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Mon Royaume pour un 103

Mercredi 14/09/2011 | Posté par Sharif

Prix abordable et mécanique simple font du Peugeot 103 le deux-roues le plus chevauché à Oujda. Hiver comme été, en famille, en solo, ou en mode "livraison spéciale", la mob “made in France” s’accommode à toutes les sauces. En route pour le "morrocan way of life", avec Sharif.

Cheveux gominés, tee-shirt fashion et jean serré, Mohammed, 21 ans, mobylette sous le fessier s'en va en faculté. Pour lui, il est fini le temps des bus bondés et taxis faucheurs de budget. Sa solution, des milliers d’Oujdis l'ont, avant lui, adoptée. Il s'explique : "Il y a environ deux ans, je faisais le bouffon au guidon de mon scooter dernier cri, mais au fil des kilomètres j'ai dû vite déchanter. Après moultes pannes du bolide, créant moultes pannes sèches de mon réservoir... d'argent, une sage décision me vint à l'esprit : troquer cette vache à lait contre un 103." Depuis, l'étudiant jadis un brin fanfaron, désormais cheveux au vent et la bourse sonnante et trébuchante, file à travers champs sur sa nouvelle monture. 

A Oujda, dans l'est du Maroc, les "mobs" frappées de la marque du lion apparaissent à chaque coin de rue telle une volée d'oiseaux. Fox, MVL, Vogue, SP, noire, verte, rouge, grise ou bleue, le choix est large. A trois dessus (le papa, la maman et un enfant, voire deux), en mode balade/trajet travail ou livraison spéciale, le mouton en option, la pétrolette semble résister. 

Née en France en 1971 et disparue, ou plutôt reprise par les Chinois en 2006, (voir ici), la mobylette de "l'ouvrier seventies allant à l'usine" se redore la selle outre-Méditerranée. Là-bas, la belle sait plaire. Mécanique simple, pièces peu chères, consommation faible et maniabilité lui assurent un gros succès. C'est sûr, me direz-vous, pour tourner dans la Médina, ça suffit. Que nenni, braves gens, que nenni!
 
Bouziane, photographe professionnel, raconte. "Avec les sehabs*, dès le printemps on bouge jusqu'à Saidiya, une station balnéaire à la frontière de l'Algérie, la plus belle plage du Maroc ! Juste pour pour pêcher et se baigner, on parcourt plus de 6O bornes. Sur le chemin on fait des pauses, je prends des photos, on prend le thé et le temps ! C'est un plaisir, vraiment !" Et Yahya, son pote, d'ajouter : "A l'entrée de Saidiya, on s'arrête faire un coucou à nos frères Algériens, que l'on peut apercevoir de l'autre côté du ravin. Vive le 100 terrterr !" En cas de panne, Nordine, un autre compagnon de route, a la solution : "3 tours de clés, 2 de tournevis et c'est reparti !"

Avec une vitesse de pointe pouvant atteindre les 70 km/h, "le 100 terrterr", comme aiment à le surnommer certains Oujdis, mimant le bruit du moteur, permet des excursions hors agglomération. Quant à celles qu'un escargot pourrait dépasser même à reculons - les vieilles épaves, en gros - la ville reste un endroit où rouler dignement. Doucement mais sûrement, semble afficher la devise locale.
Vendues entre 5000 et 8000 dirhams (500 et 800 euros), les "made in France" restent les plus convoitées, car, pour les utilisateurs, elles sont plus fiables et robustes que les "made in China" des grandes surfaces.

Vous l'aurez bien compris : ce qui paraît être ici, "chêêz nouous à Mââârseille", une histoire digne du “gadjo qui a vu le gadjo qui a vu le 103”, est loin d'être une comédie pagnolesque à Oujda !  


*les potes/les amis 

  
Petit arrêt de la bande de motards saluant les Algériens.

crédit photo : Sharif 

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Sharif -


Réactions des internautes

azhar
Lundi 19 Septembre 2011, 10:07
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Pas mal!!!!
Salut, super article et encore merci pour ce voyage )) ....Decidemment la 103 ne cessera jamais de nous surprendre ...

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