RUBRIQUEÂ : Profil ADN
Mimosa, maître voilier et un peu plus !
« Mimo » ne trouve pas ce qu’il cherche « dans le bordel ». Il se déplace d’un coin à l’autre de la pièce avec des pas brefs et rapides qui font un bruit sourd sur les planches. A l’arrière de la voilerie, des rouleaux de toile de toutes les couleurs sont posés en vrac sur une étagère. En-dessous, des morceaux de voiles usagées sont amassés dans des cartons imbriqués les uns dans les autres.
Helmut, l’artiste éphémère de la Canebière
Cela fait trente ans qu’il manie la craie et peinture le sol. Ou plutôt, les sols. Car Helmut, artiste de rue d’origine allemande, n’a pas élu domicile à Marseille. Non, voilà un nomade qui se balade un peu partout en France et en Europe. Il avoue à demi-mot vivre à Nantes, mais préfère parler de ses voyages. Ce saltimbanque à l’accent marqué vit de son art. Ou tente de le faire.
Le Grec de la Plaine
Ses amis l’appellent "Le Grec". Il fut éducateur un temps, avant de devenir cuistot ; mais il est aussi père, ami, certes Grec mais aussi Français, Marseillais, musicien, fêtard, drôle, fumeur, remonté à ses heures, toujours avenant, ou du moins pour ce que j’en sais. En un mot, ou plutôt en trois, Jean-Marie, aka "Le Grec", est un véritable concentré de vie.
Un million de Mars'iens : Jean-Marie
Sur le Vieux-Port, Jean-Marie contemple la mer. Il attend sa fille, qui ne va pas tarder à arriver. Jean-Marie vit à Paris, et il a rarement l'occasion de redescendre à Marseille, ville qu'il connait bien pourtant.
Un million de Mars'iens : Pierre-Elie
Sur le Vieux-Port, j'aperçois un homme debout devant la mer, sac à dos rouge sur les épaules, perdu dans la contemplation du coucher de soleil. Je m'approche, hésite à l'aborder. Il me repère, mais reste fixé sur l'horizon. Je finis par entamer la conversation. Pierre-Elie est à Marseille depuis deux heures. Il est venu passer deux jours ici, pour revoir d'anciens amis, avant de repartir dans les Alpes pour dire bonjour à la famille.
Un million de Mars'iens : Adelino
Il s’appelle Adelino. Adossé au muret qui entoure l’entrée de la station de métro Vieux Port, il observe la mer et les passants. Devant lui s’étale une grande carte de l’Europe, avec des photos, des coupures de presses, et des lignes rouges qui barrent le continent. Adelino Manuel Lopez Ferrera, 52 ans, parti du portugal à vélo il y a huit ans, pour entrer dans le Guiness des records.
Un million de Mars'iens : Michel
Place du Général de Gaulle. Alors que le soleil se couche, des cris d'enfants s'élèvent dans les airs. Ils sont une demi douzaine à terminer leur journée par une aventure à dos de cheval, sous le regard attentif de Michel. La main constament près des boutons bleu et rouge, il veille au bon fonctionnement du caroussel.
Un million de Mars'iens : Ahmed
"Eh chef, venez on échange, je vous prends les citrons, je vous donne les soles ! ". Ahmed, derrière son étalage de poissons, interpelle les passants, qui lui laissent un sourire, à défaut de s'arrêter. "Les gens n'achètent pas grand chose, c'est dur, après les fêtes il n'y a plus de sous". Il tambourine sur le bac bleu qui héberge provisoirement soles, baudroies, St Pierre, gallinettes, mostelles et rascasses. L'étalage attire la curiosité d'une petite fille, prompte à interroger sa maman sur ces étranges créatures.
Ils ont rêvé la France
L’immigration. Sans doute l’un des thèmes qui fait aujourd’hui le plus débat dans la France de 2011. Il y a ceux qui arrivent et ceux qui repartent, contraints et forcés ou, au contraire, cent pour cent volontaires. Qui sont ces personnes qui peuplent notre pays, ces gens que nous côtoyons tous les jours et dont l’histoire fait parfois écho à la nôtre ? José Lenzini, écrivain et journaliste passionné de Camus, est allé à leur rencontre. Face à lui, ils ont accepté de se dévoiler et d’ainsi révéler un peu de leur intimité, mais aussi, de leurs nombreuses contradictions. Introspection.
« Les étrangers sont une richesse »
Yassine a 23 ans, il est marocain. C’est à Rabat qu’il a grandit, dans une famille de trois garçons. Il est le plus jeune, « le chouchouté », sourit-il. Un jour il regarde L’Auberge Espagnole de Cédric Klapisch. Un pays étranger, des rencontres, des cultures qui se mélangent, le film éveille sa curiosité. Il obtient son baccalauréat, mais ses deux frères ont quitté la maison alors il reste auprès de ses parents au Maroc et passe son BTS. Puis en 2007, il traverse la Méditerranée et rejoint la France. « Je ne manquais de rien, j’étais bien où j’étais, mais j’avais cette envie de découvrir d’autres choses », raconte-t-il.
Par Tony Off