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L’humeur de Charlotte

Jeudi 12/05/2011 | Posté par Charlotte Lazarewicz

HUMEUR VOYAGEUSE. Charlotte voulait une chronique à elle, à partir de maintenant, elle nous livrera donc chaque semaine son humeur du moment. Aujourd’hui elle a été inspirée par la gare St Charles !

Comme pour vous sans doute, la gare n’est pour moi qu’un lieu de passage. Je suis souvent pressée et la seule chose qui me préoccupe est l’heure de mon train et le numéro de ma voie. Frustrée de ne pouvoir mieux capter l’ambiance des gares, j’y suis allée y faire un tour l’autre jour. Comme ça, pour rien. Sans but ni train précis, sans voie ni heure déterminée. Histoire de la voir sous un autre jour et de tenter de vous la raconter.

Il y a des lieux dont on foule le sol fréquemment, pour ne pas dire régulièrement. Les gares en font partie. On y arrive, on en repart. Et on y ressent toujours quelque chose d’imprécis. On ne sait si on doit être sensible aux au revoirs déchirants de couples éperdument amoureux, aux bruyantes retrouvailles de grands groupes d’amis ou aux captivants jeux de regard qui s’instaurent au fil des quais. Et puis, elles ont quelque chose d’intemporel avec leurs grands panneaux et horloges qui semblent sortis d’un autre temps.

Vivantes
Mais surtout, elles vivent. L’âme d’une gare ne semble jamais au repos, même un dimanche soir. Hiver comme été, les gens sautent dans les trains, courent pour ne pas les rater, se bousculent pour trouver leur voie avant les autres. Personne ne semble prendre le temps de se regarder ou de tenter d’entrer en contact, sauf peut-être les plus ponctuels qui ont successivement le temps de déguster un long café, lire trois fois le journal du jour et papoter avec les vigiles. La gare est populaire, elle brasse toutes les classes sociales. On peut en distinguer la couleur bien sûr, en jetant un coup d’œil à l’accoutrement, au comportement ou aux marques des valises. Mais là encore, on n’a pas vraiment le temps de s’attarder. Car on ne fait que passer.

Retards et autres déboires
A peine arrivé, notre regard guette les inscriptions. L’éventualité d’un retard conséquent est plus que stressante. Qui n’a en effet jamais connu le traditionnel impondérable de dix minutes qui se transforme en retard de cinquante minutes pour finir par excéder l’heure ou aller jusqu’à une suppression arbitraire du train? Certains le prennent avec philosophie. D’autres préfèrent râler contre tout (et tous). Il en va de même pour les sempiternels contrôles inopinés de billets qui laissent plus d’un téméraire sans le sou et continuent de sévir dans toutes les gares.

Population de gare
Au sein des halls mal isolés, se trouvent aussi des personnes discrètes. Celles qui, prostrées contre un mur, lisent leur bouquin de plus de cinq cent pages ou celles qui tendent la main en quête de quelque menue monnaie. On y croise souvent aussi de vieilles dames fragiles cherchant leur chemin, de jeunes hommes séducteurs cherchant eux les filles du regard. Sans parler des éternels insomniaques qui profitent de l’attente pour récupérer de leurs trop courtes nuits. Véritable refuge d’émotions, la gare est à l’image de ses halls ventés, laissant filer les cris et les pleurs, laissant s’exprimer joie et tristesse. Autant de sentiments que les trains fumants entraînent avec eux. Vers cet ailleurs, cet inconnu. Avec toujours cette pointe de nostalgie quand on entend siffler le train et qu’on agite mécaniquement la main.

Du haut des escaliers…
Vite, s’éloigner un instant de ce flot incessant d’émotions et aller prendre l’air. S’asseoir sur les marches imposantes de la gare Saint-Charles, embrassant ainsi toute la ville du regard. Laisser filer une heure, peut-être deux. Se demander où vont tous ces gens, pourquoi ils prennent le train ce jour-là, à cette heure-là. Se poser la question sans la leur poser, préférant laisser gambader son imagination et leur inventant une vie. Celui-là sera ingénieur et partira sauver le Japon des catastrophes naturelles, cette autre aura quitté son mari et ses larmes exprimeront la tristesse d’avoir abandonné ses enfants sans explications. Celui-là encore prendra le TGV pour Lille pour rejoindre un amant rencontré sur Internet. Ou peut-être ces trois-là ne viendront en fait qu’échanger un billet ou accueillir un ami. D’une gare à l’autre, toujours ce schéma se reproduit et le mystère reste entier. Jusqu’au prochain voyage, où le sombre inconnu se retrouvera peut-être à côté de vous.

Crédit photo : FaceMePLS

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Charlotte Lazarewicz -


Réactions des internautes

Romuald
Jeudi 12 Mai 2011, 14:57
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Cet article me parle, car je travaille à Roissy CDG et que, régulièrement, nous viennent à mes collègues et moi ce genre de pensées.
On est un peu plus privilégiés puisque notre boulot, c'est de contrôler les voyageurs lorsqu'ils arrivent ou partent.. On peut donc par exemple connaître le motif du séjour de tel voyageur, ce qui, forcément, enlève cette part d'imagination à laquelle peut se laisser aller l'auteure de cet article débordant de vie.

Très intéressant donc ce point de vue consistant à observer, de façon statique, un environnement dans lequel au contraire les gens cherchent à s'arracher à l'immobilité.

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BerkmanCenter
Jeudi 12 Mai 2011, 19:10
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