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En Afrique, les chats et les chiens sont-ils menacés de disparition (2) ?

Mercredi 15/04/2009 | Posté par Ange Niama (avec B.G.)

Dans les rues de Marseille, Ange Niama continue son enquête à la poursuite d’une rumeur persistante. Les chats et les chiens africains seraient les victimes des choix culinaires des Chinois du continent.

Au fil des rencontres, tous confirment une chose : la rumeur a bien traversé la Méditerranée. D’un bout à l’autre du continent, on attribue la disparition de certains animaux domestiques à la présence des Chinois en Afrique. D’ailleurs, du Mali au Cameroun, la distance est suffisamment grande pour ne pas douter de l’expansion du phénomène. Mais, cette fois-ci, nous nous sommes intéressés à la version d’une personne originaire du nord de ce continent.

Nous avons rencontré Mourad, algérien, alors qu’il partait voter pour les présidentielles d’Algérie comme la plupart de ses compatriotes à Marseille. Il nous raconte : «Moi, je ne sais pas trop. C’est vrai que quand j’étais en Chine, j’avais des amis chinois qui me disaient qu’ils mangent tout ce qui ne nuit pas à la santé sauf les hommes. Rentré en Algérie, j’avais l’impression que tout le monde connaissait mieux que moi les habitudes des Chinois, car ils sont plus de 20 000 dans notre pays».

Mourad a pourtant vécu une anecdote plutôt cocasse concernant l’amour des Chinois pour les chats et les chiens. «Ce qui me fait rire, c’est qu’un jour j’assistais à un match de foot amateur dans mon quartier à Alger avec le chien de mes parents et leur chat dans mes bras. Au fur et à mesure que les étrangers asiatiques remplissaient ce lieu de distraction, ces deux animaux domestiques avaient des yeux partout, comme emplis de peur et d’inquiétude. Et, subitement, le chat s’est échappé de mes bras puis a pris la fuite, et le chien l’a suivi. Comme je ne comprenais rien, un cousin à moi m’a dit que les animaux sont sensibles aux dangers. Alors, je me demande toujours si ce n’est pas la présence des chinois qui les a perturbés».

«Et quand j’ai demandé à un copain chinois avec lequel je travaillais dans la vente des matériaux électroménagers, il m’a dit que ce n’était que des rumeurs. Pour lui, ce n’est pas possible que les Chinois, les plus travailleurs au monde, mangent des animaux domestiques, surtout en Afrique où ces animaux ne sont pas vaccinés. Votre question réveille ma curiosité, et quand j’irai au bled pour les vacances, je me renseignerai à fond.»

Kebab chinois
Un autre entretien intéressant nous a été accordé par Yengo, un Congolais qui fréquentait le Mac Donald de la Canebière. Lui aussi à une anecdote concernant les cabots et les matous de son pays. «A Bacongo, dans le quartier où j’habitais à Brazzaville, il y avait de plus en plus de gros chiens errants qui passaient leurs nuits dans le plus grand marché de la capitale nommé «Total», qui se trouve dans ledit quartier. Leur présence impressionnante pouvait être expliquée par les déchets des vivres vendus la journée, utiles pour leur alimentation, car ne pouvant être bien nourris par leurs maîtres.»
Mais, l’été dernier, quand il est reparti dans son pays d’origine, il a été surpris de constater que les Chinois et autres asiatiques avaient envahi le centre ville de Brazzaville pour faire les petits et grands commerces. Et, depuis l’année 2000, ils étendaient leurs activités même dans les petits marchés des bidonvilles de la capitale congolaise.

«Ces commerçants actifs ont implanté depuis un moment, des points de vente des kebabs et des viandes prêtes à manger dans le marché Total de Bacongo et à la périphérie de ce quartier où ils y habitent maintenant depuis peu. La nuit, quand les gens traversent ce marché pour aller dans d’autres quartiers comme Mpissa ou Makélékélé, ils sont très surpris de constater que ces chiens errants deviennent de plus en plus rares. Et aujourd’hui les populations qui se nourrissent de ces rumeurs non vérifiées, selon lesquelles les Chinois en seraient les experts consommateurs, se refusent à recourir aux différents points de vente des kebabs ou de viandes prêtes à manger préparés par ces mêmes Chinois.»

Enfin, les derniers propos recueillis sur ce sujet sont venus de Lumwamu, agent de sécurité au même Mac Donald de la Canebière. Ce sujet ne l’avait jamais préoccupé directement. Par contre il se souvient que dans la zone de guerre à l’est du Zaïre, son pays, au mois de décembre dernier, il y avait un groupe d’asiatiques, notamment des Chinois, qui se rendaient régulièrement acheter des animaux domestiques et récupérer des chiens dont les maîtres avaient fuient la guerre. Selon lui, ils les mettaient dans un centre de récupération afin de les entretenir. Centre qui se situerait dans la capitale Kinshasa. Mais il ne connaît pas l’adresse précise de ce centre, ni comment ces animaux sont prise en charge.
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A la fin de cette enquête, on ne saura pas si ces disparitions d’animaux sont réelles ni quelles sont leurs causes. mais cette rumeur bientôt planétaire, quant à elle, s’apparente bien à une nouvelle épidémie.


Photo: Misère, chien malgache (B.G.)

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Ange Niama (avec B.G.) -

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