20 ans de fiestas !
Lundi 17/10/2011 | Posté par Charlotte Lazarewicz
Ce week-end était plutôt chargé côté politique. Mais il y avait aussi moyen de faire la fête. La Fiesta des Suds a démarré vendredi soir. Charlotte, qui ne recule devant aucun sacrifice, est allée tester l’ambiance lors de la soirée de samedi. Et elle y a rencontré la foi.
Déjà la vingtième édition de la Fiesta des Suds ! On ne présente plus LE festival de world music de Marseille où se pressent chaque année des milliers de curieux, jeunes et vieux confondus. Une fois n’est pas coutume, la programmation prévoit d’être riche en surprises avec des artistes venus des quatre coins du monde. Vous avez jusqu’au 30 octobre pour vous glisser sous le Chapiteau ou fouler le sol de la Salle des Sucres des Docks et venir savourer le cru 2011. Enjoy !
World music power
La Fiesta a ouvert ses portes vendredi avec les Maliens Amadou et Mariam et, dans un tout autre style, Saul Williams, auteur-compositeur à la frontière du rap, du rock et de l’électro. Savant mélange pour une riche première soirée qui annonçait donc bien la couleur de la Fiesta 2011. Halte aux rumeurs, le festival world music conserve son caractère international et, même si une soirée franco-française est prévue pour demain (Louis Bertignac et Catherine Ringer sont à l’affiche), des artistes espagnols, réunionnais, mexicains ou encore australiens vont continuer à y faire un saut musical.
Cesaria Evora ayant bel et bien annulé son concert (et arrêté sa carrière par la même occasion), on aura pu se consoler avec le guitariste espagnol en vogue Paco de Lucía le samedi soir. En marge de ce flamenco moderne, Zaman Fabriq, situé aux confins de l’Egypte et des Balkans, sans oublier Imany, la révélation folk-soul de l’année, venue envoûter le grand chapiteau pour cette deuxième soirée et nous parler de ses chansons en privé.
Imany, la foi en swahili
Grande et le regard profond, Imany, de son vrai nom Nadia Mladjao - Imany signifie en fait "la foi" en swahili, langue parlée en Afrique de l’Est - a dans la vie le même timbre de voix que sur scène. Aux Docks ce jour-là, elle nous a parlé de sa vision de l’Afrique, de cette "forme de cœur brisé" que prend, selon elle, le continent d'où elle vient (le nom de son album, "The shape of a broken heart" signifie "La forme d’un cœur brisé") .
D’origine comorienne, Imany évoque ses racines, précisant que "dans l’album figure une chanson anglo-comorienne, Take care". Cet album, elle explique avoir mis plus de trois ans à le concevoir. C’est son tout premier. Avant, elle était mannequin à New-York.
Le tournant dans la vie d’Imany, qui avait déjà adopté ce nom avant de devenir chanteuse, ce fut à son retour en France. "J’ai eu une opportunité et je l’ai saisie. A New-York, j’avais l’impression que je ne pourrai pas devenir chanteuse, même en allant de bars en bars. Il y a trop de gens qui tentent leur chance". De sa carrière américaine de mannequin, elle garde un souvenir mitigé : "c’est difficile là-bas, les gens te mettent tout le temps dans des cases".
A la question de savoir dans quelle case elle se situe, elle répond "aucune". Preuve qu’Imany a du caractère. Et du cœur aussi, au vu de la mélancolie et de la sensibilité qui règnent dans ses chansons. On est heureux de la retrouver sur scène quelques heures plus tard avec en main quelques clés pour mieux décrypter ses chansons… même pour les plus nuls en anglais.
crédit photo : Charlotte Lazarewicz
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Par Tony Off