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La crise en version grecque

Mercredi 18/01/2012 | Posté par Lisa Saoul

Jeudi dernier, l’Equitable Café consacrait la soirée à la crise que subit la Grèce. Droits fondamentaux niés et démocratie bafouée, Yannis Youlountas est venu faire part de la situation vécue par son peuple. Lisa nous en dit plus.

La Grèce, sa dette, son plan anticrise, ses émeutes, son nouveau gouvernent de coalition : pas une semaine ne se passe sans qu’on n’entende parler de ce pays dans les médias. Pourtant, la vie quotidienne de ses habitants est rarement évoquée. Le 12 janvier dernier, le "Repaire de Marseille", réunion mensuelle où se rassemblent les auditeurs de l’émission "Là-bas si j’y suis", avait décidé de se pencher sur la question.

Pour le coup, l’Equitable Café a fait salle comble : difficile de se frayer un chemin parmi la foule, quasiment impossible de trouver une place assise. Un succès dû à l’actualité du sujet traité mais aussi à l’invité de marque présent ce soir-là : Yannis Youlountas. Le philosophe franco grec travaille aussi comme correspondant pour Siné-Hebdo à Athènes. Qui de plus légitime pour traiter ce sujet qu’un Grec vivant sur place ?

Misère, prostitution, désespoir
Pendant une petite heure, Yannis Youlountas a présenté la situation en Grèce en insistant sur le quotidien des Athéniens. Un court moment pour présenter l’ensemble de la situation, mais suffisant pour prendre conscience d’une réalité alarmante. Trois ans après la mort d’Alexis Grigoropoulos et le début des émeutes en décembre 2008, le bilan fait froid dans le dos.

Le taux de chômage n’a cessé d’augmenter et les salaires ont diminué d’environ 30%. La misère s’est généralisée dans les familles qui peinent de plus en plus à se nourrir. En plus de cela, les cantines scolaires disparaissent les unes après les autres. Depuis 2 mois, la presse locale relaye fréquemment des cas d’enfants qui s’évanouissent à cause d’une alimentation insuffisante.

"La santé des Grecs se détériore de jour en jour", raconte Yannis Youlountas avec amertume. Au-delà de la sous-alimentation, recevoir des soins devient de plus en plus difficile. "Un quart des personnes est refusé à l’entrée des hôpitaux", cite-t-il.

Pour faire face à cette misère, certaines étudiantes et femmes mariées sont contraintes de se prostituer. Le taux de suicide, qui a doublé au cours de ces deux dernières années, témoigne du désespoir de la population.

Extrême droite dans le gouvernement
Au-delà du quotidien difficile de son peuple, Yannis Yolountas dénonce l’atteinte à la démocratie dans son pays natal : "Non seulement le gouvernement de coalition n’a pas été élu, mais pour la première fois des ministres d’extrême droite ont fait leur entrée dans le gouvernement".

Il dénonce par ailleurs le pouvoir prépondérant de la Troïka (Commission Européenne, FMI et Banque Centrale Européenne) sur les affaires politiques et économiques du pays.

Et la situation grecque ne va pas en s’améliorant : les banques annoncent ce même jour qu’elles suspendent les négociations avec Athènes sur la restructuration de sa dette publique et laissent entendre qu’elles pourraient revenir sur leur engagement à en effacer une grande partie.

Pourtant, tout n’est pas perdu pour le peuple grec : "Par tradition, les Grecs ne lâchent jamais l’affaire, ils sont marqués par une culture de résistance et de création", rappelle Yanis Youlountas qui refuse de perdre espoir pour son peuple.


Crédit photo : Sotiris Farmakidis


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Lisa Saoul -


Réactions des internautes

knowledgeradio
Mardi 15 Mai 2012, 18:58
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Audio
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