Houria Aïchi, une balade musicale à travers l’Algérie
Vendredi 27/04/2012 | Posté par Alda
Il y a quelques jours, Houria Aichi se produisait à Marseille. Alda était présente, elle s’est laissé bercer par la voix envoûtante de la chanteuse algérienne.
Samedi 14 avril, au Théâtre Toursky, dans le cadre du festival Au fil des Voix, la grande chanteuse algérienne Houria Aïchi a rendu hommage, à travers à son nouveau concert N’ssa, les femmes, aux grandes voix féminines d’Algérie.
Houria Aïchi est une chanteuse chaouie, née dans la région montagneuse de l’Aurès, à l’est de l’Algérie. Les Chaouis, peuple d'origine berbère, ont une culture et une langue propre, dont le chant et la musique font intégralement partie.
"J’ai appris à chanter comme j’ai appris à parler. Pour moi c’est la même chose, c’est un processus tout à fait naturel, en tous cas dans mon pays, dans ma région, on apprend aux filles à chanter comme on leur apprend à parler." (source : Mondomix)
Celle qui "considère que le chant pour les femmes en Algérie, c’est la voix royale de l’expression […], le moyen le plus fort pour exprimer leur état intérieur, leur âme" (Mondomix), est tout d’abord mondialement reconnue comme une ambassadrice de la musique chaouie.
Chanteuse passionnée, elle a commencé à collecter et interpréter les chants de sa région natale et a poursuivi ce travail sur l’ensemble du patrimoine musical algérien, en se rendant dans les diverses régions de son pays pour recueillir les chants traditionnels et sauvegarder cette culture musicale en l’interprétant – voir notamment son album Khalwa, Chants Sacrés d’Algérie.
Elle a également participé, entre autres, au Festival des Musiques Sacrées du Monde de Fès, au Concert des Voix de la Paix (concept itinérant réunissant de grandes voix féminines du monde entier), et est venue à Marseille pour le festival Babel Med Music en 2009.
Le concert N’ssa, les femmes présente un riche répertoire musical, interprété par cette femme énergique à la voix belle, puissante et surprenante, qui nous emporte aux quatre coins du pays : de l’Oranie à l’Aurès, d’Alger et de Kabylie aux hauts plateaux sahariens.
Parmi les célèbres chanteuses interprétées, on notera : Cheba Fadela et Cheikha Rimitti (raï oranais), Chérifa et Djura (chants kabyles), ou encore Souad Massi.
Houria Aïchi, au chant, est accompagnée de Mohamed Abdennour dit "P’tit Moh", à la mandole, luth, guitare, chœurs et arrangements musicaux, de Smail Benhouhou aux claviers et chœurs, d’Ali Bensadoun aux flûtes et chœurs et d’Amar Chaoui aux percussions et chœurs.
Les rythmes instrumentaux et l’énergie du chant nous invitent à frapper dans les mains, à danser, à chanter même, des youyous se font entendre dans la salle.
Un chant, interprété a capella, d’une voix et d’une émotion si profondes, nous a transportés dans l’immensité des hauts plateaux, ressentie comme miroir de la profondeur de l’âme humaine.
Un concert saisissant, une voix unique, pure et chaleureuse, aux tonalités gutturales, un répertoire musical varié et maîtrisé, une grande énergie, Houria Aïcha et ses musiciens nous ont offert un merveilleux voyage.
Crédit photo : myspace
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Par Tony Off