour une discussion publique “Face à la crise, quelles alternatives ?”





Crédit photos : Marie-Catherine Beretti 



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Marie-Catherine Beretti (EJCM) -