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Rassemblement en mémoire d'Ibrahim Ali, et municipales 2014 en toile de fond

Jeudi 28/02/2013 | Posté par Sittina Youssouf

Il y a dix-huit ans, des colleurs d'affiche du Front National enlevaient la vie d'Ibrahim Ali. Chaque année, ses proches lui rendent hommage.

21 février 2013, aux 4 Chemins des Aygalades, a lieu le rassemblement "Dire non au racisme, à la xénophobie et à toute forme d’intolérance" en la mémoire d'Ibrahim Ali, ce jeune franco-comorien tué en 1995 par trois colleurs d'affiche du Front National.

Robert Lagier, celui qui a été reconnu coupable pour homicide volontaire est toujours en prison. Des proches, des amis, des inconnus, et même des politiques ont fait le déplacement.


"Ce maudit 4 Chemins des Aygalades"
 "Je viens tous les ans" déclare Anichata, amie d'enfance du défunt. Tout comme elle, de nombreuses personnes s'étalent sur le trottoir en entendant l'arrivée de la famille.

C'est le cas de cet homme, habitant le même quartier qu'Ibrahim (La Savine) qui est venu avec sa fille pour témoigner son soutien. Très remonté il dit, "ce genre de faits divers fait ouvrir les yeux. Ça les arrange aux deux partis, UMP et PS, qu'il y ait le FN car normalement, il devrait être interdit ce parti".

Voilà 18 ans que le rassemblement a lieu. "On va le faire très sobre", déclare Soly, ami d'Ibrahim et membre du groupe de rap B.Vice dont il faisait partie. Au programme, un slam d'Amina, écrit à l'âge de 9 ans pour son cousin.

Aujourd'hui maman, elle est venue accompagnée de ses enfants pour qu'ils participent à l'hommage rendu à leur oncle qu'ils n'ont jamais connu. "17 printemps est-ce l'âge pour mourir?" slame la jeune femme d'une voix émotive et saccadée qui finit par ces mots : "Ce maudit 4 chemins des Aygalades".

Soly prend à son tour la parole et scande "Ibrahim, victime de la haine ordinaire. Les fascistes séduisent de plus en plus, ils sont même à l'Assemblée".

Aujourd'hui il y a en effet deux députés FN dont l'un, Gilbert Collard, avocat de formation avait pourtant, à l'époque, défendu les amis d'Ibrahim Ali. "Nous voulons démontrer la responsabilité des leaders du FN dans le délire raciste et criminel de ses militants", déclarait-il à l'époque à l'hebdomadaire l'Express.


"Je ne suis pas naïf, c'est bientôt les municipales".
Depuis des années les proches de la victime demandent que la rue ou bien l'avenue où a été tué Ibrahim soient baptisées en son nom. L'actuel maire J.C Gaudin leur en avait déjà fait la promesse, mais en vain.

Ainsi ils réitèrent aujourd'hui leur demande en présence d'élus et remettent symboliquement la pancarte "Avenue Ibrahim Ali" à Samia Ghali, sénatrice maire des 15e et 16e arrondissements, qui depuis janvier dernier est candidate aux primaires socialistes pour les municipales de 2014.

"On fera remonter la demande", déclare t-elle avant de s'entretenir un moment avec la famille. Après quoi, de façon très lucide Soly nous confie : "je ne suis pas naïf, c'est bientôt les municipales".

Dans le rassemblement étaient également présents des militants Front de Gauche et PS, ou encore Hacen Boukhelifa, un avocat et militant PS qui vient également de se porter candidat aux primaires socialistes pour les municipales de 2014.

Comme le constate un militant Front de Gauche, présent au rassemblement, "les prochaines municipales seront terribles".



Crédit photo : Sittina Youssouf



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Sittina Youssouf -