Marseille Bondy Blog Dakar Bondy Blog Neuilly Bondy Blog Lausanne Bondy Blog Business Bondy Blog Bondy Blog Lyon Bondy Blog Marseille Bondy Blog

L’humeur de Charlotte : Le spleen de Paris

Jeudi 17/11/2011 | Posté par Charlotte Lazarewicz

Charlotte était en vadrouille ces temps-ci. Pour une fois, nous délaissons la douceur de vivre de notre ville ensoleillée et ses deux lignes de métro, pour une petite référence à Baudelaire, et un clin d’œil à la capitale. Humeur parisienne.

Ah Paris ! Ses gens pressés et sa sempiternelle pluie ! Clichés ? Pas tant que ça ! A peine arrivée en gare que l’on s’engouffre dans le métro pour ensuite sauter dans le RER. Quand on aperçoit enfin la lueur du jour, après plus de minutes passées sous terre qu’un Marseillais dans toute sa vie, on n’est pas vraiment surpris. Le ciel est bas et les gens sont gris. Une impression qui ne tarde pas à disparaître si l’on se promène dans les quartiers les plus vivants de la capitale. Et ce n’est pas cela qui manque !

Le so cliché parisien

Si les champs de lavande que l’on voit sur les cartes postales provençales ne sont pour le coup qu’un cliché réducteur, les cartes parisiennes sont elles plutôt proches de la réalité. Ces photos qui immortalisent les caricaturistes de Montmartre, les passants bourgeois de la rue Rivoli et les interminables Champs-Elysées ressemblent bien à la vraie vie parisienne.
Cette bulle un peu à part, où l’on croise tour à tour des parigots engoncés dans leur manteau, avalant un sandwich en dix minutes, des mendiantes gémissant au sol, pile en-dessous d’un magasin Lancel.


Vu à Neuilly aussi, des jeunes de quinze ans à peine, en costard cravate, fine cigarette au bec, longeant nonchalamment de larges rues bordées de magasins dont les prix contiennent rarement moins de trois zéros. Car Paris, c’est avant tout une ville de contrastes auxquels nos yeux de touristes ont parfois bien du mal à s’accommoder.



Un esprit à part
Pousser dans le métro pour ne pas attendre trois minutes de plus, risquer l’amende parce qu’on a tout bonnement pas le temps d’acheter un ticket, ne pas répondre aux questions des étrangers perdus dans la ville par principe, ne pas accorder un seul malheureux regard à ceux qui tendent la main, et la main, justement, ne pas la tendre pour aider une petite vieille à porter ses sacs de courses. Exagération ? Pas forcément.

Oui, le parisien est pressé, oui il est blasé des innombrables transports qu’il emprunte tout au long de la journée. Car qui dit parisien dit aussi banlieusard, RER bondés et bâtiments gris et surpeuplés qui foutent le cafard au premier coup d’œil. Deux heures de transport, parfois plus pour aller s’enfermer dans un bureau glauque et se demander tous les jours ce qu’on fait là et pourquoi on accepte de travailler pour si peu.

Deux cocas avalés au pied de la Tour Eiffel, c’est deux mois de diète à venir. Exagération là encore ? A peine ! Heureusement, la vie culturelle est plus que riche, et on peut rencontrer de nouvelles personnes à chaque coin de rue. Et puis l’esprit parisien ne s’explique pas, c’est quelque chose d’insondable, de difficile à définir. Il fait bon vivre dans les petites rues animées.

En sirotant un café rue de Provence, je vois s’arrêter devant la porte une femme ressemblant à s’y méprendre à Martine Aubry. C’est aussi ça d’être à Paris, on a constamment l’impression de croiser des célébrités.



Crédit photos : Charlotte Lazarewicz

Ceux qui ont lu cet article ont aussi aimé :

Charlotte Lazarewicz -


Réactions des internautes

Romuald
Jeudi 17 Novembre 2011, 09:24
Signaler un abus
Amusante coïncidence, hier avec des collègues, on se rendait dans un satellite d'embarquement à Roissy Terminal 1, et, sur le trajet, on commentait les photographies placardées sur les murs, représentant une vision de Paris très idyllique.

Un Paris idéalisé, avec les artistes de Montmartre, ses édifices centenaires, ses bâtiments luxueux, ses rues aux commerces dont les enseignes renvoient à un Paris d'autrefois etc etc.

Et on rigolait, cyniquement, en pensant à la réalité à laquelle sont confrontés les millions (dizaines de millions ?) de touristes qui se pressent vers la capitale pour trouver ce Paris d'autrefois, romantique.

Il paraît même que des Japonais sont régulièrement pris d'angoisse et doivent être rapatriés dans l'urgence, face au choc provoqué par le contraste entre le Paris idéalisé depuis le Japon, et la réalité sur laquelle ils tombent en débarquant à Paris ! (syndrome du voyageur/syndrome de Paris)...

Répondre -

jmlesnuages
Samedi 19 Novembre 2011, 14:08
Signaler un abus
Re:
C'est sûr que la réalité échappe parfois aux touristes mais je pense que plus on vient à Paris, plus on réalise que la réalité n'est pas celle que l'on croit....mais de là à être atteint du syndrome de Paris...!! De plus, il est peut-être bien que certains clichés demeurent, il faut un peu rêver, non?

Répondre -

Amélie
Jeudi 17 Novembre 2011, 18:47
Signaler un abus
On retrouve assez bien certains quartiers de la ville mais je pense que vous avez trop traîné du côté de la Madeleine ;-) 

Pour rebondir sur ce que dit Romuald, certains quartiers ne sont plus vraiment français, des enclaves culturelles se côtoient sans que les gens ne se mélangent, c'est triste. 

Répondre -

paulo
Jeudi 17 Novembre 2011, 19:52
Signaler un abus
Re:
Dans toutes capitales, certains quartiers ne se mélangent pas, sans parler d'enclaves culturelles, je parlerais plutôt d'enclaves "économiques". Début XX (jusqu'aux anées 5O) certains quartiers de Paris étaient de vrais coupe georges, ce n'est plus le cas maintenant, il n'en demeure pas moins des frontières invisibles entre quartiers popu et les autres.

Répondre -

jmlesnuages
Samedi 19 Novembre 2011, 14:11
Signaler un abus
Re:
j'avoue, j'ai un peu traîné cette fois-ci dans les quartiers que je ne connaissais pas...mais ce que je préfère de loin, c'est le Paris populaire, celui dont vous parlez et dans lequel je pense que les gens se mélangent bel et bien et ne vivent pas dans des "enclaves culturelles"...

Répondre -

Amélie
Samedi 19 Novembre 2011, 22:39
Signaler un abus
Re:
Je peux vous assurer que les gens ne se mélangent pas, y compris dans les écoles. Allez faire un tour autour du métro Couronnes, en haut de la rue Jean-Pierre Timbaud par exemple, où bars "bobos" côtoient des enseignes religieuses plus ou moins intégristes. La mosquée bien que donnant sur la rue n'accueille pas tout le monde. Il n'y a aucune porosité entre ces deux milieux. Ou à Belleville où les certaines communautés subissent des agressions. 
http://www.dailymotion.com/video/xdroi8_chinois-de-paris-pour-plus-de-secur_webcam?start=111#from=embed
Sans parler des Juifs orthodoxes... 
Paris, autrefois machine à intégration, est devenue une ville communautariste. 



Répondre -

Romuald
Dimanche 20 Novembre 2011, 12:08
Signaler un abus
Re:
Il existe clairement des quartiers ethniques dans Paris - mais ça doit être le cas dans toutes les villes en fait.

Les frontières sont clairement identifiées et matérialisées par les boutiques communautaires/communautaristes.

Voici ce que j'ai pu observer lors de ballades dans Paris :

- quartier indo-pakistanais derrière la gare du Nord
- quartier afro-antillais le long du boulevard Magenta, et à Château-Rouge
- quartier arabe à Barbès
- quartiers asiatiques dans le XIIIème et dans le XXème (Belleville)
- quartier turc le long de la rue du faubourg st Denis et quelques échoppes indo-pakistanaise dans une ruelle perpendiculaire
- quartier japonais derrière l'Opéra (en tout cas, forte concentration de resto japonais)
- quartier israélite vers le Marais (à côté du quartier homo)

Mais je n'ai pas l'impression que ces « communautés » se mélangent vraiment entre elles...

Répondre -