En route pour le Service Volontaire Européen
Samedi 18/04/2009 | Posté par Mohamed Zemirli
Blogueur du Marseille Bondy Blog, Mohamed Zemirli est parti en Italie dans le cadre d’un Service Volontaire Européen. Il raconte son aventure…
Le Service Volontaire Européen (SVE) est destiné à encourager la mobilité des jeunes de 18 à 30 ans. Il permet de découvrir une autre culture, une autre langue. Chaque projet de SVE fait l’objet d’un contrat d'activité conclu entre les volontaires et la structure partenaire du SVE. Il y a plusieurs thèmes tels que art et cultures, social, médias et informations des jeunes, luttes contre les exclusions, le racisme....
Comment j'ai connu le S.V.E?
Lors d'une journée organisée au Parc Billoux de Marseille par l'association UCPA, j'ai rencontré les responsables d'Eurocircle, une structure marseillaise qui permet à de jeunes adultes de partir à la découverte de l'Europe. J'ai attendu trois mois et l'on m'a proposé de partir en Italie pour réaliser un court métrage, concevoir un journal et participer à des cours de théâtre.
Quatre jours avant que l'on parte, Stephanie nous a donné les billets et les horaires du vol reliant Marseille à Rome et Rome à Bari. J'allais voyagé avec Houria, une jeune femme de 23 ans, une autre participante au SVE.
Houria, c'était la première fois que je la voyais : taille moyenne, longs cheveux noirs, une fille très belle je l'avoue.
Je lui ai donné rendez-vous à la gare Saint Charles pour prendre le car pour l'aéroport. Le jour est arrivé. Bien sûr, j'ai dit à Houria «l'avion part à 17h30. On se donne rendez-vous à 14 heures à la gare routière.» Mais vous connaissez les femmes. Houria est arrivée à 15 heures. J'ai donc attendu une heure. Enfin la voilà. Elle me dit qu'elle est désolée, qu'elle a raté le bus et que sa mère a voulu l'accompagner. Polie, je salue sa mère :
«– Bonjour Madame…»
«– Azul (bonjour), ça va ? J'ai vu à ton nom de famille que tu étais Kabyle.»
«– Oui je suis Kabyle, mais je ne parle que le français.»
«– D'accord», répond-elle d'un air surpris.
Nous mettons les valises dans la soute du car et en route vers Altamura, tout au sud de l’Italie.
Arrivés à l'aéroport, nous sommes partis enregistrer nos valises. J'avais peur que la mienne dépasse les 20 kilos autorisés. En revanche, Houria s'est ramenée avec trois valises et bien sûr, ça dépassait. Mais bon, la personne de l'accueil a été gentille et n'a rien dit. On est monté dans l'avion qui a mis ses hélices en route et a commencé à rouler de plus en plus vite puis à monter de plus en plus haut.
Moi qui ai le vertige, on m'a mis côté hublot. Plus on montait plus ça bougeait. Le pilote nous a dit : «Mesdames, Messieurs nous entrons dans une zone de perturbations.» Je me suis dit «Houla, j’ai entendu ça dans plusieurs films où l'avion se crashe…» J'étais terrifié. Houria me disait de ne pas m'inquiéter.
Je n'avais jamais quitté la France et pour mon premier vol je ne me sentais pas bien. J'attrape l'hôtesse : «Oui Monsieur? Ha, je vois, c'est votre premier vol». Elle me dit d'attendre, que nous allons manger et boire. Qu'elle me donnera des serviettes rafraîchissantes. Quelle épreuve !
Franchement, je ne supporte pas l'avion et, bizarrement, je le supporte mieux quand il descend.
Arrivé à Rome, j’ai paniqué. Tous les panneaux étaient en anglais ou en italien et je ne parle aucune de ces deux langues. Forcément, j’étais perturbé. Heureusement, Houria comprend bien l'anglais et a étudié l'italien.
Dans le hall d'embarquement, nous avons rencontré deux Francaises qui partaient comme nous à Altamura pour le SVE. On était à présent quatre Français. Cette fois-ci dans l’avion,, c'était vraiment cool. Il était grand et on ne sentait pas les secousses. 55 minutes de bonheur !
Trois semaines dans un monastère
A l'aéroport, Sante et David de l'organisation d'accueil, Associazion Link, sont venus nous chercher. Quarante-cinq kilomètres plus loin, nous étions arrivés à Altamura. Devant nous se dressait un vieux monastère.. «Woua, la chance qu'on a», ai-je pensé. En peu de temps, j'ai rencontré les volontaires qui participaient au projet. Mais c'était vraiment dur pour moi avec la langue.
La première semaine, nous avons commencé les cours intensifs d'italien. Là, j'étais heureux car je savais qu’après ça, je pourrai parler avec les autres volontaires. Je n'avais plus besoin de faire des signes pour me faire comprendre. Nous avons visité Bari, la ville où nous avons atterri. Cétait super beau.
La deuxième semaine ont commencé les cours de théâtre et la rédaction d'un conte pour le futur court métrage. Ce film devait mettre en scène un conte de chaque pays représenté par les volontaires.
Ainsi ont été écrits puis joués, le Petit Chaperon Rouge, Janovitz, un conte slovaque, Cassel, une histoire albanaise...
La troisième semaine était chargée. Nous sommes partis visiter la Gazzetta del Mezzogiorno, le plus grand journal du sud de l'Italie. Nous avons pu voir comment les journalistes travaillaient Ce qui nous a inspiré pour notre propre journal. Avec Attman un jeune homme de 22 ans venu du Maroc, nous avons participé en direct à une interview à la radio locale.
Après ces quelques semaines de découverte et de travail, nous avons réalisé notre journal baptisé Buondiem. Nous y avons parlé des immigrés, nombreux à Bari, et des étudiants venus avec le programme Erasmus et chargés d'aider les professeurs italiens pour leurs cours de français.
Les cours de théâtre ont donné lieu à un court métrage pour lequel nous avons tourné et joué dans les rues d'Altamura. Ce court métrage est en phase de finalisation.
Notre dernière réalisation a été la création d'un livre accompagné d'un disque audio contenant les contes de chacun des volontaires. Nous attendons aujourd'hui notre YouthPass, certificat qui établit notre participation à ce projet. Il devrait nous servir dans notre vie professionnelle.
Je recommande vraiment le S.V.E à tous les jeunes qui veulent bouger en Europe et connaître d'autres personnes, d'autres langues et d'autre cultures.
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