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Faluchards : sexe, alcool et études

Mercredi 09/02/2011 | Posté par Marianne Morizet (EJCM)

A MARSEILLE, LES ÉTUDIANTS FALUCHARDS, ont mauvaise réputation. Entre ordre obscur et fraternité étudiante, ce mouvement de socialisation n'est pas sans rappeler les franc-maçons. Marianne a enquêté et nous dévoile les rouages de cette communauté.

Cantum, codum, sexum, vinum. 4 mots qui résonnent dans l’esprit d’un faluchard, 4 mots qui vont l’habiter et faire de lui un étudiant affirmé. Tout commence un jour de 1888, dans les rues parisiennes, à l’occasion des 800 ans de l’université de Bologne, les étudiants décident d’arborer ce qui deviendra l’emblème de la faluche, un béret de velours noir. Plus de 120 ans après, le béret n’a pas pris une ride et les étudiants sont toujours aussi fiers de le porter.

A Marseille, ils sont des milliers à faire partie de cette communauté et profitent de se retrouver régulièrement pour partager, bières, rires et faire connaissance avec de nouveaux visages qui affichent pourtant une coiffe similaire.

Cécile de son surnom Artichaude, étudiante en 5ème année de pharma organise les soirées faluchardes de sa faculté et quelques mots suffisent pour comprendre l’importance qu’a pris la place de la Faluche dans sa vie. « Être faluchard c’est jouir d’une vie étudiante rythmée par la fête mais c’est aussi un échange de vraies valeurs telles que la tolérance, la solidarité et la tradition. »

Certains étudiants véhiculent pourtant une image dégradée de ce qu’est véritablement la Faluche au travers d’actions parfois indécentes mais ces cas isolés ne reflètent pas la vraie nature de cette fratrie. « Il n’est en aucun cas question de bizutage pour ce qui est de l’examen d’entrée, mais plus un rite de passage tendant à tester les connaissances des règles qui régissent la communauté. »

Une des raisons essentielles d’en faire partie est s’en nul doute la chance de pouvoir développer son réseau social et de ne pas le restreindre uniquement à sa propre ville mais au contraire de l’étendre partout en France et au-delà des frontières, rencontrer des étudiants de tous horizons, des bons vivants qui acceptent à 5h du matin d’héberger un faluchard en galère.

La fin des études signifie aussi la fin de chants paillards (cantum), des codes admis (codum), des rites frivoles (sexum) et des soirées arrosées (vinum) pour devenir un adulte prêt à entrer dans le monde du travail. Une cérémonie verra le faluchard enterrer définitivement sa coiffe mais restera au fond de lui enrichi par cette expérience.

A noter que du 8 au 10 Juillet prochain, se tiendra au cœur de Marseille le 123ème anniversaire de la faluche. Attendu de tous, cet évènement qui se déroule chaque année dans une ville différente, rassemblera près de 800 personnes dont, n’en doutons pas, notre Artichaude.


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Marianne Morizet (EJCM) -


Réactions des internautes

Benjamin
Mercredi 9 Février 2011, 07:50
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Un extrait du "code de la faluche":

ARTICLE XIII 

Toute pucelle effarouchée ou donzelle à la jambe mutine, demandant à voir le

potager particulier d'un étudiant, devra comme il se doit, en passer par les

armes suivant les goûts du dit étudiant, choisissant le lieu, le jour et

l'heure. La faluche représentant la vie d'un étudiant, toute personne

mettant une faluche ne lui appartenant pas, devra subir une épreuve qu'aura

choisi le propriétaire de la faluche en question.



"Chants paillards, alcool, rites frivoles, ...", "code de la faluche" (qui détaille également comment raconter les détails de sa vie sexuelle sur sa coiffe), des jeux empreints de sexisme et l'idée même des "rites d'initiation" - qui sous entend nettement que pas tout le monde ne "mérite" la faluche - on est loin de la tolérance! Plutôt dans la beaufitude institutionnalisée et le corporatisme.

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alcaline
Mercredi 9 Février 2011, 19:16
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Re:
Mon cher Benjamin, je suppose par ton implication -tu as quand même trouvé cet extrait de code, ce qui prouve ta curiosité - que le sujet t'intéresse et que tu es donc ouvert au débat.
Aussi ne me contenterai-je pas d'un vulgaire "Tu dis ça parce que t'es jaloux!", mais plutôt vais-je t'expliquer que pour nous, faluchards, la faluche est un moyen que renconter des gens hors de sa filière (il faut l'avouer, on a sinon tendance à s'encroûter dans sa fac), de sympathiser avec eux, de se découvrir des points communs, et se faire un  carnet de contacts utile quand on a besoin d'être logé pour deux nuits à Reims ou à Paris. Sans être un ordre secret de l'ordre de la Franc-maçonnerie, je pense plutôt que nous nous rapprochons des gadzar ou d'assos étudiantes, à grande échelle puisque dépassant les frontières de la France pour aller rencontrer nos homologues belges ou espagnols, et non, la faluche ne se résume pas au sexe et à l'alcool ; tu peux lire le code de la faluche en entier, tu y verras surtout énoncées des règles qui servent à unifier nos "bérets", afin que n'importe quel marseillais puisse savoir en un coup d'oeil s'il parle à un carabin lillois ou à un juriste niçois, et même si je ne voudrais pas avoir l'air de défendre le passage anecdotique tu as cité, puisqu'il n'en a pas besoin, je t'assure que de nos jours, le "potager" est plutôt abandonné...cet extrait ne servant qu'à titiller la curiosité des petits nouveaux et leur apprendre le respect de la faluche de son aîné. Je préciserai aussi que chacun vit sa faluche comme il l'entend, qu'il soit sportif, plutôt pantouflard, grand fêtard ou amateur d'eau sans pastis (oui, tous les faluchards ne sont pas alcooliques).
Je t'invite également, si tu es à Marseille, à te joindre à nous lors d'un apéro, et si tu es d'une autre ville, à te mettre en relation avec les faluchards, qui sont, j'en suis persuadée, aussi aimables et accueillants que nous :)

bonne soirée !

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Jimmy
Mercredi 9 Février 2011, 22:12
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Re:
 Oui, les codes sont faits pour être ignorés. Il suffit de voir comme le premier article de notre constitution est bafoué sans arrêt.
En ce qui concerne les faluchards, j'avoue que les beuveries et les histoires qui se racontent nuisent à leur image. Savoir qu'il existe des pantouflards parmi eux me laisse tout de même perplexe.

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