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Voyage à bord de l’Eilidh

Vendredi 22/06/2012 | Posté par Romain Chiron

Le week-end dernier avait lieu la 10e édition des "Voiles du Vieux-Port ". Au programme, parades et régates pour voiliers de tradition. Embarqué sur l’Eilidh, Romain nous fait vivre une course de l’intérieur.

Embarquement avec Joël et sa troupe de neuf équipiers, à bord du voiler Eilidh, né écossais en 1931. Chacun enfile sa combinaison blanche, frappé d’une étoile noire dans le dos. Sans oublier le bob, qui donne un air de marin chevronné.

Ca y est, le bateau s’éloigne du quai. Pendant les quatre jours des "Voiles du Vieux-Port", le voilier enchaînera les course. Joël, le capitaine, se charge de distribuer les rôles. Il prend le temps d’expliquer, de donner les consignes. C’est lui qui porte la responsabilité du bateau sur les épaules. "Un bon capitaine, ça ne gueule pas. Si des erreurs se produisent, j’en suis le seul responsable." 

Joël connaît parfaitement les forces et les faiblesses de l’Eilidh. En revanche, il ne connaît pas toujours les gens qui l’accompagnent. Certains, comme Nicolas, sont venus s’inscrire le matin même de la première manche. Il propose ses services à Joël. Et hop, embauché !

Le capitaine doit ainsi adapter la navigation à son équipage. L’Eilidh s’éloigne lentement du port, les premières manœuvres vont commencer. Paré pour le génois ! Allez, on hisse ! Et la grande voile avant s’élève.

A l’arrière du bateau, le barreur mène le cap. Autour de lui, ça s’active. Il y a ceux qui bordent, pour ramener la voile vers le vent. Sinon, il faut choquer, pour provoquer le phénomène inverse.

Petit à petit, Joël se met en retrait. Pas besoin d’intervenir, ses matelots gèrent leur affaire. Le bateau s’approche de la ligne de départ. Les choses sérieuses peuvent commencer !

C’est l’heure d’envoyer le spi, cette grande voile de vent arrière. Une fois déployée, elle va engranger un maximum de vent, un peu comme un parachute. L’opération est délicate, elle mobilise tout l’équipage. Car, dans le même temps, il faut faire tomber le génois. "Belle manœuvre !", s’exclame Joël.


Entre calme et tempête
Premier affrontement avec un concurrent direct. Il s’agit d’Irène VII. L’Eilidh est porté par le vent. Au lieu de courir sur lui et l’obliger à virer, le bateau reste en retrait. Il ne reverra plus Irène, qui s’envole littéralement.

Le deuxième duel, lui, sera plus musclé. L’Eilidh fonce vers un rocher. Il doit à tout prix virer à tribord. Seulement voilà, un adversaire se trouve sur sa trajectoire.

Des pourparlers s’engagent. Joël lui demande de le laisser passer. L’autre voilier refuse, persuadé qu’il peut éviter le rocher sans changer de cap. Le ton monte, car face à un obstacle, le voilier concerné a toujours la priorité.

Finalement, le rival laisse la place nécessaire pour modifier légèrement la trajectoire. L’Eilidh passe à 5 mètres du rocher.

Une course, c’est l’alternance de moments sous tension et des périodes plus calmes. A chaque changement de cap, les réglages changent. Il faut être à fond, notamment lors du changement de voile, spi contre génois, génois contre spi. Le reste du temps, le bateau glisse en inertie, porté par ses 22 tonnes.

Le retour au port est proche. "Quelqu’un peut me montrer la bouée ?", demande le barreur. "Droit devant !" 

Le klaxon du bateau comité signale la fin de la course. Pour aujourd’hui seulement. Demain, c’est déjà reparti. Avec le même bateau, pas forcément avec les mêmes compagnons de voyage.



Crédit photo : Romain Chiron



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