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Le 98 FM sonne toujours vide

Jeudi 30/04/2009 | Posté par Benoît Gilles

Plus de quatre mois après avoir vu son projet présélectionné par le CSA, Radio Gazelle attend toujours l’autorisation d’émettre. Pendant ce temps, les responsables du projet concurrent, Radio Lina, continuent de réclamer cette fréquence.

En janvier, tout allait bien. Leur combat était gagné. En étant présélectionné par le CSA, Radio Gazelle avait toute chance d’obtenir l’autorisation d’émettre et retrouver la fréquence qu’ils avaient dû quitter un an auparavant. Fêtes, soirées, quêtes étaient annoncées dans la foulée pour renflouer les caisses passablement amoindries par un an de combat judiciaire contre les décisions successives du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Depuis, le retour à l’antenne ne s’est pas fait. Ce qui a le don d’agacer les responsables de la radio associative.

«En janvier, un seul dossier de candidature était présélectionné, c’était le nôtre, affirme Toumi Hamadi, directeur d’antenne de Radio Gazelle. Depuis lors, on attend l’autorisation d’émettre que devait nous délivrer le CSA. Mais cela fait plusieurs mois et rien ne vient. Il doit y avoir un blocage quelque part. S’ils ne veulent pas de nous qu’ils le disent. On attend le retour de notre avocat, actuellement en vacances, pour en savoir plus.»

Du côté du CSA, on se veut pédagogique. «Une fois passée l’étape de la présélection, il y a un échange autour du projet entre le CSA et les porteurs de projet. Une convention est envoyée et elle est discutée par les deux parties. Cela peut prendre du temps. Au bout de cet échange, l’autorisation d’émettre est donnée. Tout ceci relève de la procédure normale pour n’importe quelle chaîne de télé ou de radio.»

Pendant ce temps, les porteurs du projet concurrent Radio Lina ne désarment pas. Ils avaient obtenu la même présélection en septembre. Avant que le Conseil d’Etat statue en référé et déboute Radio Lina, en s’appuyant sur la date de déclaration en Préfecture de l’association. «Nous ne désarmons pas car nous sommes sûrs notre bon droit, affirme Nacéra Azzouz, l’une des responsables du projet. Le Conseil d’Etat a rendu une décision en référé en octobre, favorable à Radio Gazelle, mais la Haute juridiction n’a pas statué sur le fond. Et nous pensons que le CSA ne prendra pas de décision tant que la Haute juridiction n’a pas statué sur le fond du dossier.»

Ancienne salariée de Radio Gazelle, Nacéra Azzouz est partie de la radio en claquant la porte. «Je ne supportais plus l’ambiance qui régnait dans la station, le flou sur les comptes, la mauvaise gestion. Leurs pratiques sont contraires à l’image qu’ils veulent donner d’une radio interculturelle, ouverte à toutes les communautés. A l’inverse, notre projet est celui d’une radio laïque faite par des femmes dans le respect des valeurs républicaines. Notre seul organisme de tutelle sera le CSA. La communauté maghrébine a droit à une radio qui la respecte.» Radio Lina fait circuler une pétition depuis plusieurs jours afin fédérer autour de son projet. Elle est adressée au président du CSA.
Autour du 98 FM, le feuilleton continue et l’antenne reste vide du moindre son.

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Benoît Gilles -