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Une journée (pas) comme les autres

Vendredi 16/03/2012 | Posté par Pascaline

La semaine dernière, à l'occasion de la Journée de la Femme, l'association FEMMAFI organisait un Festival dédié aux femmes engagées, artistes ou citoyennes. Pascaline était présente.

Dans le cadre de la journée internationale de la femme, l’association FEMMAFI célébrait les femmes ce jeudi 8 et vendredi 9 mars. Cette association, dont le nom évoque les femmes des diasporas africaines, réunit  des femmes noires et métisses dans le but "d’encourager et aider les femmes à s’impliquer dans la vie de leur cité et les aider à dépasser l’image dévalorisée que trop souvent la société leur renvoie." 

Pendant ces deux jours se tenait la 6e édition d'un Festival, intitulé cette année "L'Eau, les Femmes, la Vie", au cours duquel les femmes étaient mises à l'honneur, à travers diverses projections, expositions ou représentations artistiques. 

FEMMAFI est ouverte à tous ceux, femmes et hommes, qui partagent ces valeurs et un intérêt pour les cultures du monde. L'association met en avant la femme dans toute sa force, la femme dans toute sa beauté, la femme dans toute sa complexité

Complexité
de mener de front carrière et vie de famille, comme nous l’expliquent les femmes engagées que l’association avait choisi de mettre en image, à travers la présentation de plusieurs films. 

Ainsi, dans "Femmafi, Femmes d'Énergies ! ou Militer pour la valorisation des Femmes", réalisé par Benoit Ferrier, des femmes se racontent, nous expliquent leurs choix, leurs idéaux, leurs parcours.

Complexité à se faire reconnaître dans un monde d’homme, comme l’illustre le parcours de Bochra Belhaj Hamida lors de la première campagne électorale de l’après-Ben Ali. Le film "Femme en campagne", du même réalisateur, est consacré à cette avocate et grande figure du féminisme tunisien.

Complexité
dans leurs relations au désir et aux hommes, mise en scène avec humour par MariSoa Ramonja, dans ses
"Chroniques d'une croqueuse", où elle nous présente quelques stéréotypes masculins : le beau-gosse, le gentlemen, le timide, le bad boy ou encore le PCR, comprenez, le plan cul régulier… Vous avez dit osé ?!

Lors de ces deux jours, d’autres artistes nous ont tour à tour nous transportés dans leurs univers, avec grâce, profondeur, justesse et beauté :
la grâce de la danseuse
Patricia Guannel qui nous a subjugués ; la profondeur de la prestation d’Ibou Sarr, rappel sur l’histoire oublié (l’esclavage, les tirailleurs sénégalais,…) ; la justesse dans la voix de la griotte Kansou Cissokho ; et enfin, la beauté du défilé des créations de Sylvie Kameni.

La présidente de FEMMAFI, Oumy Kamara, et les membres de l’association ont su mettre en valeur les femmes, qu’elles soient noires, blanches, d’ici ou d’ailleurs, dans un savant mélange des genres qui est peut-être à l’image des femmes : indescriptible…

Mais l’heure n’était pas seulement à l’exaltation, mais aussi au combat ; car la journée internationale de la femme ne doit pas être un pis-aller qui nous détourne des inégalités et injustices quotidiennes.

Plusieurs revendications apparaissaient en trame de fond de l’évènement :
- le combat mené par les femmes tunisiennes, que l’on a vu se battre en première ligne pour instaurer la démocratie dans leur pays 
- le combat pour une liberté de ton et une ouverture des consciences sur la/les place(s) des femmes dans la société 
- le combat pour une image des femmes qui soit celle des "vraies" femmes : rondes, fines, noires, blanches, jeunes, mûres…

Mais ce que les femmes de FEMMAFI nous ont montré vendredi, c’est que chaque femme peut puiser dans ses propres ressources, qui sont immenses, et ouvrir son champ des possibles, notamment par l’éducation. Car elles nous l’ont dit, les femmes, véritables poteau-mitan1, demeurent les principales actrices de l’éducation des enfants, et elles tiennent dans leur main une des clés d’un avenir lumineux. 

"quant au Soleil, un Soleil de frontière
il cherche le poteau-mitan autour duquel faire tourner
pour qu'enfin l'avenir commence"


Extrait du poème "Sans instance ce sang ",  tiré du recueil "Moi, laminaire..." d'Aimé Césaire 

1 : poteau-mitan : expression antillaise qui désigne le "soutien familial", généralement la mère. Ce terme se rapporte à celui qui est au centre du foyer, l'individu autour duquel tout s'organise et s'appuie. 



Crédit photo : lamtoro


 

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