Un million de Mars'iens : Red
Vendredi 22/10/2010 | Posté par Samir Akacha
Marseille : 850 000 habitants. Dans cette chronique, Samir nous emmène à la rencontre de l'un deux, croisé au hasard de ses déambulations et de ses rencontres fortuites. Cette semaine : Red !
Il était une ville ensoleillée, dans un royaume proche de la mer et des peuples alentours. Riche d'une histoire millénaire, sa réputation traversa un jour la terre pour atteindre son point le plus éloigné. Un habitant du soleil levant, l'oreille aux aguets, perçu dans les chuchotements du vent l'appel d'une bonne mère.
Tel pourrait être le commencement de ma rencontre avec cet inconnu, Red. Perché au sommet de la cité phocéenne, je contemple depuis un moment le va et vient de touristes japonais. Intrigué et fort curieux de ce coin du monde, je fais mine de me balader, innocemment, en réalité pour écouter des bribes de leur langue. J'essaye de faire coïncider ce que j'entends avec le peu que je sais. Mais déjà, il est l'heure de repartir.
Près de la voiture, j'aperçois un vieil homme, qui contemple la ville étendue à ses pieds. Veste bleue et casquette visée sur le crane, il semble absorbé par la vue. Il a sur son visage un sourire aussi lumineux que l'astre au dessus de nous. Son appareil photo repose entre ses mains, comme un animal aux aguets. Il semble prêt à capturer le moindre événement digne de devenir un souvenir. Sur son tee-shirt noir, j'aperçois un badge. RED. Écrit en noir sur fond rouge, en anglais et en japonais.
Frustré de quitter le lieu sans pouvoir lui parler, je prends mon courage à deux mains et me dirige vers lui. Je fais appel aux centaines d'épisodes visionnés de Bleach, Naruto et les autres. Aux dramas, ces mini séries japonaises dont les jeunes nippons sont friands, aux rares films que j'ai eu la chance de voir en version originale. Tous ces souvenirs mobilisés pour lui annoncer : « Gomenasaï... Can I take a picture ? »
Avec un grand sourire, il s'écarte pour me laisser le panorama. Avec mes signes, je lui fait comprendre que c'est lui que je veux capturer. Il se prête au jeu avec bonne volonté. Je ne connais ni son nom, ni son age. Je ne sais pas où il a grandi, ni le métier qu'il a exercé. Je ne retiens de lui que le surnom que je lui ai attribué, et la joie de pouvoir, à Marseille, communiquer avec quelqu'un d'ailleurs, un ambassadeur de Soseki en visite au pays de Molière, un instant ou la plume s'est posée pour laisser place au langage du sourire. Telle fut ma brève rencontre avec Red.
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Réactions des internautes
Vendredi 22 Octobre 2010, 17:10
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Courage
Et oui Samir !Courage, plus que 849 997 Mars'iens à portraitiser, à ce rythme là t'as pas fini. en tout cas, j'attends le prochain portrait avec impatience.
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