Fiesta 2012 : chaud devant malgré le vent !
Lundi 29/10/2012 | Posté par Charlotte Lazarewicz
Les bourrasques et le froid glacial n'ont pas découragé les Fiestards des Suds. Retour sur ce dernier week-end aux Docks, avec en bonus, une rencontre avec les membres du groupe Shaka Ponk. VIDEO EN +
Vous avez certainement eu vent de la nouvelle : le traditionnel rendez-vous musical du mois d’octobre des Docks a directement subi les conséquences d’une tempête que les plus Marseillais d’entre vous (et les plus mélomanes) qualifieront volontiers de ravageuse.
Mais qu’à cela ne tienne, malgré l’annulation à la dernière minute de concerts de deux têtes d’affiche, Shaka Ponk et Wax Tailor, les aficionados auront fait acte de présence pour ce week-end de clôture et continuer d’arpenter la partie accessible des Docks en quête de découvertes et renouveau musical. Retour sur une Fiesta digne de ce nom, de la rencontre avec le groupe électro-rock Shaka Ponk aux concerts que le froid mordant n’aura pas réussi à entamer.
La rumeur avait commencé à circuler dans la (longue) file d’attente en ce denier samedi de la Fiesta. Les prestations de Wax Tailor et Shaka Ponk, déjà avancées de quelques heures et raccourcies de quelques minutes au vu des prévisions météorologiques désastreuses seraient peut-être annulées en raison du vent.
Si l’ombre d’un doute planait encore en début de soirée, les organisateurs auront eu tôt fait de régler la question en annonçant officiellement l’annulation de tous les concerts prévus sous le Chapiteau. Sifflets et murmures d’insatisfaction dans les rangs, quelque peu atténués à l’annonce du remboursement des billets pour celles et ceux qui choisiraient de ne pas pénétrer dans l’enceinte des Docks.
Une fois passée la déception de l’annulation des deux têtes d’affiche du jour, restait à découvrir la programmation épicée de la Salle des Sucres et du Cabaret, eux restés ouverts.
Deux week-ends festifs
Si le premier week-end de l’édition 2012 de la Fiesta était plutôt axé sonorités balkaniques, cubaines ou encore mexicaines, le second prévoyait d’être tout aussi éclectique, pour ne pas dire électrique.
Du raggamuffin digne de ce nom avec les parisiens de Raggasonic d’abord, qui mêlent reggae, ragga, hip-hop, le tout saupoudré d’un flow assez impressionnant. Les deux compères en avaient des choses à dire et ils ne se sont pas privés !
Dans un tout autre style, on aura également pu découvrir le poète réunionnais Ziskakan, aujourd’hui considéré comme le porte-parole de la créolité dans le monde. Charismatique, tout comme Antibalas, groupe survolté dont on ne compte plus le nombre de membres (en réalité ils sont quinze !). Hallucinant d’énergie, le groupe oscille entre jazz, funk, groove et soul, le tout porté par la voix d’Abraham Mayo. Leurs textes ? Ils parlent de tout, de contestation sociale par exemple avec le titre Dirty Money.
Pour les adeptes d’électro, c’était plutôt au Cabaret que ça se passait. Au menu, du gros son promis par Dub Station. Les artistes se succèdent et les heures défilent, hop, la nuit passe sans même que l’on ne s’en rende compte et…place au lendemain, le samedi 27, l’un des soirs les plus attendus de la Fiesta.
Do It !
Pas de rock-électro survitaminé made in Shaka Ponk ni de hip-hop hypnotique signé Wax Tailor donc en ce dernier samedi d’octobre mais une performance du septuagénaire éthiopien Mulatu Astatke, virtuose du vibraphone et créateur de sonorités pour le moins atypiques. On aura aussi pu se consoler avec le groupe Naïas. Objectif affiché du collectif marseillais : faire voyager le spectateur au cœur de la Méditerranée.
Mais la révélation de la soirée, c’était certainement le Do It, véritable scène de libre expression pour les groupes de hip-hop amateurs qui se préparent depuis des mois pour l’événement. Dès 19h sur la scène de la Salle des Sucres se sont succédés de jeunes groupes aux talents multiples dont l’un d’eux s’est vu décerner le prix EDF Do It.
Intempéries et imprévus n’auront pas eu raison d’une Fiesta 2012 toujours aussi vibrante d’éclectisme. Ceux qui ont choisi de rebrousser chemin en ce samedi de clôture auront peut-être bien raté de jolies découvertes. En attendant l’automne prochain, restent les photos et vidéos pour se consoler et l’after officiel de la Fiesta "We Are Together" mercredi 31 octobre.
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Shaka Ponk : "Chaque concert est différent !"
Ils ont du être déçus les Shaka Ponk de ne pas faire trembler le Chapiteau en cet ultime samedi de Fiesta des Suds. Il faut dire que quelques heures avant de monter sur scène, ils étaient gonflés à bloc, certainement boostés par le dossier musical Echauffement précieusement stocké sur leurs téléphones. Rencontre avec deux membres du groupe, Steve le pro du clavier et Samaha, Sam pour les intimes, la voix du groupe.
Leur style est difficilement définissable mais on pourrait le situer aux confins du rock, du punk, de l’électro et du hip-hop mêlant des textes en anglais, espagnol, français. Shaka Ponk, à la base, c’est un collectif d’artistes composé de musiciens, graphistes et autres. Bien dans son époque, le groupe aujourd’hui composé de sept membres représente la musique à l’ère 2.0.
Polyvalents, ses membres font tout de A à Z : vidéo, image, son. Le résultat sur scène est sans appel : de véritables shows multimédias avec, en bonus, un personnage virtuel, Mister Goz. "C’est notre singe virtuel, il nous accompagne sur chaque scène", raconte Sam un sourire dans la voix, "on lui fait parfois faire des battle avec le batteur, il nous éclate ! C’est aussi par lui que passent certains messages."
Les Shaka Ponk ont donc une relation privilégiée avec les singes, d’ailleurs ils refusent d’appeler leurs fans des fans mais les qualifient plus volontiers de monkeys. "On les aime nos monkeys, on en reconnaît certains pendant les tournées", explique celle qui a rejoint le groupe sur le tard, "il y en a même dont on connaît le prénom, peut-être à force d’échanger avec eux sur les réseaux sociaux."
Ere 2.0 oblige donc, les Shaka Ponk utilisent aussi l’image et la vidéo pour s’exprimer. "A la base, on est un collectif, chacun apporte son savoir-faire" raconte Steve, "peu à peu, on a commencé à échanger les rôles, à devenir polyvalents." "Je me suis moi-même mise aux montages vidéos", explique Samaha, "franchement, il faut rentrer dans notre bus studio, ça vaut le coup d’œil, on est tous là vissés sur nos ordis à bosser sur nos vidéos", ajoute la chanteuse en riant.
Le bus studio, l’endroit où le groupe passe le plus clair de son temps. "On compose beaucoup là-bas, les idées fusent" dévoile-t-elle, "c’est sûr, on a du stock pour un prochain album vu qu’on compose sans arrêt mais là dans l’immédiat, on a d’autres projets." "Un site internet pour améliorer l’interactivité avec nos monkeys et ça risque de nous prendre du temps, tout comme de développer notre Monkey TV" renchérit Steve.
A la question de savoir ce que ça leur fait de côtoyer les plus grands dans les charts, les Shaka Ponk n’ont pas vraiment de réponse. "On n’y pense jamais je crois" avoue Sam. "Et puis on ne les fréquente pas les premiers des charts du coup on n’a pas forcément l’impression de partager quelque chose avec eux !" plaisante Steve. "En tout cas, on n’oublie pas qu’avant d’enchaîner les scènes, on a galéré, on a tous encore des potes musiciens autour de nous qui galèrent, ça aide à garder les pieds sur terre" tient à souligner Samaha.
Ce qui ressort le plus chez le groupe, outre leur cool attitude et l’envie manifeste de mettre le feu sur scène, c’est encore leur simplicité. "On tient à être très proches de nos monkeys, ça nous fait halluciner de voir que certains nous suivent depuis près de dix ans !" s’étonne Sam, avant d’ajouter "c’est aussi pour cela qu’on tient à garder les prix des places abordables." Raison de plus pour aller voir le prochain concert des Shaka Ponk. Visionnaire, le claviériste du groupe nous confie "avoir l’impression de vivre un concert différent à chaque fois !" Ce soir-là n’aura pas dérogé à la règle.
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Quelques images des concerts qui ont pu avoir lieu :
Et une vidéo de l'ambiance, pour finir.
Crédit photos : Charlotte Lazarewicz
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