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Indignez-vous !

Mercredi 04/01/2012 | Posté par Charlotte Lazarewicz

SELECTION 2011 - SEPTEMBRE -- Ce week-end, Claude Guéant, le ministre de l’Intérieur, s’est livré à sa spécialité : la petite phrase qui tue. Récidiviste notoire, le ministre s’en est pris cette fois à la communauté comorienne. Ses déclarations ont scandalisé les Comoriens de Marseille. Charlotte est allée à leur rencontre.

Mardi 13 septembre, le local de l’Association de la Jeunesse et de la Culture (AJC) a été le théâtre d’une révolte naissante. En cause, les propos de Claude Guéant sur la communauté comorienne. Une énième déclaration choquante du ministre de l’Intérieur, de l'Outre-mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration, qui n’a pas laissé les Comoriens de Marseille indifférents. Parce qu’il semblait, et semble toujours, impossible de laisser passer de telles choses, tous les citoyens indignés, qu’ils soient d’origine comorienne ou non, étaient invités au local de l’AJC.

« L’immigration comorienne est la cause de beaucoup de violence à Marseille »
Au 11, rue de l’Arc, ils étaient nombreux pour écouter les intervenants venus réagir à ces propos chocs de Claude Guéant, tenus quelques jours auparavant. Les Comoriens, l’air grave, dans leurs tenues traditionnelles pour la plupart, s’étaient armés de patience pour ne pas crier leur indignation dès le début de la conférence. Car après d’indigestes déclarations sur les Roms, il y a quelques mois, le ministre a poussé le vice encore plus loin en montrant cette fois-ci du doigt la communauté comorienne, l’accusant d’être la cause de tous les maux marseillais. Provoc’ ou non, ses paroles ont immédiatement fait réagir, en plus de la communauté dans son ensemble, les associations de défense des droits de l’Homme, le Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN), ou le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP).

Interventions et indignations
La députée PS Sylvie Andrieux, élue marseillaise des 13è et 14è arrondissements, était également venue partager ce grand moment d’indignation, levant le poing haut et fort, rappelant « la fierté de la France d’avoir des communautés diverses et variées ». Et un conseiller municipal Vert de renchérir en demandant la démission pure et simple de Guéant. Mais ce sont surtout les propos d’Abdoulkarim Mbechezi, président de l’AJC, qui auront été les plus parlants. Peut-être parce qu’une partie du discours était en comorien, peut-être aussi parce qu’il a su trouver les mots justes. Et des mots, Abdoulkarim n’en a pas peur. « Parler de Comoriens n’est pas juste, le terme exact est Français d’origine comorienne », martèle-t-il devant une assemblée attentive, ajoutant que « les propos du Ministre de l’Intérieur relèvent du racisme à l’état pur ». Dans la même idée, la représentante du MRAP a rappelé que « le racisme tue ».

Actions
Tous les intervenants sont d’accord sur un point : Guéant ne peut rester impuni pour ses propos. « C’est un récidiviste ! » s’indigne une jeune femme venue assister à la conférence. Pour que cette réunion ne soit pas un feu de paille, des manifestations auront bientôt lieu à Marseille* pour, peut-être, réussir à obtenir, au mieux la démission de Guéant, au pire, de vraies excuses. Car, une fois n’est pas coutume, le Ministre en aurait présenté à la communauté comorienne en milieu de semaine. Mais personne ne semble dupe. Le plus inexcusable dans cette histoire ? Certainement « cette obsession raciste d’un ministre en croisade » comme l’a si justement dit une intervenante dans le petit local de l’AJC.

*Jeudi 15 septembre à 14h : Rassemblement devant la Préfecture, contre le racisme d’État et en soutien aux Marseillais Comoriens insultés par Guéant



crédit photos : Charlotte Lazarewicz

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Charlotte Lazarewicz -