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Un militant derrière son Président

Jeudi 04/06/2009 | Posté par Benoît Gilles

EUROPEENNES 2009. 12ème sur la liste « Majorité présidentielle » à 28 ans et des poussières, Jean-François Royer incarne le « coup de jeune » que l’UMP a tenté d’insuffler à sa liste et donc à la campagne. Portrait d’un militant en action.

Jean-François Royer a beau être encore jeune en politique, il a déjà les réflexes d’un vieux briscard. Il donne rendez-vous à la Samaritaine, sur le Vieux-Port, à deux pas de la mairie. A peine arrivé, il pose ses deux portables de rigueur : le Blackberry pour le boulot, le Samsung pour le perso. Le boulot, il l’a mis entre parenthèses, en prenant deux semaines de vacances pour parcourir la vaste Eurorégion. « Cadre dans un grand établissement public », il n’en dira pas plus pour ne pas que se confondent engagement professionnel et parti-pris politique.  La fatigue cerne de gris ses yeux clairs, mais Jean-François Royer a encore de l’énergie à revendre. Il parle fort avec la conviction de celui qui a appris à s’exprimer en public.
 
Comme pout tout candidat en campagne, les signaux qu’il reçoit du public sont « plutôt positifs » à propos des idées  défendues par le camp présidentiel. « On se place dans la continuité de la présidence française de l’Union. On s’appuie sur le bilan fort du gouvernement et du président lorsqu’il était à la tête de l’Europe

Il n’a pas de regret d’avoir démarré si tard la vraie campagne, après les longues tergiversations sur la composition des listes notamment dans le sud-est. «Il fallait que ces listes soient équilibrées. Et ce n’était pas si simple de composer avec le Nouveau Centre, la Gauche Moderne et le Forum des Républicains Sociaux. On a pris le temps pour être clair et efficace dans le maillage du territoire. On a éviter les parachutages, c’est déjà pas mal.»  L’adversaire socialiste a dû faire taire les atermoiements du nordiste Vincent Peillon parachuté dans le sud et l’UMP a renoncé à présenter l’ex-ministre et philosophe Luc Ferry au même endroit.

Pour lui, la campagne tambour battant a commencé bien avant. Dans la préparation de l’élection notamment avec les Jeunes Populaires dont il est l’un des responsables au niveau national. Après avoir fait acte de candidature, il a su « assez tôt qu’il serait sur la liste» et « assez tard en quelle position.» La 12ème position ne lui laisse aucune chance d’être élu, mais cela ne lui importe guère : «Je suis là pour apporter ma pierre à l’édifice, faire campagne sur le terrain et parler du programme. » A bientôt 29 ans, cette position est déjà une consécration. « Elle est le signe d’une liste qui laisse sa place aux jeunes. Damien Abad, le n°2, a 29 ans. Un tiers des candidats a moins de 30 ans.»

Depuis plusieurs semaines déjà, il a rodé ses arguments. Il est bien affûté sur le coupage du rosé : «A force d’avoir entendu Françoise Grossetête et Dominique Vlasto en parler avec des viticulteurs, je maîtrise l’argumentaire.» Il est plus gêné par la méconnaissance de l’Europe qu’il constate sur le terrain, « même le journal La Provence parle de 12 sièges à pourvoir dans le sud-est au lieu de 13. », plutôt que par la logique « anti-sarko » qui anime la grande majorité des adversaires. « Je suis toujours très fier de l’action du Président. On a fait le choix de défendre son bilan. Personne ne peut dire qu’il n’a rien fait quand il présidait l’Europe. Il a montré que l’on pouvait agir sans subir.»

L’Europe, l’Europe, L’Europe
Embarqué à 17 ans dans le soutien à Renaud Muselier pendant les législatives de 1997, il a déjà un vrai parcours de militant derrière lui. Mais il s’avoue peu attiré par les logiques de territoire et le clientélisme à l’œuvre dans le microcosme marseillais. Ce qui l’intéresse, ce sont les grands dossiers. « L’ensemble de la classe politique française n’a pas compris les enjeux de la politique européenne. C’est vrai de Delors et Mitterrand, mais aussi de Jacques Chirac. Aujourd’hui, on entre dans une nouvelle ère.» Moins chiraquien que son mentor, Renaud Muselier, Jean-François Royer a épousé sans sourciller le virage sarkozyste. Tant pis si ce dernier s’écarte des convictions gaullistes de ses parents. « Mon engagement en politique est un vrai choix personnel. Ce n’était pas une crise d’adolescence. Je n’avais simplement pas envie de rester spectateur. »

Il teste ses arguments au lycée Chevreul-La Blancarde où il fait ses classes. Etablissement privé d’élite, où il a dû avoir du mal à trouver de vrais adversaires idéologiques. Il poursuit sa formation en sciences éco puis à l’école de commerce Euromed Marseille avant d’entrer assez vite dans la vie active. Comme l’alliance qui brille à son doigt en témoigne, Jean-François Royer n’hésite pas. Il sait où il va. «C’est une leçon que j’ai appris de Renaud Muselier. Pour réussir en politique, il faut avoir une vie de famille et professionnelle équilibrée et épanouie. C’est le socle.»
Car Jean-François Royer a une ambition : être un jour député européen. «Les grands dossiers, les grands projets qui apportent une vraie valeur ajoutée, l’avenir de notre ville au sein de la future Union de la Méditerranée, voilà ce qui m’anime.»  Les Européennes 2009 ne sont donc pour lui qu’un galop d’essai. La première étape d’une longue course jusqu’à Strasbourg.


Photo D.R. : De gauche à droite, Dominique Vlasto, Jean-François Royer et Guillaume Jouve.

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Benoît Gilles -